PERDITOR - In Signo Suo (Ordealis Records) - 23/07/2004 @ 11h08
Et si en définitive c’étaient les morts qui ressuscitaient les vivants ? A force de syphonner les cadavres de leurs illustres aïeuls, certains groupes profitent des distances temporelles qui se creusent avec l’âge de pierre du metal maudit pour convertir le gentil plagiat en atout maître, à travers le miracles de nostalgies de substitution, lesquelles touchent de plein fouet des rangées de fans « neufs » trop coquets ou trop paumés dans la jungle des sorties pour s’impliquer dans une fastidieuse entreprise de paléologie. En d’autres termes, s’il est communément admis dans le milieu du black que, par exemple, Darkthrone est un pilier fondateur du courant, combien de fans aujourd’hui connaissent encore la discographie de Darkthrone en profondeur… Hein ? Dressez le majeur qu’on fasse les comptes ! Bon, OK, l’exemple est mal choisi vu que Darkthrone n’est pas encore un cadavre. Hmmm… est-ce que j’ai entendu toussoter dans le fond ?
Allez, assez de théorie boîteuse pour aujourd’hui et recentrons sur Perditor, une troupe de jeunes vétérans hollandais dont le cinq-titres « In Signo Duo » illustre assez bien l’idée de l’emprunt d’identité en catimini pour, l’expression est si juste, faire un bon pot dans une vieille soupe. Fini de ricaner, oui ? Je fais ce que je peux, croyez moi. Dans le cas présent, l’heureux modèle est bicéphale, puisque l’on aperçoit dans la musique de Perditor autant de traits physionomiques de Venom que de traits physionomiques de Marduk – j’ai bon là, ils sont bien morts eux, non ?
En étant obtus on pourrait donc ouvrir et conclure le descriptif en avançant que Perditor – puissant ce nom, quand même – sont un hybride de Venom (pour le message « léger » et l’équarissage abrasif des grandes lignes) et de Marduk (pour le rapport riff sur blast bien carré et peu enclin à décolorer en mélodies plus nuancées que du note à note direct et – il faut bien l’avouer – efficace). Soyons obtus.
Nos vaillants Bataves ont encore un important taux de déchet dans leur jeu, ce qui se ressent sur la cohésion des vagues d’assaut. A intervalles réguliers, les instruments se désunissent pour faire chacun leur petit cavalier seul, alors qu’ils devraient au contraire gagner de front en masse et en amplitude pour que la menace terroriste nécessairement voulue produise son effet. En outre, le chant méritera un peu plus de soin à l’avenir, histoire de résorber le côté baveux et de ne garder que l’arome pénétrant de putréfaction gutturale que le vocaliste a en magasin – mais une grande partie en incombera à la production qui aura le devoir de rééquilibrer le mix et de décupler la puissance de feu sans se départir de sa pelisse de crasse tellement seyante.
« In Signo Suo » n’est certainement pas un objet indispensable, mais en tant que bande-annonce pour l’album à paraître cette année, il est loin de faire mauvaise figure. Affaire à suivre…
Rédigé par : Uriel | 2,5/5 | Nb de lectures : 7812
Terrible la kro, j'ai l'impression de lire Achille Talon :o)
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Allez, assez de théorie boîteuse pour aujourd’hui et recentrons sur Perditor, une troupe de jeunes vétérans hollandais dont le cinq-titres « In Signo Duo » illustre assez bien l’idée de l’emprunt d’identité en catimini pour, l’expression est si juste, faire un bon pot dans une vieille soupe. Fini de ricaner, oui ? Je fais ce que je peux, croyez moi. Dans le cas présent, l’heureux modèle est bicéphale, puisque l’on aperçoit dans la musique de Perditor autant de traits physionomiques de Venom que de traits physionomiques de Marduk – j’ai bon là, ils sont bien morts eux, non ?
En étant obtus on pourrait donc ouvrir et conclure le descriptif en avançant que Perditor – puissant ce nom, quand même – sont un hybride de Venom (pour le message « léger » et l’équarissage abrasif des grandes lignes) et de Marduk (pour le rapport riff sur blast bien carré et peu enclin à décolorer en mélodies plus nuancées que du note à note direct et – il faut bien l’avouer – efficace). Soyons obtus.
Nos vaillants Bataves ont encore un important taux de déchet dans leur jeu, ce qui se ressent sur la cohésion des vagues d’assaut. A intervalles réguliers, les instruments se désunissent pour faire chacun leur petit cavalier seul, alors qu’ils devraient au contraire gagner de front en masse et en amplitude pour que la menace terroriste nécessairement voulue produise son effet. En outre, le chant méritera un peu plus de soin à l’avenir, histoire de résorber le côté baveux et de ne garder que l’arome pénétrant de putréfaction gutturale que le vocaliste a en magasin – mais une grande partie en incombera à la production qui aura le devoir de rééquilibrer le mix et de décupler la puissance de feu sans se départir de sa pelisse de crasse tellement seyante.
« In Signo Suo » n’est certainement pas un objet indispensable, mais en tant que bande-annonce pour l’album à paraître cette année, il est loin de faire mauvaise figure. Affaire à suivre…
Rédigé par : Uriel | 2,5/5 | Nb de lectures : 7812