Je précise tout de suite que j’attendais cet album peut être pas avec impatience mais certainement avec curiosité, tout simplement parce que le groupe n’a pas cessé de progresser depuis son premier album Emanate. Tout n’avait pourtant pas super bien démarré, le premier label du groupe ayant fait des efforts proches du néant pour le promouvoir alors que la qualité était déjà au rendez vous. Après une longue attente et un changement de label opportun le groupe avait sorti un album de métal gothique symphonique assez réussi qui n’avait pas à rougir face à la concurrence étrangère, se plaçant aux côtés de groupes comme Sirenia et Tristania (aux fraises depuis le départ/éviction de son ancien leader parti fonder Sirenia justement). Le groupe supportant sans peine les deux comparaisons, il devait confirmer les espoirs qu’on plaçait en lui, qu’allait il donc nous réserver avec son prochain album ?
Et bien ce Seclusion ne change pas les données, on n’observe pas de changement de style radical, cet album se place dans la continuité du précédent tout en accentuant les qualités et en gommant les petites imperfections que l’on pouvait trouver sur « The last bewitchment ». Le travail sur les orchestrations est une fois de plus très soigné, la musique prend donc une dimension réellement symphonique surtout lorsque les chœurs font leur apparition, ce qui fait toujours son petit effet en ramenant un peu de puissance dans le morceau. Il faut dire qu’une fois de plus la production du norvégien Terje Refsnes exilé à Marseille aux studios Soundsuite est excellente, ce qui est quand même important dans ce style.
Musicalement le groupe est donc toujours un représentant fidèle du métal gothique symphonique, et le fan du style ne sera pas déçu. La musique est peut être un peu lourde à digérer pour le non initié mais c’est le style qui veut ça, tout est dans la surenchère : plus de chœurs, plus de synthés... plus de tout, en gardant une certaine cohésion.
Une fois l’intro passée le riff de guitare sait se faire percutant et entraînant « Tragical memories », les rythmiques sont simples et efficaces : on peut secouer la tête en rythme sur tous les morceaux (mais pas sur toute la durée du morceau, nuance). Le solo de guitare peut lui se monter incisif et plein de feeling « cursed destiny » ; la cornemuse peut être tout simplement présente « seclusion » en amenant un petit côté celtique (forcément) ; les synthés sont quant à eux largement représentés (partout) par un nombre important de sonorités, avec plus de samples modernes à tendance électro que par le passé, soucis de modernisme sans doute, tant mieux c’est fortement appréciable. Le gros morceau vient des vocaux qui sont très variés sur cet opus. Pour coller au mieux au concept de l’album (et oui ! encore un concept album : la quête de l’amour entre les anges et les mortels si j’ai bien suivi) chaque type de voix :chant clair masculin, chant féminin, chant black... correspond à un personnage bien précis ; on assiste donc à de sympathiques duels chant masculin/chant féminin : « enclosed » par exemple. Comme je le disais plus haut les chœurs sont de la partie (le groupe a fait appel à un ensemble de huit personnes allant du chant baryton au soprano) et on se dit que Therion a quand même fortement marqué les esprits avec Theli. Là ou Penumbra se montre efficace c’est dans la facilité qu’a le groupe à intégrer de nombreuses influences extérieures dans sa musique, un morceau comme « Seclusion » fait headbanguer tout le monde au son d’une cornemuse alors que le morceau suivant «The prophetess » démarre sur des mélodies typiquement hindoues qui reviendront tous le long du titre entre deux rythmiques syncopées et des chœurs majestueux ; et je ne parle même pas de l’enchaînement hautbois /samples /chœurs virils qu’on trouvera plus loin dans l’album.
Maintenant que vous savez, pourquoi vouloir désespérément aller chercher à l’étranger ce que des groupes français font très bien ? C’est pas être chauvin, c’est juste être lucide. Fans de Tristania, Trail of Tears et assimilés, écoutez cet album. Espérons simplement que le groupe se relève sans mal de la perte récente de plusieurs de ses membres et qu’il continue sur sa lancée.




Rédigé par : dark tranquilou | 17/20 | Nb de lectures : 9784