Voilà encore un autre concurrent à notre grand concours "Je mets le plus de temps possible à sortir mon premier album". Celui-ci nous arrive du Chili et revendique une longévité de près de 30 ans puisque sa fondation remonte à 1985. Malheureusement on me signale dans l'oreillette que ce record ne pourra pas être homologué, le groupe ayant alterné périodes d'activité et splits notamment entre 1992 et 2009 période où le groupe n'a fait qu'une courte apparition aux alentours de 2000-2001 pour sortir une compilation cassette dans une édition limitée à... 66 exemplaires et enregistrer un album live lors d'un concert de réunion. Le groupe semble être de retour pour une période plus longue depuis mai 2012, date à laquelle il a changé son patronyme originel de PENTAGRAM pour celui de PENTAGRAM CHILE par respect pour la bande à Bobby Liebling.

Comme son nom l'indique PENTAGRAM CHILE nous arrive donc du Chili, de Santiago pour être précis. Ce groupe a été fondé par Anton Reisenegger (guitare et chant) et Juan Pablo Uribe (guitare) qui demeurent aujourd'hui encore les deux membres fondateurs du groupe encore présents. Ils étaient à l'origine inspirés par des groupes comme KREATOR, POSSESSED, SLAYER ou encore VENOM. Il avait alors sorti deux démos sobrement intitulées "Demo #1" et "Demo #2", démos qui ont depuis acquis le statut d’enregistrements cultes mais qui alors n'avaient semble t'il intéressé aucun label. Le groupe avait donc jeté l'éponge avant de retenter sa chance en 1991 sans plus de succès. La troisième fois semble avoir été la bonne puisque le label allemand Cyclone Empire a décidé d'offrir à nos chiliens l'occasion d'enfin s'exprimer sur toute la durée d'un album.

On peut légitimement se demander quel est l'intérêt de décongeler un groupe après autant d'années si ce n'est pour surfer sur la vague de revival thrash et autres reformations de groupes cultes qui semblent être à la mode depuis quelques temps dans notre bonne vieille scène metal.
Le groupe avait le choix entre deux options: laisser le passé de côté et faire un album un peu plus moderne, en phase avec notre époque ; ou alors reprendre les choses là où il les avait laissées en 1987 et nous sortir un album brut de décoffrage, direct et rentre-dedans. C'est cette seconde option qu'Anton Reisenegger et sa bande ont choisi et c'est sans doute ce qu’attendaient les fans du groupe. On peut alors voir cet album comme une copie carbone inutile de ce que SLAYER et d'autres ont très bien fait il y a maintenant presque trois décennies et donc ne trouver aucun intérêt à cet album. On peut aussi le voir comme un foutu album de thrash-death bien ficelé, rempli de bons riffs comme on en faisait à l'époque, de solos frénétiques typiquement slayeriens et d'une production bien adaptée au style, ce qui en fait au final un album plutôt pas dégueu, et qui se laisse agréablement écouter.

Quoiqu'il en soit il ne fait aucun doute que cet album est à conseiller uniquement aux amateurs de thrash-death old-school millésimé 80's. Eux seuls trouveront un intérêt à cette galette qui fatalement n'apporte strictement rien de nouveau à l'Histoire du metal, là n'est absolument pas son propos. Pour un peu plus d'intérêt, on préférera la version limitée qui propose un second CD où l'on retrouve 7 titres issus entre autre des deux démos sorties en 1987.


Rédigé par : Sheb | 13/20 | Nb de lectures : 12486