Ce groupe anglais est l’un de ceux qui vend le plus d’albums dans le milieu prog. Fondé en 1978, il s’est d’abord fait connaître par de nombreux concerts dont le fameux Reading Festival et en tournant avec Marillion. D’ailleurs, on l’associe généralement au mouvement néo progressif ayant participé activement au renouveau de la scène au tout début des années 80 avec Marillion, I.Q et Pallas. Au fait, ne dites pas « rock progressif » en parlant de Pendragon mais Art Rock ou rock « Evolutif ». Nick Barrett, le guitariste et leader est très susceptible et il y tient beaucoup.
Après un mini album en 1984, Fly High Fall Far, le groupe de Stroud (près de Gloucester) sort en 1985 son véritable premier opus, The Jewel. Ce « bijou » se montre horriblement « classique », néo prog pur jus avec tous les poncifs et les clichés du genre naissant. Il lui faudra une bonne dizaine d’année pour s’affranchir de ses oripeaux de jeunesse et atteindre la maturité. En 1988, Pendragon sort Kotow
sur lequel il n’y a pas lieu de s’appesantir outre mesure. Malgré quelques progrès, les remarques précédentes sont encore d’actualité. Car le véritable démarrage de la carrière des Anglais, c’est en 1991 qu’il se produit avec l’album The World. Tout change. Le visuel désormais confié à Simon Williams confère à Pendragon l’image baroque qui l’identifie encore aujourd’hui. La musique elle aussi a gagné en richesse…et en intérêt. Un état de grâce qui va se prolonger avec The Window Of Life en 1993 et The Masquerade Overture en 1996, point culminant de cette fameuse trilogie gagnante. Pour s’épuiser quelque peu en 2001 sur Not Of This World. Puis s’en suit une longue période de problèmes divers et de soucis variés. En 2005, Pendragon renaît de ses cendres (artistiquement s’entend) et sort un album que l’on attend plus. Believe surprend, déroute puis convainc que le groupe anglais a su faire évoluer sa musique. Moins pompeux que le précédent, plus direct sans manquer de profondeur, il renoue avec la splendeur passée et les fans ne s’y trompent pas puisqu’ils lui réservent un accueil triomphal. Pendragon part donc en tournée européenne revigoré et fort de ce soutien sans faille.
Ce DVD est le résumé de cette tournée durant laquelle le groupe « étrenne » son nouveau batteur, Joe Crabtree qui remplace Fudge Smith parti l’année précédente. Comme à son habitude, c’est en Pologne que le groupe peut le mieux mesurer l’étendue de son aura auprès de fans qui lui vouent un culte assez impressionnant. Le concert est donc enregistré à Katowice. Les titres les plus représentatifs de sa discographie sont présents et tout fan de base pourra se satisfaire de ce choix. On y retrouve bien sûr 3 titres de Believe : No Place For The Innocent qui ouvre le show, The Whishing Well la magistrale suite de 21’, et le somptueux The Edge Of The World ; 4 titres de The Masquerade Overture, les plus forts dont le champêtre As Good As Gold, le « Genesien » Guardian Of My Soul et surtout les 2 perles que sont Paintbox et Masters Of Illusion. L’album The World est présent avec The Last Walz. Not Of This World avec The Dance Of The Seven Veils. Puis, 2 titres anciens qui passent inégalement l’épreuve du temps : un de The Jewel, The Black Night bien meilleur que celui de Kotow et son titre éponyme. Figure également un medley, The Lost Children/Green Eyed Angel/Sister Bluebird/The Last Man On Earth alternant énergie et douceur. Enfin, The Window Of Life est représenté par Breaking The Spell, Nostradamus et l’inévitable ballade émotionnelle qu’est Am I Really Losing You, qui clôt le show, capable à elle seule de vous tirer les larmes dans un final en apothéose.
De prime abord, la musique de Pendragon semble facile d’accès. D’aucuns la décrivent comme un mixte de Pink Floyd pour les solos de Barrett, de Genesis pour les claviers de Nolan, l’ambiance générale (et la voix du chanteur guitariste) et de Camel pour justement son accessibilité mélodique. C’est une assez bonne analyse mais Pendragon c’est un peu plus que ça. Le groupe possède un style, une personnalité –largement dominée par son leader- et un son immédiatement identifiable, ce qui le rend finalement attachant.
2 heures et demi de concert qui couvrent plus de vingt ans de carrière, voilà de quoi passer un bon moment en compagnie d’une formation qui sait se livrer en public, distillant émotion et dynamisme avec une authenticité probante.

Tracklist:
01 - No Place For The Innocent
02 - As Good As Gold
03 - Guardian Of My Soul
04 - Kowtow
05 - The Whishing Well
06 - The Edge Of The World
07 - Nostradamus
08 - The Dance Of The Seven Veils
09 - Paintbox
10 - The Last Waltz
11 - Breaking The Spell
12 - Masters Of Illusion
13 - The Black Knight
14 - The Lost Children/Green Eyed Angel/Sister Bluebird/The Last Man On Earth
15 - Am I Really Losing You ?





Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 13191