PELICAN - City of echoes (Hydrahead) - Selection VS du 09/07/2007 @ 10h31
Il existe certains groupes pour lesquels se trame une véritable quête du symbolique. Et c'est souvent le cas chez les groupes du label D'Aaron Turner , "Hydrahead".
Ainsi donc, pour vous donner une dimension symbolique du groupe "Pelican", il semble intéressant de citer en introduction de cette chronique "Le bestiaire du christ" réédité chez Albin Michel l'année dernière. Il y est dit ceci (attention, c'est en vieux français):
"Le pellican est par trop amateur de ses petis, lesquelz quant ilz commencent a croistre ilz frappent leurs parens en la face. Et lors iceulx courrouces les refrappent et les tuent, ilz les pleurent par troys jours. Et au tiers jour la mere se frappe en une coste, et en ouvrant son costé se couche sur ses poussins, et espant son sang sur le corps d'iceulx, les suscite de mort."
Décortiquant ce charabia, la légende à l'origine égyptienne du pélican fût rapatriée dans le giron chrétien comme image parfaite du partage et du don de soi. Image même du sacrifice.
Maintenant que je vous ai bien vrillé le crâne, parlons musique. Attention pont facile, ce "City of heroes" est un pur don à l'oreille de celui qui acceptera de se laisser porter par les compositions purement instrumentales de Pelican. Mais si l'on était déjà convaincu de l'énorme potentiel de ce groupe depuis "Australasia" (leur premier LP), il était souvent difficile d'en définir le style. Et bien il apparaît très clairement avec ce nouvel opus que, faisant fi des terminologies que l'on a voulues lui attribuer, Pelican fasse du rock.
Car après un épisode un peu plus "postcore" dans le mood ("The Fire In Our Throats Will Beckon The Thaw" en 2005), les quatre de Chicago reviennent avec un son résolument plus direct, retrouvant les sonorités sludge du début, mais avec une liberté et une décontraction qui grandissent encore la qualité musicale du quartet. "Bliss in concrete" attaque fort en entrée d'album, avec un son très rock ponctué par une montée double grosse caisse des plus efficaces et de riffs pachydermiques, apparentés à ce qu’on pourrait qualifier de mosh-part sludgienne. « Dead between the walls » est une leçon de riff à même de démontrer toute la puissance de feu du groupe. Ce titre fricote d’ailleurs quelque peu avec Mastodon.
Mais la liberté dont se prévaut désormais Pelican lui permet aussi d’aller explorer de nouveaux horizons et de s’amuser sur des sonorités sudistes. Ainsi l’excellent « winds with hands » n’est pas sans rappeler la dark-country et les entêtantes ritournelles des regrettés 16horsepower. Pour le reste, les racines génétiques du groupe n’ont pas disparu et il apparaît par cette orientation plus rock de l’album (mais cette remarque est très personnelle) que l’on est pu trouver des successeurs à Karma To Burn.
Au final, cet album est peut-être le plus positif du groupe. De par son accès plus facile, son ton plus direct, mais aussi et surtout par la qualité des mélodies qui se trouvent en tâche de fond de chaque titre.
L’absence de chant dans ce type d’orientation musicale est pour beaucoup rédhibitoire. Mais l’écueil de l’ennui et du ronron est très largement évité par City of echoes, lequel est d’une richesse de références et de composition assez hallucinante.
Pelican est ici en passe de devenir aussi mythique que l’oiseau dont il a pris le nom.
+ de sonorités sludge, grasses et sombres, mais en meme temps les passages " beaux " le sont encore +
Bref, il est + tout cet album !
Très très très bon !
opethmaniac IP:86.208.87. Invité
Posté le: 09/07/2007 à 11h16 - (43988)
Moauis, un peu de mal quand meme sur celui-ci alors que j'avais adoré les 2 precedents...a ré-écouter quand meme donc !
SagresMetal Membre enregistré
Posté le: 09/07/2007 à 12h27 - (43991)
Je préfère "The Fire In Our Throats Will Beckon The Thaw" mais celui-ci reste un super album
Bill Deal Membre enregistré
Posté le: 09/07/2007 à 13h14 - (43992)
bien sympa, je vais me procurer ça. Même si a première vue, les anciens titres sur la myspace me conviennent mieux.
ragus Membre enregistré
Posté le: 09/07/2007 à 13h41 - (43993)
en tous les cas dans le top ten des couvertures les plus laides de l'année...
Manumal Membre enregistré
Posté le: 09/07/2007 à 14h00 - (43994)
Nan la couverture est sympa mais l'intérieur sans plus, l'A.I orthodoxyn aurait eu plus sa place en sélection surtout que ce Pelican n'est vraiment pas le meilleur de la disco
death_to_false_metal Membre enregistré
Posté le: 09/07/2007 à 14h13 - (43995)
J'adore les chroniques élogieuses sytématiques des sites de métalleux qui encenssent tout ce qui est post 'poele à frire".
oué tu voix, nous les métalleux, on aime aussi la Bôté des groupes qui font des diahrées post Neurosis.
Pathétique ...
Most surestimated genre Ever !!!
Alain Membre enregistré
Posté le: 09/07/2007 à 14h33 - (43996)
@ death to tapettes: Tu n'as pas tort mais je ne pense pas que çà aille jusque là.
opethmananiac IP:86.208.8 Invité
Posté le: 09/07/2007 à 15h11 - (43999)
@death to patati patata : ecoute d'abord religieusement Isis, Minsk, Red Sparowes et apres, reviens parler de choses que tu connais stp !
pearly Membre enregistré
Posté le: 09/07/2007 à 16h12 - (44004)
mouais, à double tranchant cette "évolution" de Pelican. D'une part c'est plus rock, plus brut, plus direct, plus accrocheur, plus à l'image du Pelican live. Mais en face, c'est simpliste, et surtout bâti sur des structures bien trop similaires d'un titre à l'autre. Y a de bonnes idées, mais ça sonne baclé, trop prévisible, il me manque clairement quelque chose
Je pense qu'ils ont moyen de faire un truc vraiment fort dans le genre, mais je trouve le groupe en sacré perte de vitesse face à d'autres combos instrumentaux.
Bref, face à la créativité ultra rock n'roll de Monkey3 ou à l'intelligence de Shora, ça ne fait carrément pas le poids.
Zero Membre enregistré
Posté le: 09/07/2007 à 18h16 - (44007)
...je ne crois pas qu'on encense sans discernement tout ce qui est post-core mais il faut avouer que ce genre n'est pas arrivé à maturation...ce qui rend la chose un peu + excitante (je ne crois pas qu'il faille encore attendre grand chose du Metalcore). Pelican se distingue nettement par son coté atmosphérique et sludge à la fois. Ma premiere impression à l'écoute est bonne...bien que les compos soient en effet plus directe.
rafi Membre enregistré
Posté le: 09/07/2007 à 20h41 - (44010)
du nouveau !
Sakuragi IP:81.220.245.5< Invité
Posté le: 09/07/2007 à 21h50 - (44012)
Je complétement taré de Pelican, a tel point que pourrais parlé des émotions que j'ai ressentis aux écoutes des albums pendant des heures...j'attendais donc avec beaucoup d'impatience cet album...
2 écoutes, déception.
Je trouve la prod' trop clean, trop synthètique, les titres manquent d'intro, trop court et moins profond...
Enfin bon, je suis aussi assez extrème, mais ce groupe a surement changé ma vie (ahaha) enfin changé ma perception de certaines choses, donc c'est normal pour moi d'avoir du mal à écouter du "nouveau"...
Il va donc m'en falloir des écoutes, mais j'aimerais surement.
Sinon je voudrais préciser que je suis fan d'Australasia tt comme du suivant qui est aussi excellent grâce à ce coté postcore/prog' enrichissant le panel d'émotions de leur musique déjà bien chargé...
Choco (non connecté) IP:2 Invité
Posté le: 10/07/2007 à 12h50 - (44024)
Aprés quelques écoutes je préfère moi aussi The Fire in Our Throat Will Beckon The Thaw !
Mais City Of Echoes n'est pas non plus un mauvais album ! Je l'écoute nettement moins souvent que le dernier Minsk ou le dernier Neurosis par contre !
... IP:87.244.140.128 Invité
Posté le: 10/07/2007 à 18h01 - (44033)
Ca ressemble à quoi Minsk ?
zob IP:82.66.90.86 Invité
Posté le: 10/07/2007 à 20h04 - (44041)
Minsk ? bah c'est plutôt gris...et il y fait froid
... IP:87.244.140.128 Invité
Posté le: 10/07/2007 à 22h47 - (44043)
ok, je réserve plutot à Kiev alors..
Le Slave Barbu Membre enregistré
Posté le: 13/07/2007 à 23h08 - (44180)
J'ai pas spécialement l'habitude d'écouter ce genre de truc, mais la c'est sympa !
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"Le pellican est par trop amateur de ses petis, lesquelz quant ilz commencent a croistre ilz frappent leurs parens en la face. Et lors iceulx courrouces les refrappent et les tuent, ilz les pleurent par troys jours. Et au tiers jour la mere se frappe en une coste, et en ouvrant son costé se couche sur ses poussins, et espant son sang sur le corps d'iceulx, les suscite de mort."
Décortiquant ce charabia, la légende à l'origine égyptienne du pélican fût rapatriée dans le giron chrétien comme image parfaite du partage et du don de soi. Image même du sacrifice.
Maintenant que je vous ai bien vrillé le crâne, parlons musique. Attention pont facile, ce "City of heroes" est un pur don à l'oreille de celui qui acceptera de se laisser porter par les compositions purement instrumentales de Pelican. Mais si l'on était déjà convaincu de l'énorme potentiel de ce groupe depuis "Australasia" (leur premier LP), il était souvent difficile d'en définir le style. Et bien il apparaît très clairement avec ce nouvel opus que, faisant fi des terminologies que l'on a voulues lui attribuer, Pelican fasse du rock.
Car après un épisode un peu plus "postcore" dans le mood ("The Fire In Our Throats Will Beckon The Thaw" en 2005), les quatre de Chicago reviennent avec un son résolument plus direct, retrouvant les sonorités sludge du début, mais avec une liberté et une décontraction qui grandissent encore la qualité musicale du quartet. "Bliss in concrete" attaque fort en entrée d'album, avec un son très rock ponctué par une montée double grosse caisse des plus efficaces et de riffs pachydermiques, apparentés à ce qu’on pourrait qualifier de mosh-part sludgienne. « Dead between the walls » est une leçon de riff à même de démontrer toute la puissance de feu du groupe. Ce titre fricote d’ailleurs quelque peu avec Mastodon.
Mais la liberté dont se prévaut désormais Pelican lui permet aussi d’aller explorer de nouveaux horizons et de s’amuser sur des sonorités sudistes. Ainsi l’excellent « winds with hands » n’est pas sans rappeler la dark-country et les entêtantes ritournelles des regrettés 16horsepower. Pour le reste, les racines génétiques du groupe n’ont pas disparu et il apparaît par cette orientation plus rock de l’album (mais cette remarque est très personnelle) que l’on est pu trouver des successeurs à Karma To Burn.
Au final, cet album est peut-être le plus positif du groupe. De par son accès plus facile, son ton plus direct, mais aussi et surtout par la qualité des mélodies qui se trouvent en tâche de fond de chaque titre.
L’absence de chant dans ce type d’orientation musicale est pour beaucoup rédhibitoire. Mais l’écueil de l’ennui et du ronron est très largement évité par City of echoes, lequel est d’une richesse de références et de composition assez hallucinante.
Pelican est ici en passe de devenir aussi mythique que l’oiseau dont il a pris le nom.
Rédigé par : Be-on | 17/20 | Nb de lectures : 12601