1999, l’ex-MORBID ANGEL, Richard Brunelle marque son retour au métal en s’associant à deux parfaits inconnus Randy Butman et Jay Fossen, pour monter un nouveau projet du nom de PATHS OF POSSESSION : un groupe qui sera plutôt orienté vers la frange la plus mélodique du death metal.
Georges « corpsegrinder » Fisher rejoint quelques années plus tard la petite troupe histoire de prouver à tout le monde que sous ces cordes vocales de bourrins se cache un amateur de mélodies au cœur tendre. Sa cohabitation (pour reprendre le cri d’amour du crapaud) avec l’ex-gratteux de MORBID ANGEL ne durera que le temps d’un split album puisque Brunelle s’en retourne rapidement à ses cures de désintoxication (et si ce n’est pas exactement le cas, c’est tout du moins ce qu’on lui souhaite). Malgré la portée médiatique de certains de ses membres PATHS OF POSSESSION rame un peu avant de trouver un contrat. C’est sans doute par un fait du hasard (et plus probablement par un pistonnage dans les règles de CANNIBAL CORPSE) qu’ils signent finalement chez Metal Blade.

Huit ans plus tard, PATHS OF POSSESSION sort aujourd’hui son troisième album, le deuxième chez Metal Blade mais la carrière du groupe ne fait toujours pas mine de décoller et ce n’est, hélas, pas « The End of the Hour » qui risque de changer la donne.

Toujours ancré dans un gentil métal mélodique célébrant la rencontre d’un heavy metal classique et d’un death metal émasculé, PATHS OF POSSESSION persiste et signe avec ce troisième opus une galette manquant cruellement de fond comme de tripes comme c’était déjà le cas pour « Promises in Blood ».

Ok les titres sont sympas. Ok la production signée, encore une fois, par le sieur Rutan et masterisée pas Alan Douches est tout simplement monstrueuse. Et la tendance à surmixer le chant de Fisher fait partie des erreurs corrigées. Ok les mélodies sont mignonnes comme tout. Ok c’est pointu et pro d’un bout à l’autre du sillon, pas un roulement en trop, pas un riff qui dépasse. Mais tout cela ne suffit pas à sauver cette rondelle du naufrage.

Plus appliqué qu’inspiré PATHS OF POSSESSION nous fournit encore un album d’une platitude désolante. « The End of the Hour » tourne en pilotage automatique. Tout ici est mécanique et manque terriblement d’âme de feeling et surtout de plans réellement accrocheurs. Ces plans si simples en apparence, si basiques, si anodins qui font inévitablement joyeusement taper du pied et bouger les cervicales sont tout simplement aux abonnés absents. Même ce bon vieux Georges Fisher tourne en sous-régime. Lui qui est probablement l’un des chanteurs de brutal death les plus monstrueux (pas besoin d’être fan de CANNIBAL CORPSE pour le reconnaître) semble lutter tout au long de cet album pour ne pas laisser libre cours à sa puissance vocale.

PATHS OF POSSESSION devra s’acheter une âme et une bonne dose de groove pour mener à bien la composition de son prochain disque sous peine d’engendrer encore un album vide de toute émotion, de tout feeling.

Finalement Brunelle a bien fait de raccrocher. Je ne serais d’ailleurs pas surpris que Fisher ne quitte le rafiot à son tour avant que celui-ci ne prenne définitivement l’eau parce que c’est pas avec ça qu’il va arrondir ses fins de mois.
Déçu déçu déçu…


Rédigé par : Tonton | 10/20 | Nb de lectures : 10394