PATHOGENIC - Cyclopean Imagery (Autoproduction) - 03/10/2011 @ 08h39
Quand on dit le mot « Deathcore », immédiatement les clichés se mettent en place : bui buiiii / niarkniarkniark, breakdowns à foison, rythmiques pseudo-syncopées, grosse prod ultra-stérile, influences mal digérées, groupes qui se clonent entre eux, logo en taches de peinture, mèches et earplugs, etc, etc… si l’explosion de la scène a fait émerger une ribambelle de haters qui ont presque fait (légitimement, hélas) du mot « Deathcore » une insulte suprême pour tout métalleux affirmé (qui a plus de 16 ans), c’était sans compter certains groupes qui ne se sont pas laissés faire, et qui ont choisi de s’embarquer dans des expérimentations musicales nettement plus aventureuses, aux influences plus larges, pour arrêter de passer pour le groupe de myspace-deathcore de base.

Ont donc émergé des combos dits de « Deathcore progressif » (bah oui, dire qu’on est progressifs ça fait tout de suite plus classe voyez-vous), conservant certains éléments typiques du Deathcore comme les screams/grunts, les breakdowns et le gros son, mais en y ajoutant quelques substances comme de la polyrythmie à la MESHUGGAH (ou à la PERIPHERY plus récemment), des parties alambiquées à la BETWEEN THE BURIED AND ME ou encore des envolées plus techniques et éthérées à la CYNIC et consorts. Sont donc apparus les VEIL OF MAYA, THE HUMAN ABSTRACT ou encore THE CONTORTIONIST, qui ont montré une évolution intéressante tout au long de leur courte carrière, et qui ont fini par attirer des labels friands de nouveautés comme Sumerian ou E1. Et voici qu’un nouveau challenger débarque, des States encore une fois, sextet formé vers 2004 qui vient de sortir son premier album Cyclopean Imagery en autoprod, et qui répond au doux nom de PATHOGENIC (encore un nom fait pour titiller les biologistes).

En démarrant son premier opus par des morceaux à connotation plutôt mélodique, appuyés par un chant clair nickel-chrome, PATHOGENIC nous montre déjà une bonne partie de son talent. La suite de l’écoute de Cyclopean Imagery réservera quelques surprises. Sont bien sûr présentes les rythmiques tranchantes à souhait, menées par des riffs syncopés efficaces, un chant certes typé « deathcore » mais suffisamment varié (le chanteur harsh ayant des vocalises proches de celles de Tommy Rogers de BTBAM), le tout dans un esprit structurel assez alambiqué (à la BTBAM, toujours) mais jamais frappadingue, avec quelques solos excellents (cf. "Lucidity III : Searching Dimensions"). Mais le sextet du Massachusetts nous délivre aussi quelques incursions plus originales ici et là, comme des interludes électroniques, parfois atmosphériques, parfois plus rythmés et accompagnés de percussions tribales (!) voire des bruitages industriels, ce qui donne de temps à autre un côté « soundtrack », proche de ce que fait XERATH sans l’aspect symphonique. PATHOGENIC a aussi du punch à revendre avec des morceaux redoutablement accrocheurs, comme l’enchaînement "Lucidity II : The Aether" - "Rapid Eye Movement" en début d’album, ou encore les succulents "Serpents" et "Fish Frenzy" aux riffs terribles. Le groupe n’oublie pas pour autant son aspect purement Deathcore à breakdowns, en témoigne l’écrasant "Premonitions : Event", ou une bonne grosse partie de la seconde moitié de l’album qui donne dans un Cyber-Deathcore certes plus convenu (assez typé WHITECHAPEL, cf. "Godless") mais percutant comme il se doit, toujours porté par un gros son qui décoiffe (quoiqu’un peu impersonnel, mais bon on a l’habitude). Cyclopean Imagery se clôture par un morceau instrumental assez bourrin et impressionnant ("Premonitions : Horizon") puis par "Lucidity IV : Cyclopean Imagery" qui résume bien tout ce que le très très prometteur PATHOGENIC a à nous proposer.

Avec son premier album, PATHOGENIC s’inclut donc discrètement dans la cour des VEIL OF MAYA et THE CONTORTIONIST, bien qu’il doive encore mieux fusionner ses aspects Deathcore et Progressif (un brin trop cloisonnés ici) pour devenir un groupe de grande classe. Mais le talent est là, c’est une certitude (il suffit de comparer avec l’évolution qu’a eu VEIL OF MAYA entre son premier et second album pour se dire qu’il y a de la marge), et la musique proposée par PATHOGENIC ne demande qu’à exploser, et la mèche (pas celle-là, l’autre) est déjà allumée avec cet encourageant Cyclopean Imagery. Premier album seulement disponible en téléchargement sur Bandcamp pour le moment, mais j’espère sincèrement que des labels comme Sumerian ou Basick vont se pencher là-dessus très tôt. Et mon petit doigt me dit que…

Bandcamp - 104 téléchargements


Rédigé par : ZeSnake | 15/20 | Nb de lectures : 12450




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Commentaire
William
IP:92.151.56.249
Invité
Posté le: 03/10/2011 à 19h57 - (97279)
Hmm ça met bien l'eau à la bouche tout ça, je vais écouter de ce pas!

le gritche
IP:79.86.181.127
Invité
Posté le: 04/10/2011 à 16h40 - (97299)
Chro précise et bien référencée: j'ai remarqué que zeSnake venait souvent essuyer les plâtres des anti djent "que c'est pas du metal ouinouin". J'ai juste écouté les 4/5 premiers morceaux qui semblent bien fichus sans pour instant trop donner la banane, or j'espère pas mal de tous ces groupes, en particulier de l'eargasm à gogo. Pas qu'ils se tiennent à un cahier de route, sinon je m'endors.


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