« Ahah PARISO, le groupe de MEDEF ptdr lol ! » Voilà, comme ça, c’est fait, maintenant on va pouvoir parler sérieusement. PARISO est décrit comme un groupe de hardcore grindisant anglais. Niveau hardcore, la perfide Albion est surtout connue pour le L.B.U et quelques groupes épars de-ci de-là. PARISO va donc tenter de se faire une petite place avec ce premier EP, « Sooner Unsignifante Better ». Si la touche hardcore est bien présente, niveau grind, faut pas s’attendre à du gore ou du porngrind. Du grind, les Britons n’ont gardé que l’intensité, une certaine abrasivité dans le son et la courte durée des morceaux. La plupart durant moins de deux minutes, le groupe va droit au but, frappe vite et fort. Hardcore moderne, chaotique, grindcore mais aussi une petite touche punk, dans le son de basse notamment et certains riffs déglingués du titre « Birds » par exemple. Une bonne mixture sur le papier et qui a tout pour foutre la guaule à tout amateur du genre.

Maintenant, sur galette ça ne convainc qu’à moitié. Pourtant tout est là mais… C’est furieux, énergique, ça bastonne comme il le faut et ça brosse dans le sens du poil du coreux tendance modernité et chaos, c’est rock’n’roll dans l’esprit mais il manque quelque chose, cette chose difficile à décrire mais qui fait toute la différence. Là c’est bien. Et c’est tout. Le genre de groupe qui fait tout bien mais pour lequel on a vraiment du mal à s’enthousiasmer. Les écoutes répétées délitent un peu l’intérêt au fur et à mesure et on finit par écouter ça l’oreille distraite. Les quatre premiers titres sont corrects dans le genre hardcore chaotique tendance lourde mais ça a déjà été fait ailleurs en mieux. Puis mine de rien, les trois derniers titres amène un plus, ce petit truc qui donne de la substance et du fond à PARISO. Les trois derniers titres de cet EP, qui en compte sept, sont plus lourds, plus durs, plus centrés sur eux-mêmes mais en même temps plus fous et plus forts. Le rythme se ralentit par moments, amène de la variété et casse la linéarité qui s’était installée jusque-là. Les riffs plus pachydermiques se tapent la bourre avec des parties blastées et une vibe rock’n’roll punkoïde. La prod est nickel, à la fois claire et brumeuse précise et bordélique. De ce côté-là, rien à redire.

« Sooner Unsignificant Better » s’avère être un EP tout sauf honteux, qui fait tout ce qu’il doit faire dans les règles mais sans vraiment se transcender. Le groupe a les cartes en main et prouve, dans la deuxième partie de cet EP, qu’il est capable de mieux. Je répète c’est pas nul à chier des briques loin de là mais pas formidable non plus. Il faudra encore bosser et accentuer la direction prise sur « House Of Squalor » et « Lonqvist », les deux derniers titres, les plus longs, les plus intéressants et riches. C’est dans cette voie que se trouve le salut du groupe.

A noter que le groupe propose cet EP en intégralité sur sa page Bandcamp. Une bonne habitude chez les groupes du label.


Rédigé par : Seb On Fire | 5.5/10 | Nb de lectures : 12765