Foofur: 11ème album pour les Anglais de PARADISE LOST et le moins que l'on puisse dire à l'écoute de "In Requiem", c'est que l'année 2007 voit de terribles pépites sortir! Véritable zébulon artistique, un nouvel album de PARADISE LOST peut être à tout moment une grosse surprise, le groupe faisant clairement ce qu'il veut. Mais dans le cas "In Requiem", on plonge directement dans la même ambiance que sur l'éponyme datant de 2005, avec en sus un revival du son typique Paradise Lost du milieu des années 90. D'ailleurs, on pourrait rapprocher l'évolution "Icon"/"Draconian Times" à celle qui parcourt "Paradise Lost"/"In Requiem": une continuité magnifiée.

En effet, sur ce nouvel opus, PL revient avec des guitares massives, des rythmiques coulées dans le plomb et des sonorités qui renvoient directement à ce que les Britanniques nous ont proposés de plus heavy ("Never for the Damned" ou la première minute de "Sedative God" semblent tout droit sorties des sessions d'"Icon"!). Out les quelques relents pop présents il y a encore deux ans, place à du lourd, du sombre, du costaud pour un album sans concession qui va réconcilier les fans de la période d'or du combo. Tout juste retrouvera-t-on quelques arrangements électro qui rappelleront "One Second" ou des synthés, appuyant certaines rythmiques, absents il y a 10 ans mais ça ne va pas chercher plus loin.

Toujours aussi inventif, Gregor Mackintosh nous pond ses solos si caractéristiques, tandis que Nick Holmes revient à un chant bien plus aggressif qu'il n'avait pas ressorti depuis belle lurette. Derrière, ça ne rigole pas non plus: Stephen Edmonson jouit d'un son de basse rond comme Pacman et extrêmement percutant, appuyant avec puissance les accords délibérément dépressifs des rythmiques d'Aaron Aedy. Quant à Jeff Singer, son apport est indéniable avec ses grooves efficaces et une science du break imparable, PARADISE LOST semblant dorénavant totalement libéré depuis le remplacement de Lee Morris.

Toujours produit par Rhys Fulber, ce nouvel opus possède un son parfait, sans faiblesse, avec une clareté pour tous les instruments ainsi qu'une insertion des arrangements astucieuse, ceux-ci étant résolument présents mais sans prendre le pas sur la musique. Chaque titre est une vraie claque émotionnelle tout en gardant une puissance salvatrice et on ressort d'"In Requiem" un sourire béat aux lèvres.

Sans avoir révolutionné son style, PARADISE LOST reste largement au dessus du lot et prouve une nouvelle fois qu'il est LA référence du metal gothic. Chapeau bas messieurs, on vous attend de pied ferme pour votre tournée!

16,75/20

Sheb: Deux ans après l'album éponyme qui avait rendu notre regretté Loufi tout grognon, non pas parce qu'il était mauvais loin s'en faut mais justement parce qu'il ne portait pas de titre, PARADISE LOST est de retour. Les Anglais nous ont depuis toujours habitués, avec chaque album, à des surprises, à une évolution musicale ambitieuse mais qui n'a cependant jamais, au cours des années remis en cause l'identité du combo. Le groupe qui fêtera l'an prochain ses vingt ans de carrière et qui fait partie du club très fermé des groupes possédant un nombre d'albums à deux chiffres nous revient avec un "In requiem" plutôt réussi qui, sans être le meilleur album de PARADISE LOST (quoique cela reste à voir, je n'ai pas encore le recul nécessaire pour vraiment juger de cela, seul l'avenir nous le dira mais je doute tout de même que ce "In requiem" puisse supplanter "Draconian times" du moins, en ce qui me concerne), trouvera sans peine une place de choix dans le cœur des fans.

Continuant dans la voie dans laquelle il s'était engagée depuis maintenant quelques albums, PARADISE LOST nous offre ici son album le plus heavy depuis plus d'une décennie. Les guitares sont plus que jamais présentes au premier plan et quelques solos font également incursion ici ou là. Le groupe n'en a cependant pas perdu ses qualités de compositions de mélodies pop ultra-efficaces et c'est en fait un condensé de ses meilleurs aspects que nous offre aujourd'hui Gregor Mackintosh et sa bande. La puissance de "Icon", les mélodies des albums de la dernière décennie, et un Nick Holmes de retour dans un registre plus agressif, âpre et déclamatoire comme il l'était sur "Draconian times" voilà la recette de ce "In requiem". Le chant clair n'a cependant pas totalement disparu, il fait encore des interventions remarquées ("Unreachable", "Your own reality"). A l'image de l'artwork l'album est sombre, dans la plus pure tradition du groupe. L'ambiance gothique est omniprésente, menée outre par le timbre et les intonations du sieur Holmes par des synthès, pianos ou encore violons qui remplissent parfaitement le rôle qui leur a été confié.

Difficile de mettre en lumières certains titres plus que d'autres. L’album est assez homogène et les onze titres sont tous de bonne qualité, dotés chacun d'un forte personnalité qui se révèle peu à peu au fil des écoutes et qui toucheront les auditeurs différemment, chacun selon sa sensibilité. Notons cependant "Ash & Debris" et ses deux parties bien distinctes, tout d'abord très directe et énergique puis plus subtile et mélodique, l'épique "Fallen Children", intense et grave emmenée par des violons ou encore "Beneath the Black Skies" et son chant des couplets très typé batcave. PARADISE LOST rappelle en tout cas, s'il était besoin, avec cet album qu'il demeure un groupe unique qui après deux décennies de carrière est toujours capable de se renouveler et de nous offrir un onzième album magistral, à la fois varié, inspiré, novateur et également très PARADISE LOSTien.

A noter, l'existence d'une très belle édition, limitée à 2000 exemplaires, comprenant les onze titres de l'album et trois bonus tracks sur quatre 7"EP, l'album en CD avec deux des trois bonus tracks et un poster, le tout dans un coffret noir au format 7EP du plus bel effet, le tout pour un prix tout ce qu'il y a de raisonnable mais sans doute déjà très difficile à dégotter.

17,25/20 (histoire d'avoir une moyenne arrondie)


Rédigé par : Foofur & Sheb | 17/20 | Nb de lectures : 13963