« Mort aux vaches, mort aux condés. Vive les enfants de Cayenne, à bas ceux de la sur’té ! »

Ces lyrics célèbres pour ceux qui ont un jour écouté du punk français sont extraits de la chanson « Cayenne », gros succès de PARABELLUM pourtant composé par Aristide Bruand au début du 19ème siècle.
Drivé par le truculent Schultz, PARABELLUM (pour les plus jeunes d’entre nous) est un des grands noms du punk français. Fondé au début des années 80 le groupe a sorti pas loin d’une quinzaine d’albums et s’est distingué par la pertinence de ses lyrics, l’intégrité de sa démarche et le groove de sa musique. Après avoir stoppé leur carrière pendant un certain nombre d’années les voilà de retour depuis 1998 toujours en forme et toujours motivés.

Je dois dire que je n’avais pas écouté PARABELLUM depuis… vraiment longtemps. Mis à part des interventions du père SCHULTZ chez OPIUM DU PEUPLE je n’avais pas trop prêté attention aux dernières tribulations du combo… et franchement j’ai eu tort.
Dernièrement, il m’est arrivé d’écouter plusieurs combo de Punk chantant en français. Parfois c’était plaisant et parfois c’était très mauvais… et c’est en écoutant ce nouvel album de PARABELLUM que je réalise combien le groupe renvoie à leurs études pas mal de petits jeunots de la nouvelle garde.

Car PARABELLUM est un groupe qui possède deux sérieux atouts par rapport à de nombreux groupes à crêtes : ils ont de bonnes paroles et ils savent bien jouer de la musique. En effet, sans se perdre en élucubrations techniques, le groupe fait ce qu’il aime et le fait avec groove et talent. Pépère, le groupe enquille les chansons sur des mid tempos bien rock n’roll, n’hésite pas à coller quelques parties de doubles pédales (?) et accélère gentiment la machine dès qu’ils en ressentent le besoin (souvent en fin de morceau).
On peut reprocher au groupe de construire toujours, plus moins de la même façon ,les architectures de ses chansons mais bon, ce n’est jamais vraiment gênant car l’album sait changer de formule dès qu’il commence à être redondant.
Les lyrics sont, bien entendu, très en lien avec notre politique sociale du moment. SCHULTZ tire à boulets rouges sur tout ce qui met la panique dans nos sociétés modernes et n’hésite pas à proposer un point de vue acide sur certains sujets. Ce qui a toujours différencié le gonze de la plupart de ses camarades, c’est qu’il arrive toujours à caler une petite dose d’humour dans ses paroles, et ce, sans jamais apparaître comme un rigolo de bas étage. Cela peut sembler simple, mais quand on y regarde de près, écrire une chanson sur le montage des placards Ikéa sans avoir l’air d’un Benabar au rabais… c’est chaud.

Avec « Le nouveau Président », PARABELLUM montre que sa musique se doit d’être en lien avec la réalité du moment… mais qu’en même temps, l’homme ne changera jamais et qu’il vaut peut-être mieux en définitive se moquer de tout (comme l’évoque le groupe sur la bien nommée « J’en ai rien à foutre »).
Et c’est quand les furieux décident de reprendre « Stand by your man » qu’on se dit que PARABELLUM est bien comme il est et que c’est une bonne chose qu’ils sortent encore des disques.
En fait, la seule chose que je regrette avec cet album est la production bien trop propre. Certains riffs sonnent du coup comme de la variété/rock et perdent en impact et en intensité. Evidemment, cela permet de comprendre très aisément ce que raconte SCHULTZ mais un peu plus de gravier n’aurait pas fait de mal.

Reste au final un album à recommander pour tous les amateurs de Punk Rock, pour tous ceux qui n’ont jamais écouté PARABELLUM et puis pour les autres aussi… merde ! On est tous invité au Bar des Sports de Montreuil (93), au Q.G. de Schultz, où nous attendent moults rafraîchissements et coucougnous divers et variés.


Rédigé par : Pamalach | 14,5/20 | Nb de lectures : 14940