Adieu Reno, adieu Bo, adieu PANZERCHRIST! Avec le départ de ceux qui pour moi constituaient l'âme des Danois depuis l'excellent "Soul Collector", je ne donnais pas cher de la peau de PANZERCHRIST. A la limite, Reno était remplaçable, mais le subwoofer ? No way! Vous l'aurez compris, c'est avec un sentiment des plus pessimistes que j'ai abordé le successeur du fabuleux "Battalion Beast" sorti il y a déjà cinq ans. Commençons par le remue-ménage au sein du line-up, exit donc le batteur Reno Killerich, le guitariste Frederik O'Carroll et surtout le chanteur Bo Summer. In le batteur Mads Lauridsen (KONKHRA), le guitariste Lasse Bak (ex-ILLDISPOSED) et le chanteur Magnus Jørgensen (CROCELL).

Disons le franchement, ce cher Magnus est à des années lumières d'avoir la classe de Bo. Ses vocalises typées death metal sont tout à fait correctes, mais ne vous attendez pas à retrouver la puissance et le coffre du subwoofer. Cela aurait pu être préjudiciable si nos soldats danois s'étaient contentés d'enquiller un nouvel album de leur légendaire panzerdeath, mais avec "Regiment Ragnarok", PANZERCHRIST change de plan de bataille et décide de nous la mettre façon blitzkrieg.

Je n'ai rien vu venir et je me suis pris une claque monstrueuse en pleine face! Jamais je n'aurais pensé un jour entendre un PANZERCHRIST si virulent, si agressif, si hargneux. Certes, cela groove encore comme au bon vieux temps sur "Metal Tribes" et "We March As One", mais alors le reste, c'est de la folie furieuse. Si par le passé, le groupe nous avait habitué à quelques incursions dans le black metal, aujourd'hui PANZERCHRIST traverse la Mer du Nord et réalise l'Anschluss façon danoise en annexant le style de leurs voisins norvégiens. C'est carrément du 1349 que l'on retrouve en plein "Panzer Regiment Jylland", tout y est, batterie supersonique à la Frost, chant typiquement black et riffing profondément démoniaque.

L'alchimie entre le death traditionnel du panzer et sa nouvelle orientation black est absolument parfaite sur "Regiment Ragnarok". Il faut dire que le nouveau batteur, Mads Lauridsen, y est pour beaucoup. Bien plus rapide (si si) que Reno, poussant même le vice jusqu'à placer ici et là quelques gravity blasts, sa prestation est dantesque et jouissive de bout en bout. Mention spéciale au dévastateur "Ode To A Cluster Bomb" qui fleure bon le BELPHEGOR époque "Pestapokalypse VI". Globalement cet aspect plus black ne dénature en rien la musique de PANZERCHRIST, d'ailleurs comme pour "Battalion Beast", on retrouve sur "Regiment Ragnarok" quelques breaks sur fond de synthé destinés à aérer un album des plus corrosifs.

Que dire en conclusion si ce n'est que sixième album des Danois est pour l'instant la grosse surprise de 2011, la bombe atomique death/black à ne manquer. Cela me fait tout de même un peu mal au cœur d'entendre un nouveau PANZERCHRIST sans mon chouchou (heureusement pour moi qu'il vient d'y avoir un nouveau ILLDISPOSED), mais avec "Regiment Ragnarok" je suis forcé de constater que ces changements de line-up ont su métamorphoser PANZERCHRIST pour en faire une machine de guerre imparable.


Rédigé par : wasted | 16,5/20 | Nb de lectures : 13948