Pantheon I, nous en avons parlé déjà à deux reprises dans les pages de VS. Et au mois de juillet dernier, la formation norvégienne menée par André Kvebek (ex-1349) en a profité pour sortir son troisième opus. Et soyons clairs ; autant les deux premiers ne m'avaient pas convaincu, autant ce nouvel album y parvient fort bien.

Pantheon I continue de pratiquer son style tout particulier. Le black aux riffs très rapides comme les affectionnent Kvebek se mêle à des passages atmosphériques portés par une violoncelliste qui fait partie intégrante du line-up. La quasi-disparition des cordistes qui me chagrinait sur le précédent album n'est donc qu'un mauvais souvenir. Et si la brune ne joue pas en continu, elle pointe le bout de son archet suffisamment fréquemment pour participer pleinement aux atmosphères mélancoliques.

Atrocity Divine montrait de belles choses et une personnalité très marquée, mais c'est bien Worlds I Create qui réussit à trouver la bonne alchimie entre la mélancolie et les mélodies moulinées au turbo-boost. Pantheon I a sorti l'artillerie lourde de manière à marquer les esprits. Rien que "Myself Above All" qui ouvre l'album devrait mettre pas mal de monde à genoux. Les titres rapides vont très vite, alignant leurs riffs hypnotiques à la vitesse de l'éclair, de manière à ne pas laisser refroidir le très bon nouveau batteur Mads Guldbekkhei entre deux prises. Mais Pantheon I n'use pas que de l'hypervitesse, jouant fréquemment la carte de l'ambiance avec une certaine réussite. Et "Serpent Christ" (qui a fait l'objet d'un single "digital en juin dernier) ou "Burn the Cross" recèlent leurs passages très convaincants entre deux blasts.

La bestiole a été mise en boîte au Strand Studio, dont les dernières créations comptent Tyrann et Svarttjern. Le son est puissant et très clair, ce qui offre la lisibilité nécessaire aux riffs tarabiscotés de Pantheon I. On peut noter la participation en chant clair de Jonas Renkse (Katatonia), donnant au spleen de "Ascending" la touche finale grisâtre qui convient. Et ajoutons que la pochette est une nouvelle fois une création originale de Kjell Åge Meland.

Au bilan, un album que je trouve très bon et nettement supérieur aux deux précédents. Pantheon I semble avoir clairement trouvé sa vitesse de croisière et fend l'écume. Histoire d'être ingrat, je dirais qu'il ne manque plus au groupe qu'à proposer un chouia plus qu'un alignement de morceaux (vi, je suis ingrat). Et peut-être se trouver une identité visuelle qui colle avec leurs intrigantes pochettes. Parce que Kvebek avec son air de bûcheron alcoolo, je trouve que ça ne rend pas. Sinon, vous aurez compris que je conseille fortement le lancer d'esgourde en direction de ce Worlds I Create.




Rédigé par : Prince de Lu | 16,5/20 | Nb de lectures : 11100