Si vous avez eu du mal à vous procurer "Atrocity Divine" sorti chez les Japonais de World Chaos Productions, vous serez contents de savoir que les Anglo-Norvégiens de Pantheon I ont depuis signé chez Candlelight, chez qui sort ce nouvel album. La distribution dans nos contrées occidentales n'en sera que plus facile pour les prochaines galettes. Au rayon des changements, la violoniste Gunhild Mathea Olaussen a quitté le navire, ne laissant sa marque que sur "Where Angels Burn" dans ce nouvel opus. Par contre, Pantheon I s'est officiellement adjoint les services de la violoncelliste Live Julianne. Et la pochette est encore l'œuvre de l'artiste Kjell Åge Meland à qui le groupe reste fidèle.

"Atrocity Divine" mettait en avant le mélange assez surprenant entre un black agressif et des parties de cordes aériennes. De manière surprenante, "The Wanderer and His Shadow" s'éloigne fortement de cette voie. Les parties de cordes ne sont plus qu'anecdotiques dans un album clairement coloré black metal. Pantheon I alterne des passages rapides et brutaux, très marqués 1349, avec des éléments bien plus mid tempo qui peuvent faire penser à l'album de Code par moments. Si les ingrédients sont alléchants, la mixture, une fois secouée non agitée, ne tient pas toutes ses promesses et laissent un goût fade dans la bouche.

Au long de l'écoute, j'ai souvent l'impression de subir une enfilade de riffs sans réelle cohésion. Les passages se suivent sans vraiment s'emboîter et les huit titres de "The Wanderer and His Shadow" sautent du coq à l'âne sans laisser se mettre en place les ambiances. Les compos n'emmènent jamais quelque part, la faute à des enchaînements forcés et une absence de riffs vraiment marquants. Et il faut l'intervention de Lars Nedland (Lazare de Solefald) pour sauver les meubles sur un titre comme "Coming to an End". A noter aussi les vocalises de Nachtgarm de Negator sur "Chaos Incarnate".

Dommage que tout cela, car l'exécution est impeccable. Avec une mention spéciale au batteur anglais Dan Theobald qui balance des blasts ultra-pêchus et d'une vitesse à ne pas complexer sur l'autoroute à côté d'un Frost. Les mélodies sont bien mises en avant, appuyées par des rythmiques sourdes et assez puissantes. La voix ne me laisse pas une impression très forte. Mais qu'à cela ne tienne, ce n'est pas du côté de la production que cet album péche.

Hésitant continuellement entre mélodies et passages rentre-dedans, ce second opus de Pantheon I m'a déçu par son manque d'unité. Sans être mauvais à aucun moment, ce nouvel album ne me laisse aucun souvenir une fois l'écoute terminée. Il ne marque pas et le groupe ne se démarque plus comme sur son premier effort. Sympathique mais finalement assez moyen, surtout qu'on sent que le groupe a la capacité d'en proposer beaucoup plus.


Rédigé par : Prince de Lu | 12/20 | Nb de lectures : 10457