PALEHORSE - Gee that ain't swell (Dry Run recordings) - 23/12/2003 @ 15h29
Pesanteur, quand tu nous tiens. Les aficionados du sludge/doom pratiqué par Pale Horse ne doivent pas être des types particulièrement vifs. A l'image d'un mythique membre de notre forum que les habitués reconnaitront à son crâne rasé et à sa couleur de peau assez éloignée de celle d'un norvégien, ce type de musique est propice à l'ingestion de substances que le code de la santé publique réprime sévèrement et la vitesse d'exécution correspond globalement à celle d'une limace lestée de quelques kilos de plomb. Même My Dying Bride ou Despond donneront l'impression d'officier dans le grind le plus extrême après une écoute de cette oeuvre. Comme souvent dans le sludgecore, ce sont des ambiances très neutres, froides et impersonnelles qui sont privilégiées et à l'instar des inspirateurs Iron Monkey ou Paul Chain, des longs passages dépouillés feront souvent leur apparition comme l'intro dronesque "Bliss" qui découragera d'entrée de jeu l'auditeur peureux ou méfiant de continuer l'exploration. Si on peut faire ressortir du disque quelques titres presque "normaux", il va de soi que Pale Horse considère plutôt les 74 minutes disponibles sur un cd comme un grand champ d'explorations fait de répétitions, de redondances diverses et de passages étirés en longueur au maximum. On peut retenir comme bons morceaux "Holy trinity church student bar" aux vocaux agressifs et doublés, carrément empruntés au grindcore. Ces mêmes vocaux se retrouvent dans le délicieusement ironique "One but not Metallica", le malsain "Don't die on an empty stomach" et dans "Rides in (on a cash cow)". Il faudra attendre "Look what PaleHorse has done to me" pour trouver quelques vocalises plaintives plus caractéristiques du style. Un des avantages de cet album est que le groupe ne cherche pas trop souvent à déraper dans un trip bruitiste. La plupart du temps, ça reste audible, assez clair même si la lenteur de certains passages n'empechera pas le novice de se décrocher la machoire par la faute d'irrépressibles baillements. Le morceau "Sun starved day (Be patient)" porte assurément bien son nom. La grosse question que je me pose est : Ce style de groupes a-t-il véritablement un public en France ? La plupart des adeptes de la lenteur généralisée semblent se tourner vers le drone, genre pour lequel Sunn O))) ou Boris sont les noms les plus fréquemment cités. Si "Gee that ain't swell" n'est définitivement pas un mauvais album, il se contente de façon presque caricaturale d'appliquer des recettes mille fois entendues et tourner en rond dans une catégorie déjà assez restrictive au départ. Cette attitude de composition frileuse n'est pas vraiment gage d'un avenir reluisant. Même s'il tiendra compte de la qualité assez exceptionnelle des paroles, subtile mixture entre délire profond et réalisme poignant, l'habitué ne pourra que trouver un goût de réchauffé à cette galette. Pour d'autres, elle pourrait représenter une vision globale du doom/sludgecore, un résumé d'un style complètement hors des modes, du temps et des mouvances actuelles. Bon voyage. http://www.dryrun.net


Rédigé par : Loufi | 12,5/20 | Nb de lectures : 7331




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