Karadok/Jekyll 8 h un matin:

Malgré une culture sans borne et un savoir tout aussi incommensurable, George Bellas, ça ne me disait rien. Après quelques recherches dans l’Encyclopédie du Métal – Edition 2008 revue et corrigée par Michel Drucker – j’apprends qu’il a – paraît-il – officié avec Ring Of Fire et Mogg-Way, 2 formations dont la notoriété n’est pas parvenu jusqu’en ces contrées reculées.

Et ce "Flying Through Infinity" est SON projet à lui perso. Qui dit projet perso dit parfois-souvent-toujours (rayer la mention inutile) grand égoïsme de la part de son géniteur. Ça signifie « Je m'occupe de tout et je laisse les miettes à des tiers » – quand il y en a. Dans le cas qui nous intéresse, les miettes à savoir le chant et la batterie sont partiellement attribuées à Jonathan Marshall (Prodigy) et Sasha Horn.

Donc, George Bellas est guitariste virtuose et il s’est occupé de tout, conclusion ? Conclusion ? Allez, ne me faites pas languir, vous connaissez la réponse ! A part l’harmonica et le ukulélé, qu’est-ce qu’on va beaucoup entendre sur ce disque ? Vous savez, cet instrument très peu utilisé dans le métal et qui comporte une caisse, un manche (voir 2 ou 3 en cas d’ego démesuré) et 6 cordes. (7 si l’on veut y faire sécher ses caleçons). Voilà, vous y êtes !

Bon, dans la catégorie guitaristes, dressons une liste des intelligents qui n’ont pas confondu vitesse et précipitation : ne cherchez pas, le nom de George Bellas n’y figure pas et pour cause. Aucun titre n’est épargné par le shredder fou et l’on se met à regretter que cette communauté-là ne soit pas gouvernée par des Steve Rothery, des Kay Söhl ou des John Mitchell.

Au menu, du métal progressif néo-classique et son cortège de solo débridés, de duels claviers/guitares ("Chaos Theory" 4min45). Vu sous cet angle, on peut lever les yeux au ciel et vite passer à autre chose. Car ce qui nous attend c’est un genre rebattu, des critères bien balisés, une production sous prozak – paradoxe des paradoxes la guitare est largement sous mixée. N’oublions pas de la démonstration au détriment de l’émotion – plusieurs solos sont proprement « illisibles » - peu ou pas de refrains mémorables, de titres forts ou repères. Voilà autant de faiblesses définitivement gênantes qui vous situent d’entrée les difficultés auxquelles vont être confrontés les auditeurs blasés de cette galette pour y trouver de quoi se caler leur dent creuse. Symphony X meets Royal Hunt versus Rhapsody. Vous voyez le tableau ?

Excepté que P.TERRACE n’a ni la patate d’un SYMPHONY X, ni la finesse d’un ROYAL HUNT et pas davantage le clinquant d’un RHAPSODY fut-il OF FIRE ! Et méfiez-vous des usurpateurs qui se prennent pour des kronikeurs. Ils vous diront certainement le contraire surtout un dénommé « Karadok ». Ne lui faites pas confiance, c’est un fourbe !

Note : 8/20.

Karadok/Hyde le même jour vers 22h:

Je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas tenir compte des propos de ce maboule de Karadok, il ne sait plus ce qu’il dit. Son grand âge le fait dérailler. Ça fait longtemps qu’il a perdu tout contact avec le réel. Il y a de très bonnes choses dans cet album!

Les chœurs par exemple sont remarquables ("I Know Your Home" 3min42) tout comme certains développements sur les titres les plus longs : "The Tenth Dimension" (9min16) de loin le meilleur ou "Declaration" (7min42). Ça a tous les aspects d’un métal soft prog assez classe.

Certes, mon autre moi-même vous signalerait la présence de morceaux plus anémiques ("Who I Am" 4min51) ou téléphonés ("Lights Fall Down" 4min19). J’ai de quoi le faire taire car une sorte de plaisir indéfinissable (incompréhensible vous dira l’autre fou !) vous saisit finalement au terme de l’heure d’écoute et vous vous dites que vous n’avez pas entièrement perdu notre temps. Ce qui n’est pas négligeable quand arrive le bilan.

Et puis contrairement à de fausses allégations venues de qui vous savez, P.TERRACE n’est pas aussi bourrin que SYMPHONY X. Il n’est pas non plus aussi prévisible que peut l’être ROYAL HUNT ou grand guignolesque comme RHAPSODY fut-il OF FIRE.

Schizophrène moi ? Allons bon !
Note : 14/20


Rédigé par : Karadok | 11/20 | Nb de lectures : 10139