La Guerre des Progs - Épisode III ou La Menace qui n'est pas Fantôme.



L'année ne fait que commencer et voici certainement le meilleur cru de ce millésime 2002! Un quatrième album en forme d'apothéose pour un groupe qui truste les premières places -dans les coeurs plus que dans les ventes- depuis Entropia le premier de la liste. Remedy Lane le conforte en tête des combos du métal prog qui ont réellement quelque chose d'intéressant à dire et si vous relisez ma kronike concernant le précédent, The Perfect Element Part One, il y a plus d'un an, cela ne vous surprendra pas.Certains vivent très mal cette notoriété et finissent par s'écrouler sous le poids de la redite ou de l'autoplagiat; P.O.S semble à l'abri, et pour longtemps de ce type de mésaventure. D'abord, parce qu'il sait se renouveler sans oublier ses fondamentaux. Ajoutez-y un timbre de voix au registre particulier, allant du très aiguë façon true metal au rauque le plus sombre à la mode trash; une trame musicale tout à la fois tourmentée et inventive sans être lassante, ce qui aboutirait au "décrochage" de l'auditeur le plus ouvert. Ensuite parce qu'il continue d'explorer avec bonheur un brassage d'influences parfaitement absorbées et assumées avec la témérité et l'opiniâtreté rassurante d'un débutant. Et si je dis que Remedy Lane est encore un cran au dessus, c'est parce que les suédois ont su insuffler à leur nouvel opus un souffle différent où, et c'est une agréable surprise, l'émotion est permanente et l'inventivité constamment remise en question, à tous les carrefours de ces 13 compositions de haute volée. Il n'y a qu'à écouter Fandango, petite "espagnolade" surprenante, Remedy Lane, (2'45) et surtout Hadryad of Wood, 4'35 de pure merveille musicale toutes tendances confondues, un feeling extraordinaire, une sensibilité qui tire les larmes, donne le frisson et justifient à lui seul l'acquisition d'un tel chef-d'œuvre. (merde! je l'ai dit!) Tant et si bien que l'on peut se demander jusqu'où vont-ils aller dans cette prodigieuse ascension qui ne semble avoir aucune limites.En tout cas, moi, je les suis bien volontiers avec confiance et la garantie que chaque nouvelle sortie est d'emblée une réussite, un évènement que j'attends à chaque fois avec impatience. P.O.S n'en est pas pour autant un groupe "installé" et arrogant. Sa musique chemine le long de sentiers escarpés, là où d'autres se contentent d'emprunter les avenues balisées d'un style qui s'encombrent souvent des nouveautés qui n'en sont pas vraiment. Sur ce point, et au risque d'insister, P.O.S est bien plus qu'un groupe de métal prog et son propos capable de transcender tous les genres pour séduire plus d'un auditeur éclectique, qu'ils soient "métaleux" ou non. Si le dernier D.T vous a contrarier, si le Vanden Plas laissé sur votre faim, inutile d'hésiter davantage, jetez-vous sur ce disque, un point c'est tout!




Rédigé par : Karadok | 20/20 | Nb de lectures : 9368