PAIN OF SALVATION - Be (Insideout/Wagram) - Selection VS du 16/11/2004 @ 17h22

Karadok: Perplexe le kronikeur! Et j'annonce la couleur, je ne noterai pas cet album. Maintenant, j'explique pourquoi. Vous connaissez mon addiction à la musique de POS -que certains trouvent exagérée- Mais là, franchement, je suis à deux petits doigts de pieds de vous dire ceci: étant très supérieurement intelligent, j'ai tout compris à la démarche de Gildenlow - hum! vous en doutez? Et que forcément on a à faire au chef d’œuvre absolu Soit, je suis le dernier des imbéciles -qui a dit "oui? Et c'est la plus grande supercherie qu'il m'ait été donnée d'écouter. En tout cas, pas de tergiversations, le très attendu BE va faire jaser et on peut le comprendre. L'aspect froid et sombre de la pochette ne laisse pas augurer autre chose. Bon, Daniel Gildenlow est un personnage attachant doté d’un esprit créatif foisonnant, nous sommes tous d'accord. Mais là il va se fâcher avec une bonne moitié de ses fans et en dérouter l'autre. Pour enfoncer le clou, Gildenlow lui-même dit que « BE est l’exacte représentation de la musique qu’il a envie d’entendre et de jouer en ce moment ». Bien, ceci précisé, éliminons d'entrée une première évidence; BE n'est que très peu "métal" et se présente davantage comme un assemblage plus ou moins fluide de styles très hétéroclites dont les plus apparents sont le gospel , le classique avec orchestre, le folk celtique, le rock prog planant, atmosphérique, la musique de film, etc.. Un vrai fourre-tout où chacun est sensé y retrouver son compte. Ici ou là, sur quelques titres, des riffs appuyés rappellent qu'il a été un éminent représentant de la scène heavy. Quoiqu'il en soit, il faut se faire une raison, les Suédois ont tenté quelque chose de différent. De meilleur? Définitivement ? C'est tout le débat même si je me force à croire que BE tient plus de la pochade passagère que d’un véritable projet à long terme. A vérifier sur le prochain. En attendant, les plus ouverts y verront une évolution normale, le signe d'une bonne santé et le désir de" progresser ". Les récalcitrants crieront à la trahison et à l'abandon d’un style qui a fait l'unanimité. La vérité se trouve certainement entre ces 2 extrêmes. Une fois qu'on a dit ça, on a rien dit ou presque. Dans la continuité de ses élucubrations philosophico- métaphysiques, Gildenlow nous sert un concept album fouillé et complexe -traduisez interminable et obscure- fruit de ses réflexions schizophréniques sur le thème très Shakespearien du "être" ou pas; de la place de Dieu ou du divin dans notre société et de l’impact réciproque que tout ceci peut avoir sur notre existence. Pour ce que j’en ai compris en tout cas. Histoire de nous immerger immédiatement dans ce bain d’incertitudes, l'album démarre par un dialogue sur ce sujet "grave" et qui a pour but de nous interpeller le cortex avec renfort de bruits divers et étranges (Animae Partus). Passé l'étonnement d'une telle entrée en matière, on se demande très vite -et inquiet- où tout cela va-t-il mener. D'autant que tout au long de l'album ce type de schémas aussi gonflants que superflus se répètent à l’envie. Et croyez-moi 76 minutes à ce régime, c'est long. Si je veux entendre des discours vides sur fond de musique approximative, j'écoute du rap! (Je blague!). Sévère le père Karadok ? Pas tant que ça ! Car le reste est à l'avenant: décousu, pompeux, incompréhensible, ennuyeux, puis sublime ou déconcertant, intense ou vide, froid, prometteur puis finalement décevant. Non, sincèrement, je suis très mal à l'aise pour donner mon avis sur ce disque. Et pourtant, je me répète, j'adore ce groupe depuis le début, sans restriction. Voire à l'excès, je l'avoue. A tel point que je me montre rarement objectif à son égard. Mais là, je suis incapable de faire ressortir un titre plutôt qu'un autre (15 au total), de mettre en évidence telle option stylistique par rapport à telle autre. Bref, de "faire l'article" comme on dit sans paraître exagérément dithyrambique ou inutilement sabreur. Tenter de rapprocher la musique de BE de celle d'autres groupes pour vous aider à y voir plus clair serait peut-être une idée intéressante mais j'y renonce faute de convictions et de repères probants. Après interrogations auprès de quelques fans autour de moi, seule une dizaine de titres et 60 minutes environ trouvent grâce à leurs oreilles. Et c’est après beaucoup d’efforts d’écoute et une dose incommensurable d’indulgence. Pas moyen d’y voir plus clair. Alors caverne d'Ali Baba ou boite de Pandore, je vous laisse vous faire votre propre opinion. Après tout, je ne possède pas la science infuse et P.O.S a sans doute bien des facettes ignorées de son talent à nous montrer pour nous convaincre qu’il suit un chemin clairement balisée.
Note : pas de note


[eMp] : Pain of Salvation ou comment faire du métal progressif à vous rendre accro un non amateur du genre... C'est tout simplement ce qui m'est arrivé il y a quelques années où, plus ou moins blasé par les ténors de cette scène, je me procurai le troisième album du groupe – « A Perfect Element » – sur les conseils avisés d'un ami. Dès lors tout s'est enchaîné à vitesse grand V, deux semaines après j'avais complété la disco du groupe et leurs trois albums à l'époque (cinq à ce jour) ne devaient jamais quitter ma platine. L'utilité de cette introduction particulièrement dispensable (qui a dit comme celle de « BE » ?), est de me permettre de dire à toutes les personnes se sentant hermetiques au métal progressif (je ne parle pas de rock progressif, mais bien de groupes tels que Dream Theater, Vanden Plas, Eldricht, Symphony X, Faith Warning et autres Dreamscape) d'essayer, ne serait-ce qu'une fois, de jeter une oreille attentive à n'importe quel album de Pain of Salvation. Il y de grande chance pour que le sens de la composition de Daniel GILDENLOW (guitariste, chanteur et compositeur multi-instrumentiste) ainsi que son magnifique organe touché par la grace ne vous séduise bien plus que vous ne l'auriez imaginé. Ceci étant fait, allons-y.

Qu'il était attendu ce cinquième album ! Après un live acoustique en demi-teinte – mais qui demeure néanmoins une admirable figure de style – P.o.S nous revient avec ce surprenant « BE ». Surprenant, étrange, difficile d'accès, ces mots se lisent sur presque toutes les lèvres et « BE » semble laisser une grande partie des fans du groupe perplexe. Mais contrairement à mon confrère Karadok, dont je comprend parfaitement le point de vue, je noterai cet album et d'une note assez élevée.
Je ne me considère pas comme « un être très supérieurement intelligent » mais oui, il me semble comprendre parfaitement la démarche sans concession du sieur Gildenlow tout au long des 76 minutes de ce concept album. Alors si j'y arrive pourquoi pas vous ? (Comment ? Il y a un copyright là dessus ?) Et il semble nécessaire de souligner les mots concept album avec tout ce qui en découle : un theme (ici métaphysique), étudié, élaboré, introduit, développé puis conclu voire moralisé. De facto il n'est guère surprenant de trouver des pistes, plus ou moins courtes, servant de mise en situation, d'interlude, et s'éloignant – sur la forme, jamais sur le fond ! – de ce qu'a pu fournir P.o.S dans toute sa discographie. Ainsi, et comme l'a très bien retranscrit Karadok, on retrouve dans cet album en sus des parties « P.o.Siennes » un morceau plutôt floklorique, un autre – magnifique – complétement atmosphérique au piano, un troisième A Capella semblant sortir tout droit des rangs d'esclaves noirs et quelques pistes de dialogues/monologues particulièrement bien joués et agrémentés de samples du plus bel effet (pour l'anecdote, les messages téléphoniques du titre « Vocari Dei » sont de véritables messages laissés par des fans sur invitation du groupe ayant mis à leur disposition une messagerie vocale). Pour ma part je n'avais pas vu le terme concept album seoir à ce point à un album depuis le « Metropolis Part II » de Dream Theater. Autre élément fondamental de « BE » : l'orchestre constitué d'une dizaine de musiciens quasi-omniprésent et donnant certainement ce côté pompeux dont il est question mais qui, en addition des dizaines d'instruments joués par les musiciens du groupe, confère à l'album ce sentiment de plénitude que l'on peut ressentir à la fin d'une écoute exclusive de « BE ».
Alors certes « BE » est en marge du reste de la discographie du groupe, certes il n'y a « que » huit morceaux sur les quinze de cet album qui s'inscrivent dans l'excellence que P.o.S distille depuis son premier album sorti en 1997. Pour autant pas un seul morceau, pas une seule minute je ne me suis senti désintéressé ou déçu par ce chef d'oeuvre qui, définitivement, est à considérer comme une entité à part entière qu'est un concept album et non comme une série de titres tout aussi excellents les uns les autres.
Note : 18/20




Rédigé par : Karadok / [eMp] | -/ | Nb de lectures : 11926




Auteur
Commentaire
Geoff Noiseweb
Invité
Posté le: 16/11/2004 à 19h50 - (11593)
Je commençais à deseperer d'etre le seul webzine à avoir aimé ce disque...

Bien joué, très bonne chro

[eMp]
Membre enregistré
Posté le: 16/11/2004 à 21h00 - (11597)
Et bien comme tu peux le voir même au sein de VS les avis sont partagés.

Bonne continuation pour ton webzine !



jonben
Membre enregistré
Posté le: 16/11/2004 à 21h26 - (11599)
Je l'ai chroniqué moi aussi soit dit en passant (eklektik).

En tant que fan de PoS, cet album m'a déçu même si il comporte quelques très bons titres.
J'écoute beaucoup plus les albums précédents depuis que Be est sorti d'ailleurs.
Je trouve que c'est vraiment un souk pas ossible cet album, je deteste toutes les voix off et je n'aime vraiment pas certains morceaux que je trouve limite ridicules.

Mais j'admire toujours le talent de Gildenlow, c'est juste que là il est allé trop loin dans le trip prog pour moi.
Par contre qu'est-ce que j'ai hâte de les voir en live!



jonben
Membre enregistré
Posté le: 16/11/2004 à 21h48 - (11600)
[emp], dans ta chronique, je m'identifie carrément au 1er paragraphe, c'est Pain of Salvation qui m'ont fait aimer le métal progressif et j'adore tous leurs albums (bon sauf 'be'). Je conseille vraiment ce groupe à quiconque voulant découvrir une musique différent et sophistiquée.

Je n'aime par contre toujours pas Dream Theater que je trouve décidément un peu kitsch... Je préfère des groupes comme Wolverine et Farmakon ou même en un peu différent Orphaned Land ou Opeth.

Rico
Membre enregistré
Posté le: 17/11/2004 à 14h56 - (11613)
La déception vient du faites qu'il y ait trop d'intro, interlude .... Mise à part cela, les morceaux sont vraiment excellent !

oedipian
Membre enregistré
Posté le: 17/11/2004 à 20h10 - (11622)
Moi je suis fan de PoS depuis que j'ai découvert The Perfect Element. J'écoutais beaucoup de prog avant et là, j'ai eu une claque qui m'a fait reconsidérer beaucoup de choses sur le prog justement. je n'apprécie plus les bons vieux titres de Dream Theater autant qu'avant, et inutile de dire que je trouve la plupart des groupes progs insipides, le style manquant cruellement de renouvellement.

En ce qui concerne BE, j'ai d'abord été surpris par cet album, puis certains morceaux m'ont vraiment tapé dans l'oreille. même si certains morceaux sont vraiment dispensables (comme cet horrible negro spiritual qui me donne des boutons) je trouve, l'ensemble est plaisant, mais manque de cohésion je trouve, au niveau musical bien sûr (je sais qu'il s'agit d'un concept album.. d'ailleurs, je le trouve un peu dur à cerner ce concept, mais je n'ai pas fouillé non plus). y'a un peu de tout et j'avoue que c'est difficile de s'y retrouver.

par contre, au niveau compo, c'est toujours la claque, avec les thèmes qui se reprennent et se chevauchent, les parties de chant somptueuse du génie Gildenlow et l'instrumentation quasi-parfaite.

il est évident pour moi que cet album n'est pas ce que le groupe a fait de mieux, je lui préfère largement One Hour ou The Perfect Element.





iome
Membre enregistré
Posté le: 18/11/2004 à 19h41 - (11631)
Je ne sais pas si j'me suis ennuyé en l'écoutant , ou alors étais-je tellement absorbé par mes occupations que je n'ai rien retenu des 2 écoutes de ce BE. Seules me restent à l'esprit les parlottes de 3 heures... Déjà que j'étais loin d'être enchanté par 12:5 (que j'ai complètement oublié, beaucoup trop mou, ne faisant que remanier en moins bien, des titres de Remedy Lane TPE et Entropia), ici c'est encore pire.

On est loin de l'accroche immédiate d'Entropia (album avec lequel j'ai découvert PoS).

Je ferais un effort pour réécouter, mais je suis dores et déjà déçu du produit que j'attends depuis longtemps. Dommage.

Cyberkakou
Membre enregistré
Posté le: 10/12/2004 à 20h40 - (12036)
A ecouter plusieurs fois a tête reposée pour arriver a rentrer dans le trip.Pas facile en tout cas.



kyo
Invité
Posté le: 16/12/2004 à 20h19 - (12118)
un tres bon album mais tres difficile d approche, mr gildenlow tourne un peu rond et les trop differents style se contredisent,
a réecouter

Sheb
Membre enregistré
Posté le: 18/12/2004 à 16h09 - (12142)
En tant que profane qui découvre ce disque aujourd'hui et qui ne connait du groupe que le live acoustique, j'avoue que je suis emballé. Comme tu l'as dit [eMp] c'est vraiment un groupe qui fait aimer le style à ceux qui ne l'aiment pas, c'est parfaitement mon cas les Dream theater et autres Symphony X me filant des boutons.
Je n'ai eu aucun problème a rentrer dans cet album, il faut dire qu'en tant que fan du Floyd, les concepts albums ne me font pas peur. Vraiment un album formidable que je découvre trop tard pour qu'il puisse figurer dans mon TOP 20 de l'année (déjà en ligne) mais qui me donne envie de me pencher sur le reste de la discographie du groupe.



[eMp]
Membre enregistré
Posté le: 18/12/2004 à 17h01 - (12143)
Sincérement content que ça te plaise Sheb !
Je t'envie un peu car si tu aimes ce qu'ils ont fait par le passé (fais-nous un feedback :) tu vas passer de magnifiques moments !

J'aurai du mal à départager les 4 premiers album qui, et c'est vraiment une des caractéristiques du groupe, vieillisent très bien. Ma préférence ira sans doute vers "A Perfect Element Part I" (lui aussi un concept album mais beaucoup plus homogène que "BE") dont les compos sont magnifiques et les métissages "inter-morceaux" vraiment intéressants.
Le suivant (avant dernier album donc) "Remedy Lane" est beaucoup plus spontané et sans doute plus facile d'accès : le groupe (Daniel Gildenlow ?) l'a composé en un laps de temps particulièrement court.
Quant aux deux premiers ils ne se distinguent pas spécialement l'un de l'autre. "Entropia" est peut être un peu plus posé que "One Hour by the Concrete Lake".

Pour te faire une idée tu as, sur cette page http://www.painofsalvation.com/tools.htm , dans la rubrique download, beaucoup de morceaux complets des 3 premiers albums.



LibraeXI
IP:10.50.0.241, 217.167.214.66
Invité
Posté le: 17/09/2007 à 10h35 - (47116)
Un commentaire arrivant bien aprés la guerre lol BE est l'un de mes disques de chevet. la Raison ? Le concept, le message, l'authenticité, le mélange des styles et cette putain de musicalité et de créativité. Une preuve que des groupes renouvelle un génie, qui n'avait de sens que dans les années 70 / 80 avec des Led Zeppelin, des King Crimson ou des Pink Floyd. N'en déplaise, un trés bon disque qui s'apprécie dans SON INTEGRALITE.

50Miles
IP:86.69.227.40
Invité
Posté le: 23/11/2010 à 21h15 - (89197)
"Be" est un remarquable concept-album. Ce n'est pas le disque du groupe que j'écoute le plus mais c'est probablement le plus imposant et le plus déroutant. Quelques perles, néanmoins, font partie de ce que P.O.S a fait de mieux: "Pulvius Aestivus" est l'un de leurs plus beau morceaux instrumentaux, d'un onirisme saisissant ; "Diffentia", sans doute le morceau le plus heavy de l'album, est génial, frissonnant d'émotion, sur la partie qui évoque l'âme à la dérive, oubliée de l'homme matérialiste et cupide "Save me, I'm drifting away..."; et enfin, LE morceau de l'album, "Iter Impius", que j'écoute en boucle, est magistral. Daniel chante sublimement bien, et, avec une aisance ahurissante, passe de la mélancolie la plus retenue à nla rage la plus écorchée. Magique. En somme, encore un chef-d'oeuvre de Pain of Salvation (ont-ils déjà sorti un mauvais disque ? Même Road Salt m'a emballé !)

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