A l'heure où le death metal commence sérieusement à s'essouffler on peut se demander ce qui pousse un groupe à faire du death suèdois old school de chez old school... Et bien je pense que c'est l'éclate et la nostalgie tout simplement. Et il est vrai que ça fait du bien, parmi toutes ces sorties de brutal death aussi aseptisées les unes que les autres, d'écouter un bon death bien gras et bien basique avec de vrais morceaux de feeling dedans. Les suèdois de Paganizer l'ont bien compris et ils n'ont pas l'air de s'en lasser puisque « Murder Death Kill » est leur quatrième release en quatre ans.

Aller juste pour le plaisir je vous cite les trois précédentes qui répondent aux doux noms de « Deadbanger », « Promoting Total Death » et « Dead Unburied ». Oui cela sonne cliché à mort, si j'ose dire, tout comme la musique de Paganizer d'ailleurs. Mais l'originalité ne semble pas être le leitmotiv du groupe qui s'est attaché au fil des albums à fournir un death suèdois extrêmement catchy et aussi « roots » que Grave, Nihilist et Edge of Sanity – jusqu'à « The Spectral Sorrow » – à leur époque de gloire. Enregistré au Soundlab Studios par Mieszko Talarczyk ( guitariste de Nazum et à qui l'ont doit entre autres le deuxième album de Regurgitate) et masterisé par Dan Swano, « Murder Death Kill » a bénéficié du savoir faire de deux maîtres en matière de production de death suèdois. La production, puisqu'on en parle, est excellente. Sans doute un peu trop pour sonner vraiment « roots » mais la musique de Paganizer y gagne considérablement en puissance. Et ce pour le plus grand malheur de mes baffles qui ont été mis à rude épreuve lorsque j'ai poussé le volume de ma chaîne pendant mes écoutes de cet album – bah oui le death suèdois, ma p'tite dame, ça s'écoute fort ou ça ne s'écoute pas. Le mix, quant à lui, est irréprochable et rend aussi bien hommage aux guitares ultra saturées, qu'aux infrabasses de ce qui doit être une quatre cordes ainsi qu'aux parties de batteries avec des tomes tellement détendus qu'on se demande s'il ne sont pas percés. Le seul reproche qu'on pourrait faire à « Murder Death Kill » c'est de ne pas contenir d'hymne. J'entend par là qu'on n'y trouve pas LE morceau de l'album dont LE riff mettra tout le monde en rage lorsqu'il sera joué live.

Donc, si vous aimez le vieux death qui tache des années 90 comme on en fait presque plus, jetez vous sur cet album qui est à faire figurer parmi les classiques tels qu'« Into the Grave » ou encore le dernier Bloodbath qui est exactement dans la même veine. D'ailleurs à propos de Bloodbath, le chanteur de Paganizer, Rogga, possède une voix particulièrement proche de celle de que peut avoir Mikael Åkerfeldt lorsqu'il s'éclate avec Dan Swano.


Rédigé par : [eMp] | 15/20 | Nb de lectures : 8289