Putevierge, presque deux ans et demi sans qu’aucune nouvelle chronique de PAGANIZER n’apparaisse dans les pages de VS ! Euh, en même temps, il y a quand même eu entre-temps les nouveaux albums de DEMIURG (‘Slakthus Gamleby’), REVOLTING (‘In Grisly Rapture’), RIBSPREADER (‘The Van Murderers’), THE GROTESQUERY (‘Tales Of Coffin Born’) donc arrêtez de ronchonner merdum ! Et puis de toute façon, pas de souci, ce n’est pas parce que Rogga Johansson a vaguement délaissé pendant un temps ce qui est quand même devenu par la force des choses son projet le plus pérenne – formé en 1998, ‘Into The Catacombs’ est quand même leur huitième album officiel, sans compter les compilations et les EP – qu’il a perdu la foi. Oh là non.

Alors je sais, le suspense est insoutenable et vous trépignez tous d’impatience donc je vais vous calmer direct bande de nonnes en bottes à caoutchouc. Donc oui, re-oui, re-re-oui, peu de changements au programme pour l’éternel demi-frère d’EDGE OF SANITY et GRAVE, comme si les (relatifs) concessions à un son plus commercial, comme sur le dernier DEMIURG, ou ‘légèrement’ (tout est dans les guillemets) plus mélodique dernier REVOLTING lui avait suffi pour épancher ses timides envies d’émancipation. Avec ce ‘Into The Catacombs’ à la pochette ultra-classique et signée par le Teuton Axel Hermann, qui se charge depuis vingt ans de la frange ‘death’ du catalogue Century Media, retour à la case death suédois de supermarché comme certains l’ont taxé. Le pire est que récemment, Rogga a renoué avec deux membres d’origine du groupe : Andreas Carlsson, qui avait joué la guitare lead entre 1998 et 2003, et Jocke Ringdahl, son tout premier batteur. Deux musiciens qui avaient d’ailleurs enregistré avec lui le premier PAGANIZER titré ‘Deadbanger’ en 1999, un très mauvais album de black/thrash si banal que le groupe lui-même l’a complètement renié après sa sortie, au point de prendre le virage death-metal que l’on connaît. Sauf que pour ceux qui croyaient (naïvement) que Monsieur allait utiliser cette occasion et ces retrouvailles avec ces camarades de maternelle pour changer la donne, et ben la réponse est non, peau de zob !

Alors bien sûr, il y a ce coup de canif dans le sac à goûter d’AMON AMARTH (« Frontier Cthulhu ») ou cette private joke du morceau spécial dédicace (« The Paganizer ») mais sinon, franchement, il n’y a pour le meilleur et pour le pire pas grand-chose de neuf à signaler. Après, si ce n’est cette énervante habitude qu’a leur pote mixeur Ronnie Björnström de BONE GNAWER de faire sonner la batterie d’une façon beaucoup trop clinique, il faut avouer, comme d’habitude comme j’ai envie de dire, que cela passe tout seul, du moins à partir du moment où on est donc client. Et là je m’adresse aux fans de Rogga metal, enfin s’il en reste d’autres à part moi qui n’ont pas été encore rebutés par cette diarrhée constante : pour vous situer le truc, sans retrouver la brutalité de ‘Murder Death Kill’ (2003), on ne fait non plus autant chier que sur le bancal ‘Scandinavian Warmachine’ (2009) qui commençait plutôt bien avant de finir par tomber dans la monotonie. Mais bon, reste au bout un album de PAGANIZER dans la moyenne en gros. Un de plus devrais-je dire.


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 12/20 | Nb de lectures : 12848