Rogga Johansson a encore frappé. Oui, je sais, encore une fois l’éminence grise du death suédois qui mène de front une carrière dans une palanquée de groupes tels DEMIURG, PUTREVORE, RIBSPREADER, REVOLTING, THOSE WHO BRING THE TORTURE pour n’en citer que quelques-uns. C’est bien simple, on a le sentiment qu’à part composer et enregistrer du métal, il n’a rien d’autre à foutre et quand on en apprend un peu plus sur le personnage, on se rend compte que c’est exactement le cas.

Pendant que certains vont visser des boulons à l’usine, le Rogga, il passe ses journées, reclus dans son antre à mitonner du death metal et pourtant on a bien cru que ce sixième album de PAGANIZER ne verrait jamais le jour.

Alors qu’on pensait que le père Johansson avait trouvé son rythme de croisière en nous ébouriffant la tignasse à raison d’un album de PAGANIZER tous les ans, nous étions sans nouvelles (enfin, façon de parler hein) depuis « No Divine Rapture » sorti en 2004. Ben merde alors ? La machine à death metal était-elle cassée ou trop occupée par ses autres groupes ? Bah non même pas, la bécane tournait à plein régime comme à son accoutumée. En fait c’est plutôt du côté de Vic records qu’il faudra se tourner pour avoir le fin mot de l’affaire. Tout d’abord annoncé en 2006, puis repoussé à 2007, c’est finalement fin 2008 que « Carnage Junkie » sera délivré de sa captivité chez Vic records qui devrait, par ailleurs, se rebaptiser Casper records ; un patronyme plus adéquate pour un label fantôme.

Histoire de s’excuser auprès de ses fans pour cette attente prolongée, Johansson a eu, au passage, la bonne idée d’agrémenter son « Carnage Junkie » de cinq titres bonus qui seront présents sur la version digipack de l’album. D’un autre côté l’effort n’a pas dû être bien difficile vu le rendement hors norme du personnage. Il doit bien avoir trois albums complets de PAGANIZER dans les starting-blocks. Ce qui me fait dire qu’on va en prendre pour notre grade dans les mois qui suivent.

Pour en revenir à ce sixième volet de la saga, notre bon vieux Rogga nous balance ici l’habituel forfait syndical de death metal suédois bien poilu. Vous cherchiez du nouveau ? Bah circulez y’a rien à voir parce que le truc de notre Rogga, ça reste le vrai death metal old school jusqu’au fond du calcif ; ses gros riffs, ses mid-tempos en coups de boutoir et surtout ses growls testiculaires inimitables qui constituent la véritable marque de fabrique du Monsieur. Le son est bien cradingue comme il faut avec des grattes ronflantes comme des moteurs de B52 et l’efficacité est toujours au rendez-vous.

Alors oui, on peut trouver « Carnage Junkie » un rien monotone et désuet aux entournures. Rogga propose encore et toujours la même intarissable recette mais c’est indéniablement celle qui lui réussit le plus pour peu qu’on soit client du genre.

Pas l’album de death de l’année mais suffisamment convaincant pour qu’on s’y attarde l’espace de quelques écoutes endiablées.


Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 10884