Auteur l'an dernier d'un Timeloss très remarqué...Comment? Mais si, souvenez-vous! Timeloss, PAATOS, ça vous dit rien? Ah, on était trois à l'avoir écouté? Ok, je comprends mieux alors. C'est pas grave. On continue. Keep the faith! Donc, auteur disais-je d'un Timeloss très remarqué, PAATOS revient avec Kallocain pour en principe reprendre les affaires là où ils les a laissées. Bon, PAATOS est un groupe suédois de l'école ANGLAGARD/ANEKDOTEN/LANDBERK et quand on a dit ça, on sait tout de suite que ça va pas rigoler. "Sombreté" et "torturation" sont au programme. Mais, réduire la musique de ce groupe à ces deux qualificatifs serait lui faire injure tant sa manière d'aborder ce genre "était" remarquable de finesse et de savoir faire. Les musiciens aiment KING CRIMSON et qui peut leur en vouloir? Il y a pire comme référence même si leur musique n'a pas toujours été comprise et appréciée à sa juste mesure par tout le monde. Mais ça, c'était du temps de Timeloss. Aujourd'hui, les choses ont changé. Sans doute, le départ de Renske, le guitariste n'y est-il pas pour rien. Finis les solos à la Fripp, déjantés et "dysharmoniques" et place à une guitare soft, apaisée, toute en riffs légers et terminés les solos tout court! La musique de PAATOS a glissé d'un progressif sombre vers un trip-hop certes "classieux", rempli de nappes de mellotron enveloppantes, le tout dominé par la somptueuse voix de la chanteuse prénommée Petronilla. Mais, le virage amorcé par les suédois vers un trip-hop à la Portishead et dénué de toute ambition progressive me laisse perplexe. Non pas que j'abhorre Portishead le groupe ou ce style, mais il y a en ce moment une mode qui consiste pour de nombreux groupes à simplifier leur musique en adoptant cette école de pensées qui frise "le suivisme". PAATOS avait su évité l'écueil avec leur premier album. Là, il y trébuche des deux pieds et perd toute son originalité. Alors, effectivement, on passe un assez agréable moment car tout est mis en place pour se faire mais on finit aussi par s'ennuyer et regretter l'époque bénie où PAATOS savait avec brio nous mener aux frontières de l'étrange et de la mélancolie autrement que par des nappes froides et des ambiances convenues. Peut-être a-t-il été gagné par l'envie de dépasser le cercle restreint des quelques rares aficionados et de s'attirer les bonnes grâces d'un public plus large ou plus ouvert. C'est sans doute aussi pourquoi on le retrouve sur un label tel qu'INSIDEOUT dont l'aura semble plus en phase avec les prétentions du groupe "nouvelle formule".


Rédigé par : Karadok | 12/20 | Nb de lectures : 7793