Alors là! les gars, je dois dire que c’est LA très bonne surprise qui arrive tout droit d’un espace-temps situé à la croisée des 50’s et d’un bon film science-fiction de série B (au moins !). Mesdames et Messieurs, j’ai le plaisir de chroniquer devant vos ouies ébahies le dernier opus en solo du chanteur/guitariste des mythiques Meteors, ceux-là même qui se targuent d’avoir patenté le « pur psychobilly » comme ils disent. J’en vois déjà qui commencent à ricaner en arguant, non sans raison, que se valoir d’un genre qui n’intéressait à l’époque qu’une poignée de fans à coupe en brosse et chaussés de creepers réglementaires, c’est avouer d’entrée ses limites. Et bien à l’écoute de ce 6éme album solo du père Fenech, on peut répondre à la fois oui et non : OK, ça reste fondamentalement empreint d’un son garage indécrottable datant de l’époque où Pro-Tools n’existait pas pour sauver tant de groupes plus que médiocres par la technologie. Ici, c’est à se demander si la sortie en CD de l’album n’est pas une erreur, les puristes optant sûrement pour un bon vieux vinyle des familles.
Quid de l’essence du « F » Word me direz-vous ? Et bien si vous n’êtes pas du genre chochotte et disposés à vous ouvrir à non pas un mais une bonne douzaine d’univers musicaux (un par morceaux, ou presque !), ce disque est pour vous ! Ca démarre par un instrumental plutôt sympatoche pour embrayer sur le titre qui donne son nom à l’album et où la guitare vintage est à l’image de l’artiste : Décomplexée et résolue, malgré les invectives finales (« F* YOU FENECH »). S’ensuivent une ambiance fantastique à la Cramps (Snake Eyed Girl), un titre quasiment pop-rock, un instrumental surfie que Dick Dale n’aurait pas renié (Agarrando La Guitarra Del Diablo), un Funnel Of Love aux chœurs féminins aguicheurs, sans oublier une excellente reprise du Jackson de Johnny Cash digne du maître par son exécution sans fioritures.
P. Paul Fenech est un l’un des derniers spécimens d’une espèce qu’on croyait éteinte, de celle qui sort des disques contre vents et marées, sans se soucier de ce que la critique pourra en dire ni des retours financiers. Il vit pour la scène (Plus de 5000 concerts au compteur), et votre opinion, il n’en a rien à carrer. Le nom de son label est d’ailleurs sans équivoque (Je baisais des types comme toi en prison !!!). Que répondre à tout ça si ce n’est un sincère « RESPECT » ?!?


Rédigé par : Frogskip | 14/20 | Nb de lectures : 11634