Tous les adjectifs employés par de nombreux webzines pour qualifier favorablement cet enregistrement m’ont poussé à écouter avec plus d’attention encore ces huit titres que beaucoup annoncent comme une révélation… En regardant de plus près, je remarque que les chroniques des magazines et des webzines relatives à «Tectonics» peuvent être séparées en deux groupes. Car ce LP semble susciter de manière générale deux types de réactions extrêmes et antagonistes. Alors que certains crient au génie, d’autres en appellent à la fumisterie…. De manière objective et sans à priori, j’ai tenté de savoir si je pouvais faire abstraction de tous ces avis et me faire ma propre opinion sur ces quelques compositions.

«Nietzchean Dynamics», la première plage du vrai premier album du projet solo parisien du nom de P.H.O.B.O.S. (autrefois, opérant sous la forme d’un «vrai» groupe qui se retrouve aujourd’hui réduit à un seul individu après le départ successif de chacun des membres depuis 2001 !!), m’a tout d’abord laissé quelque peu rêveur, car je croyais pouvoir me régaler pendant les presque 60 minutes de son… Sauf que ce titre, le plus court de l’album d’ailleurs, n’est pas du tout, alors mais pas du tout, représentatif de l’ensemble de ce LP. Et c’est bien dommage… Car l’entrée en matière que symbolise ce «Nietzchean Dynamics» est véritablement pesante et oppressante, en partie à cause de ces samples malsains et presque dissonants et de cette rythmique mécanique très inspirée par l’industriel bruitiste, parfois proche de celle utilisée par le sieur Broadrick dans le cadre de GODFLESH. Les riffs de grattes ou plutôt ces larsens de grattes se combinent parfaitement avec le chant gueulard au possible (vocalises hurlées, devrais-je dire, dans un registre Black Metal…). La formule reste identique d’un bout à l’autre des sept titres restants, mais l’alchimie présente pour les toutes premières minutes, n’est pas reproduite une seule fois… et malheureusement, le manque de changement de rythme et de dynamique fini par lasser. A un point qu’il est difficile d’écouter cet album en entier sans faire de pause, qui s’avère véritablement nécessaire au bout d’un temps relativement court. Car le tout semble fouillis, chaotique et incroyablement monotone. Et il faut savoir que l'abus de samples, de larsens et de riffs dissonants conduit également à nous excéder… L’absence de mélodies conduit à perdre toute concentration. Même le son finit par user nos oreilles meurtries, car celui-ci est bien trop compressé vers les fréquences médiums et aigues. Certains titres tels que «Gregorious» ou encore «Nihil Crado» (à l’introduction pourtant assez réussie), dépassant les sept minutes, nous semblent vraiment trop longs du fait de leur manque de cohérence. Et comme l’ont annoncé de nombreux webzines et magazines, ne cherchez pas les influences citées par le «groupe» lui-même – VOIVOD et NEUROSIS –, car vous ne les trouverez pas (pour ma part, je les ai cherchées longtemps sans les trouver)… Nous sommes en effet loin du génie de ces dernières. En fin de compte, nous sommes en droit de nous demander à qui s’adresse cette «musique»… Elle pourrait peut-être convenir à certains accros de styles extrêmes, tels que les adeptes d’Industriel bruitiste pur et dur.


Rédigé par : DeadStar | 08/20 | Nb de lectures : 12243