OXBOW – Love That’s Last (Hydrahead/Conspiracy) CD/DVD - 23/06/2006 @ 10h08
«A wholly hypnographic and disturbing work»…

« Should never have happened. Both impossible and highly probable, the journey and destination should have negated it all, root and branch, for all the right reasons : the raw denuded ego is a horrible thing to behold. And so here in your hand you hold the excrescence of memory, misery and the matchless essence of our past year genius, our present time delusion and the future of this making of music that defies any reasonable reason for making this music. Translation : this definitely won’t help.»

ENJOY.

OXBOW a tout du groupe culte… Car, ce sont vingt années dédiées à la scène US Indie, une tonne de disques (presque tous aussi méconnus et surtout, pas toujours facile à trouver) et pourtant, la présence de cette même rage et de cette même intensité de jeu qu’aux tous débuts. Les années ont passé, mais rien chez OXBOW ne s’est étiolé… OXBOW reste toujours aujourd’hui ce groupe à la musique et aux prestations qui dérangent… OXBOW - emmené par son Leader plus que charismatique (dans ce cas précis, c’est effectivement un euphémisme !!), le dénommé Eugène Robinson - est encore loin d’avoir donné son dernier «LA».
Ce CD/DVD le prouve…

Alors que plusieurs sources annonçaient depuis plus d’un an la sortie du nouvel album du quatuor de la côte ouest, voilà qu’Hydrahead Recordings tente de nous faire patienter (bien difficilement), avec cette compilation qui n’a rien d’un simple vulgaire Best Of, fort heureusement. «Love That’s Last» nous propose de faire le point sur la musique du combo, en nous délivrant quelques titres piochés çà et là… Mélangeant B-Sides, titres improvisés en studio ou enregistrés Live, ce recueil sonore nous permet de redécouvrir OXBOW grâce à une approche aux dimensions plurielles. Tout d’abord, le titre «Insylum» (basé sur «Insane Asylum» du Blues-Man Willie Dixon, une des figures du Blues US) ouvre les festivités en nous rappelant qu’OXBOW tire une partie de son inspiration dans le Blues. Issu de « Serenade In Red» (LP sorti en 1996 chez Crippled Dick Hot Wax Records, puis pressé en CD par STT Records en 1997 et repris par Ruminance Records en 2004), cette composition met tout particulièrement en avant les talents de vocaliste du sieur Eugène Robinson, qui s’associe ici avec Marianne Faithfull pour pousser la gueulante (alors que l’on retrouve Bob Adams à l’Hammond B3 organ et John Eichenseen au piano). «Love That’s Last», c’est aussi (tout comme pour ce «Insylum») l’occasion de revisiter quelques autres classiques du groupe… Le malsain «Yoke» (enregistré en 1988 et faisant partie de l’excellent LP «Fuckfest»), le dissonant «Bomb» (tiré de «Kings Of The Jews», 1990/1991 – CFY Records, Pathological Records, Crippled Dick Hot Wax Records) et « Sunday» (issu de «Let Me Be A Woman», 1993 – Brinkman Records, Crippled Dick Hot Wax Records, Ruminance Records; titre symbolisant parfaitement le résultat de la rencontre entre OXBOW et Steve Albini….) n’ont rien perdu avec le temps… Ni leur brillance, ni leur éclat et encore moins leur énergie.

Quelques improvisations, enregistrées soit en Studio , soit en Live, telles que «Is That What Sleep Looks Like ?» (titre que l’on retrouve également sur la première compilation des artistes de l’écurie Neurot…) ou encore «Nocturne Op 20 I, Number 44» (courte impro ne dépassant pas les trente secondes, mais d’une force sans précédent…) nous amènent au fait qu’OXBOW respire la spontanéité. Car ce sont des compositions qui trouvent parfaitement leur place au milieu de l’ensemble du répertoire. Quant aux titres Live, la comparaison avec les versions Studio nous font prendre conscience que le combo de San Fransisco est un groupe à part entière. Non, OXBOW n’est pas qu’Eugène, il ne l’a jamais été d’ailleurs. Ce sont quatre individus aux charismes comparables et dont les qualités s’expriment de manière si différente, mais de façon si complémentaire. Il suffit de les voir en Live, plutôt que de les entendre… Et cela me permet d’arriver à l’analyse du DVD qui complète cette revue du combo en bonne et due forme.

Ce DVD rassemble plusieurs pièces maîtresses qu’il est bon de visualiser et de se délecter, surtout si l’on est déjà familier avec l’univers complètement barré, parfois même de mauvais goût, dans lequel évolue les membres d’OXBOW. L’occasion aussi pour ma part de découvrir pour la première fois un clip du groupe. C’est le titre «S Bar X» (issu de «An Evil Heat», 2002 – Neurot Recordings; quand Eugène partage le micro avec Jarboe…), qui a été sélectionné pour une mise en images assez sobre, mais qui n’en reste pas moins très efficace… Ce DVD comporte également le documentaire assez atypique intitulé «Music For Adults – A Film About A Called OXBOW», que l’on pouvait importer des US dans une version VHS, en échange d’une somme pas vraiment modique. Ce docu «vrai» combine crûment séquences Live, déclarations sans retenue de la part de nos amis Eugène, Dan, Greg et Niko et autres bilvesées du même type. Un document d’anthologie retraçant une partie des boires et déboires de la tournée européenne faite dans les années 90. Deux documents additionnels seront perçus comme étant les plus intéressants de ce DVD. Ce sont deux extraits de concerts enregistrés en 2002 (Belgique) et en 2004 (San Francisco/US) au cours de la tournée «An Evil Heat», qui reste un des Tours les moins visités par le public, bien que le groupe ait atteint une certaine popularité après cet album (parler de popularité est sûrement exagéré…). Ces deux bijoux donnent un parfait ressenti de l’atmosphère perpétrée en direct pendant les shows d’OXBOW. La folie d’Eugène, combinée à ses talents reconnus de vocaliste, se marie parfaitement avec le jeu quasi-statique des autres membres du groupe. C’est ce contraste entre le chanteur et les trois autres musiciens qui dérange… Car malgré les apparences, tout ce petit monde reste musicalement en phase. La rythmique basse/batterie reste impeccable, laissant parfois l’opportunité au guitariste de s’exprimer au travers de quelques envolées Noise très appréciables…
Signalons que l’Artwork est signé Aaron Turner, quoi de plus normal pour un objet à la valeur intrinsèque quasi-inestimable.

OXBOW serait donc à ranger aux côtés de formations aussi respectées que THE SWANS? Bien que les groupes aient évolué dans des sphères musicales différentes, la comparaison est à faire. Car ni l'un, ni l'autre ne connaît de succès franc lors de son vivant... C'est à sa mort que THE SWANS est devenu culte. Il en sera sûrement de même pour OXBOW...

http://www.theoxbow.com - 374 visite(s)


Rédigé par : DeadStar | 19/20 | Nb de lectures : 14590




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Commentaire
Kenzobz
Membre enregistré
Posté le: 23/06/2006 à 10h40 - (30080)
Wah je savais pas que ça datait autant Oxbow !!

Enfin pour ma part j'ai déjà Serenade in red et il est monumental :D. je pense me procurer cette compil CD/DVD sans tarder :p

damien luce
Invité
Posté le: 23/06/2006 à 13h33 - (30089)
belle chro et bonne initiative de ta part Deadstar, oxbow est malheuresement discret (écarté?) des médias Français

DeadStar
Membre enregistré
Posté le: 23/06/2006 à 19h25 - (30103)
Le but de cette chro est effectivement de faire decouvrir OXBOW a un public qui ignore jusqu'a son existence...
Dans quelques temps, un tas de groupes ne jureront que par OXBOW. C'est assez injuste, mais c'est une dure realite.

Il est vrai aussi que les mags francais ne se battent pas pour en parler. Vive Ruminance pour avoir eu l'audace de distribuer certains des albums d'OXBOW en Europe...



dark cocotte
Invité
Posté le: 23/06/2006 à 21h04 - (30105)
j'ai decouvert oxbow grace a neurot (label qui donne envie de faire confiance)et en effet je ne suis pas déçu ... excellente musique !

kollapse
Invité
Posté le: 25/06/2006 à 13h36 - (30125)
Groupe absolument fantastique que je suis depuis maintenant quelques temps. Cette compilation vient compléter une discographie exemplaire, aucun faux pas à signaler pour un groupe injustement méconnu. Un groupe à l'approche unique et au génie certain, la chro fait bien de préciser que chaque musicien possède un talent et un charisme qui leur est propre, Eugene n'étant pas le seul étant doté de ces qualités au sein d'Oxbow. Leur "blues rock noisy destructuré" est sincère, touchant et intemporel. Autant dire que l'experience Oxbow est à tenter au moins une fois dans sa vie, pour dire de ne pas mourrir complètement idiot.

reapie
Membre enregistré
Posté le: 25/06/2006 à 17h38 - (30126)
Merci infiniment aux censeurs zélés d'avoir supprimé mon commentaire. Peut-être était-il trop instructif pour avoir ici sa place...
J'en réitère toutefois la substance :

Il est bien triste de voir si peu de commentaires dédiés à une formation du calibre d'Oxbow. L'objet, quoique digne d'intérêt, n'est à vrai dire pas absolument fantastique, et brille davantage par la présence de l'excellent DVD "Music for Adults", permettant de saisir la substance de l'exubérance si délicieuse des musiciens (et tout particulièrement d'Eugene). Il vient néanmoins gracilement prolonger la discographie (excellente) d'un groupe n'ayant en définitive pas offert abondance de réalisations eu égard à son âge (cinq albums longue durée, un mini ainsi qu'un split en compagnie de White Tornado, ce qui ne constitue pas non plus une tonne pour un quatuor qui naquit en 1988). Pour ceux qui daigneraient porter intérêt à la chose et apprécieraient, partant, de comprendre à quoi s'apparente la musique proposée par les américains (dommage à ce titre que la chronique, par ailleurs exhaustive, n'en fasse pas l'état), sachez que l'on pourrait la décrire comme une sorte de noise rock bluesy torturé, aux développements lents et hypnotiques, comparables en ce sens à ce que l'on retrouve dans le doom, mais dans une optique sincèrement créative et un brin dissonante, le tout se voyant orné par la voix de damné d'un Eugene Robinson décidément fort charismatique (et expédiant, soit dit en passant, tous les Marco Kehren et Rainer Landfermann dans la fange de l'indigence). Et vive Ruminance, effectivement.

Zepekegno
Membre enregistré
Posté le: 25/06/2006 à 18h30 - (30127)
Si c'est de la même trempe que Serenades in Red, j'achète!

kloupoumou
Invité
Posté le: 26/06/2006 à 07h26 - (30135)
@reapie : le participe passé de "naître" est "né" et pas "naquit"

DeadStar
Membre enregistré
Posté le: 26/06/2006 à 21h35 - (30189)
pas une tonne de disques, mais des disques d'une tonne... voila ce que j'aurais du ecrire...

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