Il y a trois ans et demi sortait “Self-Injected Reality”, un album qui avait fortement marqué votre serviteur, et qui aujourd’hui reprend souvent sa place dans mon lecteur. J’avais trouvé dans cet album une clé pour comprendre cette nouvelle génération de zicos, notamment français, qui traçait son chemin dans des terres metalliques vierges. Peut-être parce que les cinq gaillards sont de ma génération (ou presque) et que comme moi ils bâtissent leur univers sur tout un background commun que j’aurais retrouvé dans leur musique. Impossible de mettre une étiquette sur cette musique, on a l’embarras du choix entre les « néo- », les « post- » et dernièrement les « djent- », et honnêtement je suis le premier qui s’en bat les cou**les. Ce qui m’intéresse c’est son impact sur mes petits neurones, et là ça titille des zones érogènes trop longtemps laissées au repos.

Trois ans et demi c’est long, très long, surtout pour un petit groupe comme OUTCAST, qui a besoin de nourrir son actualité pour continuer d’exister. Mais pourtant, le paradoxe est là, le groupe est hyper motivé, actif, et a enregistré son album tout seul comme un grand, avec ses moyens sans rien demander à personne, comme c’est souvent le cas aujourd’hui… pour au final pendant un an traîner ses guêtres à trouver un deal pour le sortir. Que de temps perdu, que d’énergie gaspillée - on se croirait dans une grande entreprise où il faut batailler en interne avant d’aller enfin batailler avec le marché et vendre du produit ! Mais au final, la bonne nouvelle arrive avec papa Noël et ses cadeaux : OUTCAST a trouvé refuge chez Listenable. Un ptit groupe français, dans un ptit label français, et une kro positive sur un webzine français… et c’est parti pour être taxé de chauvinisme, comme d’habitude, mouarf !

Mais merde en voilà une bonne nouvelle. Car à l’écoute de ce troisième opus, tout cela prend un sens. Honnêtement j’ai eu très peur à l’étude des deux titres dispatchés il y a quelques mois par le groupe pour justement susciter l’intérêt sur l’album. Simplement que dans ces titres je ne m’y suis bizarrement pas retrouvé de suite. Alors qu’avec l’album dans son intégralité, eh bien, on y est, et ce dès le premier accord de « Elements » :
. Oui OUTCAST a encore progressé, à la fois dans son art et surtout dans son univers. Ce troisième opus poursuit l’évolution ressentie sur SIR, mais porte le groupe clairement un cran plus haut. En cela le son généré par Jochem Jacobs (TEXTURES) et Alain Douches est massif, agressif, totalement moderne et actuel.
. Une ambiance, liante de l’ensemble, prend corps tout du long, bien aidée par des passages calmes, qui rappelleront un TEXTURES (ben tiens !).
. Et puis cette technicité ! Désolé d’être centro-centré là-dessus, mais comme pour le Brutal Death, ou le Mélo-Death, il y a une constante, c’est le niveau des musiciens. Et là c’est toujours un vrai régal. Performance ciselée une fois de plus du travail de batterie/rythmique, et génie des soli toujours aussi fantastiques. C’est exactement cette alchimie qui moi me fait rêver d’un jour où j’aurais la fierté de dire : « Ecoute ça, c’est moi qui ait écrit et qui joue ! ».
Comme sur SIR, on profite de cette osmose entre passages extrêmement bourrins, d’autres très mélodiques, et enfin ceux plus calmes qui reposent l’auditeur avant d’en reprendre une couche.

Pourvu que cette année 2012 soit celle de la reconnaissance, et que le groupe puisse voir ses prétentions se réaliser, car on a là un petit joyau brut qui ne demande qu’à être poli et exposer ses éclats au monde ! Bravo les gars, ça valait vraiment la peine de se battre pour !!!


Rédigé par : BozKiller | 17,5/20 | Nb de lectures : 15245