Je vais m’abstenir de blague trop facile vis-à-vis du nom du groupe et sur le temps que j’ai mis pour me motiver à faire cette chronique. Quand je pense qu’il me reste le Resistance, qui lui aussi porte bien son nom! Donc aujourd’hui c’est Oubliette. Au moment où j’écris ce laïus, le groupe n’existe déjà plus depuis 3 ans. Là, avouez que ça devient dur de ne pas la faire, cette vanne qu’on a tous sur le bout de la langue! Greg a dû recevoir cette promo dans un autre package, alors bon, faut bien s’y coller. La plaque mortuaire les présente comme un groupe de metalcore mélodique entre Carcass et Prayer For Cleansing. L’éventail est suffisamment large pour englober au moins 44 sous-genres du metal, quoi. Ca va nous parler à mort! Allez, on sort la corde et les mousquetons et on descend en rappel…

Décrire la musique d’Oubliette n'est pas chose aisée. Metal plutôt torturé, légèrement chaotique, misant sur l’ambiance et donc absolument pas facile d’accès, on pourrait la situer quelque part entre Nine Iron Spitfire et Unbroken, pour ceux qui s’en rappellent. Abordons de suite les blocages que j’ai pu rencontrer avec ce disque : tout d’abord, le ‘chant’, horripilant, le gargouillis que fait un lavabo quand il se vide me paraîtrait plus approprié, pour tout vous dire. Ensuite, le mixage des grattes, complètement raté, on se croirait devant une démo d’un groupe du Val d’Oise enregistrée dans une cave, au point qu’on se demande l’intérêt d’avoir deux guitaristes. Enfin, les compositions sont particulièrement pénibles à décortiquer, elles proposent des riffs aussi répétitifs qu’un commentateur sportif bourré, des solis venant interrompre tout début d’efficacité, un jeu de batterie minimaliste, épuré et pas trop en place… Bon, vous l’aurez compris, il faudrait bien plus que Cecilia Sarkozy pour venir sauver cet album de la médiocrité absolue. Qu’ai-je trouvé de positif ? Musicalement, le chant clair hurlé du gratteux apporte quelque chose, avec son grain de voix proche de celui de Damien Moyal (ex Morning Again, As Friend Rust). Les singalongs nous permettent de ne plus entendre l’autre clébard, et ça fait du bien. Et puis il n’y a que 6 morceaux, donc la torture ne dure que 25 minutes. En fait, le seul véritable point fort réside dans les paroles, engagées et conscientes, mais comme la grande majorité des auditeurs s’en foutent éperdument la plupart du temps, ça ne va pas peser bien lourd. L’écologie, l’anti-libéralisme, l’anti-racisme, tout ça leur tenait à coeur, des gens sûrement bien, si on est du même bord, bien sûr… Ils étaient évidemment straight-edge et végétariens et nous balancent les sempiternels thèmes sur la ‘liberté de penser’ si chers aux Pagny du hardcore etc, mais y aura bien quelques Vision Of Bœuf pour avaler ces couleuvres…

Voilà, la corvée est presque terminée, Oubliette n’est plus et on va dire ‘tant mieux’ pour nos oreilles. Je n’ai absolument pas accroché à leur univers, et j’imagine que ça sera le cas pour beaucoup d’entre vous. Ma pirouette habituelle de fin de chronique n’est pour une fois pas possible: on ne pourra pas constater ce que vaut le groupe sur scène. Quel dommage yek yek yek !


Rédigé par : Candiria-Thon | 08/20 | Nb de lectures : 10725