Otium est un jeune groupe parisien qui nous arrive donc avec son premier album « Sacrified Generation ». Après deux démos, le groupe s’est lancé dans l’aventure de l’album et a donc travaillé avec sérieux autour de ce projet.
Le groupe aime définir sa musique avec les termes suivants : « Le calme avant la tempête ». Ceux qui ont un peu de bouteille savent que cette formule était déjà utilisée à l’époque du grunge puis reprise ensuite sous l’ère Néo métal (sous une autre forme tout de même, à savoir « Doux-FORT-Doux »… vous noterez combien les nu metalleux étaient précis quand il s’agissait de décrire leur musique).
Peut-être que les boys kiffent Seattle, mais en tout cas cela ne se sent pas trop dans leur musique. Otium n’est pas un groupe grunge mais il est quand même vraiment pas loin d’être un groupe de néo.
Vous me direz qu’entre Korn, Soulfy, Slipknot, Evanessence ou Glassjaw, la famille néo a des rejetons qui ont des façons assez différentes d’appréhender la musique.
Otium n’appartient définitivement pas à la catégorie du Néo brutal… par contre ils ont adopté les guitares accordées en Do, les tempos autour de 90 BPM, les disharmonies, les passages un poil rappé et les arpèges mineurs pendant les couplets. L’artwork est soigné (bien qu’un peu classique) et laisse deviner que les Otium préfèrent l’obscurité à la lumière. La créature s’affichant sur le livret ne dépareillerait pas dans un film de Tim Burton et montre l’influence qu’a pu avoir la « culture gothique » (au sens large) sur l’esthétique des groupes comme Otium. Quoi qu’il en soit, l’image colle parfaitement à la musique.
Le groupe privilégie le groove et la mélodie dans des chansons dépassant presque toutes les cinq minutes. Quelques titres sortent du lot comme par exemple « Poison in smoke », « Too late » et bien sûr le titre final « Dream ??? Reality !!! ». Volontairement sombre, le groupe arrive à créer une ambiance mélancolique tout au long du skeud. Contrairement à d’autres groupes de néo, le groupe laisse le glauque et le morbide de côté pour laisser s’exprimer leurs noires émotions, sans que celles-ci ne dévient sur un versant « pathologique ». Le problème, c’est que du coup, le groupe sonne un peu gentil et on aimerait que ça rebondisse un peu plus. Car au bout d’un moment, une certaine monotonie s’installe et le groupe semble tourner en rond. Le tempo est quasiment toujours le même et les rythmes finissent par se ressembler. Du coup, il y a une baisse de régime en milieu d’album qui ne redécolle qu’avec le titre final et sa nappe de piano salvatrice.
Les riffs sont assez typique du néo, avec un rythme lancinant, beaucoup de power chords et pas de cavalcades hystériques comme on en trouve chez les poilus plus metôôôôl. Le chant est quant à lui dans une tonalité plutôt grave et envoie des mélodies plutôt apaisantes à mille lieues des hurlements stridents et irritants qu’on peut entendre parfois. Toutefois il tend un peu à se répéter au fil de l’album.
La musique d'Otium collerait parfaitement à la bande originale d’un film d’horreur américain, ce genre de B.O où les groupes semblent jouer des pop’s songs mais avec des méthodes un peu barbares. La violence musicale n’étant pas une fin en soi, Otium essaye d’équilibrer le sucré et le salé dans un cocktail qui fait encore des émules même si le goût reste connu.


Rédigé par : Pamalach77 | 12/20 | Nb de lectures : 10521