Après la sortie l'année dernière de l'excellent "Fuck God - Disease Process", je voyais en OTARGOS un futur grand de la scène black française et même internationale. Cela peut vous paraître chauvin mais cet album avait tout pour lui, des compos en béton, une prod parfaite et un visuel des plus réussis. Avec l'arrivée de "No God, No Satan" et un peu de recul, je me rends désormais compte que les Bordelais nous avait pondu un véritable chef-d'œuvre et qu'il sera bien difficile de le surpasser.

Avec ce nouvel album j'attendais au moins quelque chose s'en rapprochant mais le fait est que "No God, No Satan" m'a véritablement déçu. A aucun moment je n'ai su y retrouver ce qui faisait le charme de "Fuck God - Disease Process". Le groupe avait pourtant toutes les cartes en main pour récidiver et ce malgré le départ de Ranko. Un passage par le studio de BST, l'arrivée de Thyr derrière les fûts, qui nous avait déjà bien ratatiné les esgourdes chez WITHDRAWN et un deal avec Season Of Mist.

Il n'en demeure pas moins que cet album comporte tout de même quelques bons passages, mais pour être honnête et le dire sans retenue, je me suis vraiment fait chier à l'écoute de "No God, No Satan". Il manque quelque chose, c'est indéniable. Hormis "Cloning The Divine" qui tient à peu près la route, le niveau des compos est ici très en deçà de celles du précédent. Je prends l'exemple de "Worship Industrialized", un titre au démarrage fulgurant qui aurait dû être une véritable bombe, seulement au bout de deux minutes, le soufflé retombe et il ne se passe plus rien. Le morceau ne redémarrera jamais mais là où le bât blesse, c'est qu'il s'enfonce dans un mid tempo fastidieux et l'on espère alors qu'il se termine au plus vite pour passer à la suite.

Et malheureusement c'est le sentiment général qui se dégage de "No God, No Satan". J'ai l'impression que le groupe a tenté de privilégier une atmosphère sombre et lugubre mais le résultat manque réellement de folie. Ajoutez à cela un artwork bien moche, une prod un tantinet trop plate et voilà que mes futurs cadors de l'extrême se transforment en outsiders. Je garde tout de même foi en OTARGOS tant le potentiel du groupe est énorme et je pense ainsi qu'ils n'auront aucun mal à nous faire oublier cette petite erreur de parcours avec un successeur digne de ce nom.


Rédigé par : wasted | 13/20 | Nb de lectures : 15194