Ce n’est malheureusement pas la version double CD qui sera kronikée ici. Le label ayant préféré envoyer la version simple. On se demande bien pourquoi. L’appréciation du premier album s’étant considérablement vue augmentée grâce au second CD, cela aura de toute façon une incidence sur la note finale. Tant pis pour eux !
Car, malgré une production en nette progression, Free offre beaucoup moins de motifs de satisfaction que son devancier. Le linup originel a quelque peu bougé ses lignes. Exit Sean Malone et Steve Wilson dont la participation même ponctuelle avait enrichi l’album d’un potentiel dont on ne répétera jamais assez l’influence positive. On retrouve par contre Jim Matheos à la gratte, un Portnoy (faiblard) et un nouveau venu, Joey Vera crédité de 5 participations à la basse.
Le rock métal indus semble avoir le vent en poupe. Mais le principal défaut de celui proposé par ce « super groupe », auquel Free n’échappe qu’à de rares exceptions, est la monotonie. D’abord à cause de la voix asthmatique de Moore qui, s’il est un très grand claviériste ( !), ne peut prétendre au qualificatif de chanteur. Et comme il est très impliqué dans OSI, tout l’album souffre de cette coloration anesthésiante. A peu près la même atmosphère que dans le dernier Chroma Key.
Autre élément à charge, le recours systématique aux sons et bidouilles synthétiques « glacifient » un peu plus des ambiances qui ne transpiraient déjà pas la joie de vivre. 48 minutes à ce train et on se tire une balle…d’ennui ! Les titres étant dans l’ensemble assez courts, pour ne pas dire brefs, 3 à 4’, la sensation de répétition amène très vite à la lassitude. C’est le cas de Sure You Will, Free ou Our Town. Quant aux « longs », Home Was Good (5’03), All Gone Now (5’15) ou Once (6’38), ils ne débordent pas davantage d’une ambition outrageante.
Exceptée une rythmique par moments « pêchue », essentiellement la basse et une guitare très lourde car Portnoy dort littéralement, les qualités intrinsèques de l’objet Free se diluent assez vite dans le flot ininterrompu de sonorités artificielles redondantes et finalement antalgiques.
Musique d’ascenseur de luxe ou de salle d’attente pour patients sous Temesta? Je n’irais pas jusque là. Mais, bon, l’idée n’est pas loin. On a tout de même du mal à se concentrer sur l’écoute au delà d’un délai raisonnable. Le mien n’excède pas un quart d’heure; à vous de tester votre propre coefficient de résistance.


Rédigé par : Karadok | 10/20 | Nb de lectures : 12940