L'Orpheus du jour est un duo anglais qui affectionne son metal épique et atmosphérique. Débarqués de nulle part avec leurs cottes de mailles flambant neuves, les Grands-Bretons nous proposent directement leur premier opus via leurs compatriotes de Paradigm Recordings.

Philosopher of the Sublime n'est pas un album qui concernera une grande partie du lectorat de VS. Bourrins que vous êtes, le viking atmosphérique d'Orpheus devrait vous passer à une grosse volée de flèches au-dessus du casque. Je vois d'ici les "c'est mou, c'est chiant" fleurir. Donc, oui, c'est mou. Orpheus a pour objectif de nous faire rêvasser, sans toutefois nous plonger dans les bras de Morphée. Orpheus n'est pas un guerrier qui revient du champ de bataille couvert de sang et qui chante les morts au coin du feu. Orpheus n'est pas non plus un troubadour qui fait voleter des mélodies traditionnelles. Non, Orpheus c'est plutôt l'histoire d'un mec qui est étalé dans un champ fleuri, une marguerite dans le claque-mouille, en train de chantonner en regardant passer les nuages dans un ciel bleu d'été. Et ce type n'a probablement même pas d'épée!

Musicalement, attendez-vous donc à des morceaux qui s'écoulent tranquillement dans les esgourdes, tels de douces poésies d'un autre temps. Orpheus pourrait se situer entre Falkenbach, Folkearth et les dernières périodes de Borknagar et d'Enslaved, dans leurs passages les moins agressifs. Oui, vous étiez prévenus. C'est violent comme s'attaquer à des braqueurs de banque avec une balle de ping-pong. Mais ne pas s'adonner à la brutalité gratuite n'est pas un handicap en soi!

Plus ennuyeux, si les titres s'écoutent tranquillement, très peu de riffs font dresser l'oreille. Le côté atmo n'est pas en cause ici, mais il est certain que le grain de sable viendra peut-être du manque de vigueur d'un ensemble qui se cantonne bien plus à la berceuse qu'à la représentation de nos pires cauchemars. Sans choisir la voie acoustique d'un October Falls, Orpheus s'engage dans un metal cotonneux et radical contre les insomnies.

Mais quand on y songe, la production est claire et agréable, l'exécution est impeccable et le chant clair bien à propos. Ca tourne plutôt pas mal, leur boutique. Pas de quoi se relever la nuit, mais une formation solide et appliquée qui bercera l'auditeur assoupi dans ses bras musclés. Production moderne sur le pouce oblige, l'album comporte une batterie qui sonne comme une BAR rigide. Mais elle s'intègre mieux dans l'album que celle de Falkenbach en tout cas.

Les auditeurs en quête d'une musique tranquille sur le chemin des vacances apprécieront cet opus. Philosopher of the Sublime parvient à expatrier pendant une heure celui qui plongera dans son méandre. Un seul méandre, car l'album réserve peu de surprises. Mais gageons qu'il convaincra les amateurs de petits déjeuners au lit qui aiment commencer leur journée dans la douceur. Une sorte d'alitée-ration.


Rédigé par : Prince de Lu | 13,5/20 | Nb de lectures : 12163