Orlog est de retour. A l'annonce de la sortie d'Elysion, j'en ai mouillé mon biscuit d'impatience. Ravageur, le premier opus des Boches, Reiningende Feuer, avait le grand mérite d'envoyer sa méta-tartine de black teuton dans la face. C'est donc avec un filet de bave que j'ai précommandé ce Elysion, en espérant un successeur aussi martial à un opus qui, sans être novateur, avait le mérite de revenir fréquemment dans ma platine. Parce que je suis bien couillon, j'ai préco le digipack limité à 110 exemplaires, qui malheureusement n'apporte rien d'autre qu'un écrin noir agréable au toucher. Le livret de l'édition crystal est inséré dans le volet de gauche et aucun bonus track n'est à l'horizon. Ventre-couille!

Après un premier opus furieusement germanique avec quelques touches acoustiques, Orlog recentre le propos. Le bourrinage, toujours très mélodique, donne plus l'impression de passer sous les chenilles d'un panzer que les roues d'un chariot de combat. C'est bien, c'est beau, c'est boche. Orlog affectionne les longs thèmes mélodiques et les rythmiques qui marquent au fer rouge. La langue de Goethe vient parfaire l'ensemble, en apportant son agressivité naturelle. "Sturm" qui ouvre l'album résume en plus de sept minutes de grâce toute la puissance de l'opus. Mais les six autres titres ne déméritent pas, loin de là.

Peut-être qu'"Amorph" porte trop bien son nom, avec sa première partie instrumentale qui lève le pied de la pédale au milieu de l'opus. Globalement, Orlog est moins rentre-dedans et s'autorise parfois notamment des fins de morceaux qui vagabondent tranquillement. Le démarrage de "Fluch" me fait immanquablement penser à du Immortal période Pure Holocaust. Mais l'ensemble reste vraiment efficace et rageur, dans la même poche de résistance que les copains Negator ou Helrunar. Et la production est aussi nette que celles de leurs comparses, de manière à s'immerger sans souci.

La messe est dite en un peu moins de 40 minutes. Elysion s'avère fort agréable, du genre à bien décoller le miel des esgourdes et à savoir capter l'attention de son auditeur. Les amateurs de riffs originaux pourront regretter le côté classique des compos. Pour ma part, c'est peut-être l'impression d'un album moins fou que son prédécesseur qui me chagrine. Mais Elysion envoie encore bien la purée, et c'est déjà fort gut.


Rédigé par : Prince de Lu | 15/20 | Nb de lectures : 10912