On les avait oubliés, voire enterrés un peu trop précipitamment. Mais voilà qu’après trois ans sans le moindre petit disque, les terreurs du Kansas sont de retour pour apporter une suite à « Informis Infinitas Inhumanitas », avec ce troisième album sur lequel plus personne ne comptait vraiment.
Juste un petit changement de batteur et de guitariste, et le quintet est à nouveau lancé à la vitesse d’un missile au travers des neuf nouvelles têtes nucléaires que contient « Echoes of Decimation ».
Une écoute succincte aurait tôt fait de classer ORIGIN dans la catégorie des formations ultra brutales comme il nous en arrive par wagon entier à l’heure actuelle. Ce serait une lourde erreur de ne pas se pencher un peu plus sur le travail acharné qu’a dû susciter la composition d’un album comme celui-ci. Pour faire court, on pourrait balancer des noms en vrac tels : SUFFOCATION, HATE ETERNAL, DEEDS OF FLESH, CANNIBAL CORPSE qui a recruté Jeremy Turner l’ex-guitariste ou encore VILE avec qui ORIGIN partage le chanteur. En mettant la musique qui découle de tous ces groupes dans un shaker et en secouant fortement, imaginez un peu l’hydre colossale qui pourrait en surgir ? Même si ORIGIN dispose de facettes communes avec ces précédents groupes, la formation du Kansas a pourtant réussi à se constituer un style qui lui est propre en dissimulant nombre de subtilités sous le couvert d’une brutalité absolue. Outre un duo de voix hallucinantes, caverneuses ou criardes qui s’alternent lorsqu’elles ne sont pas conjuguées dans un même élan bestial, la technicité règne en maîtresse absolue sur ce disque qui ne laisse pas une seule seconde de répit à l’imprudent qui s’aventure dans son sillon. Le duo de guitaristes dispose probablement d’un troisième bras pour plaquer ces sweepings, d’une fluidité qui n’a d’égal que leur rapidité d’exécution, ou ces parties rythmiques aux accords ultra serrés. La qualité de composition des guitares est indéniable et se traduit par des riffs virevoltants, parfois tordus mais toujours créatifs. Ensuite il apparaît insensé de chroniquer ce disque sans parler de la performance inhumaine du batteur qui blaste à tout va en variant son jeu avec une aisance presque désinvolte. Ok, l’animal est triggé à mort et a peut-être même recours à des doubles pédales pour pouvoir assurer des morceaux qui détalent à plus de 250 bpm mais même en gardant ces suppositions en tête, on ne peut rester qu’admiratif devant les prouesses réalisées sur ces neufs morceaux. Maintenant, il est vrai que ce disque n’échappe pas à la linéarité inhérente au genre mais là où les derniers DEEDS OF FLESH ou DECREPIT BIRTH (au hasard, hein ?) me gavent au bout de trois morceaux, quand ce n’est pas moins, ORIGIN arrive à capter mon attention. C’est quand même un signe, non ?
Avec « Echoes of Decimation » ORIGIN revient avec l’album le plus brutalement technique de ce début d’année 2005 et n’est pas près de se faire dérober le titre par les formations officiant dans de proches courants extrêmes. Tout simplement inhumain !!!


Rédigé par : Tonton | Fans de brutal technique : 16/20, les autres iront se faire fondre un aspro et mettront 08 | Nb de lectures : 13799