Cela fait maintenant quelques temps que les lorrains de Organ Harvest répandent leur vomi et leurs tripes sur l'Est de la France et je me languissais d'entendre ce que ça pouvait donner sur album. Leurs prestations scéniques, radicales et énergiques, préfiguraient largement d'un potentiel très intéressant.

Déjà la pochette donne le ton d'entrée: de ravissantes pom-pom girls, icônes parfaites de la sous-culture purulente américaine, nous font une jolie démonstration d'encouragements en brandissant des boyaux en lieu et place des pompons habituels. Une idée à approfondir lors des prochains PSG-OM, la vue du sang permettra sans doute à ces pseudo-supporters débiles de s'entretuer définitivement et d'apporter enfin la paix dans nos stades. Bref, je m'égare et je vais donc me reconcentrer sur l'objet du délit. Précisons quand même que les photos présentes dans la pochette intérieure ont eu pour effet de soulever un "bleuargh" d'indignation chez ma chère et tendre. Les femmes ne sont décidément plus les solides matrones d'autrefois...

Musicalement, Organ Harvest officient dans un grind/death extrêmement brutal à double vocalise. L'inspiration leur vient d'actes réputés comme Gut ou Anal Blast mais ils arrivent tout de même à se créer un style bien à part.
En effet, leurs 16 morceaux, dont la durée moyenne oscille autour d'une minute 1/2, arrivent à concilier assez efficacement maîtrise technique et brutalité à grand renforts de breaks et de changements de rythmes perpétuels. Il est évident que cette auto-production, avec les moyens limités que cela engendre, ne rivalisera pas avec les ténors du grind/gore américains mais les morceaux les plus longs comme "dead but raped", "testicular burger", "bowels waltz", "my first fist-fucking" ou "hydrocephalus" sont des petits brûlots à ne pas mettre entre toutes les mains. L'humour, d'inspiration globalement scatologique, est également omniprésent sur toute la galette et des pastiches de black metal et de grunge sur "viking" et "grunge" apportent une touche rafraichissante. Je décerne également une mention spéciale à l'intro de "gerontology zoophilia" qui m'a fait hurler de rire.

Le son est globalement très correct et puissant mais on regrettera un mixage parfois trop abrupt des vocaux et de la batterie et un manque de profondeur des parties de guitare. Toutefois l'esprit underground a été conservé et c'est bien celà qui comblera les fans du genre. Organ Harvest n'a pas à rougir face à certaines formations signés sur des labels prestigieux et ce premier essai ne devrait pas tarder attirer les convoitises des maisons de disques. C'est d'ailleurs le pire qu'on peut leur souhaiter...




Rédigé par : loufi | 15/20 | Nb de lectures : 6248