Optimystical est le nouveau projet de Robin Vagh, musicien et compositeur suédois inconnu dans nos contrées bien que comptant deux albums solo sur son C.V. Le processus de composition de "Distant Encounters" ayant débuté en 2005, le maître à penser de cette galette nous livre ici le résultat de plusieurs années de travail, qui l’ont vu collaborer avec bon nombre de musiciens, plus ou moins connus. En ce qui concerne la musique, nous avons droit à du hard mélodique de très bonne facture, qui n’est pas sans rappeler PRETTY MAIDS ou bien JOURNEY.

L’album démarre avec quelques titres très calibrés qui démontrent d’emblée le potentiel hautement mélodique de ce projet (« Sunburst In The Midnight », « Happen »). On pense à certains moments à la période la plus commerciale de WHITESNAKE, à la fin des années 1980, lorsque David Coverdale lorgnait sans vergogne sur les charts du monde entier avec une musique qui l’avait vu trahir l’esprit originel du serpent blanc. Sur « Outcast », Jonas Blum (ex-MAJESTIC, et fidèle collaborateur de Robin Vagh) s’empare du micro. Dès lors, le ton se durcit, la musique s’assombrit quelque peu. Il faut dire que la présence du vocaliste, avec sa voix éraillée et pleine de feeling (« Tonight »), fait partie des bonnes surprises de ce disque. Dommage, vraiment, qu’il n’apparaisse que sur deux titres tant sa performance est de qualité. Car le chanteur principal, Ronnie Hagstedt, s’il possède assurément un bel organe vocal, n’en demeure pas moins le prototype parfait du chanteur d’AOR et à ce titre, ne propose pas grand-chose d’inédit. Parfois proche d’un Joe Lynn Turner, le bonhomme s’en sort néanmoins avec les honneurs sur la jolie ballade « Face In The Window ».

Si la qualité des compositions peut difficilement être remise en cause, du moins sur la première partie de l’album, la production aurait par contre pu être de meilleure facture, en particulier concernant la batterie, mais aussi la guitare lead, sous mixée. Ce sont aussi quelques parties de claviers bien kitsch qui nous rappellent qu’Optimystical ne demeure pas à la pointe de la modernité. Bien plus intéressant est le titre « In Our World », doté d’un riff très hard, qui donne un souffle nouveau à cette galette qui commençait à lasser, doucement mais sûrement. Les Danois de PRETTY MAIDS ne sont alors pas loin. Malheureusement, ce regain d’énergie est de courte durée tant la fin du disque est poussive à souhait avec ses morceaux déjà entendus des centaines de fois. Les sept minutes de « The Unexpected » sont ainsi loin d’être nécessaires, tandis que sur « The Storm », Robin Vagh échoue dans sa tentative de pomper l’incontournable YNGWIE MALMSTEEN. Malgré un début d’album très intéressant, soit environ la moitié des chansons, le reste paraît donc un brin anecdotique.

"Distant Encounters" est en définitive un disque relativement inégal, qui ne tient pas toutes ses promesses sur la durée. Le potentiel est pourtant là, le talent de composition aussi. Avec une meilleure production et un ensemble plus homogène, ce projet aurait pu constituer une franche réussite. Il faudra donc garder un œil sur Optimystical à l’avenir, même si à l’heure actuelle, ce projet ne peut être crédité que d’un « peut mieux faire »…


Rédigé par : up the irons | 12.5/20 | Nb de lectures : 9690