Originaire d’Allemagne, Opposition Of One m’avait très agréablement surpris grâce à leur précédent opus « In The Line Of Change », excellent album de metal hardcore. Le premier jet est rarement exempt de défaut, mais malgré un son trop compact et un petit manque de personnalité, le groupe avait du potentiel et j’attendais la suite avec une impatience non dissimulée.

Je n’avais pas tort car à l’écoute de ce « Screaming Without Lungs », les Allemands transforment l’essai. Non content de fournir un metal hardcore de très bonne facture, j’ai pu déceler une évolution notable faite de mélodies et d’arpèges convaincants.

L’album démarre sur « Let’s Build This Bridge », titre représentant parfaitement l’ensemble des compostions présentes sur « Screaming Without Lungs ». Riffs beatdown et mélodies, rapidité et mid tempo, hurlements et chant parlé, le groupe de Stuttgart arrive à se démarquer et à fournir un peu plus qu’un banal CD de metal hardcore. Voici sa première force.

La seconde réside dans l’exécution et la structure des compositions. Riches et variant de rythmes, les musiciens ont donc pris le temps de peaufiner leurs titres aux petits oignons. Chacun des titres présente sa petite particularité et contribue à construire l’édifice « Screaming Without Lungs : « Let’s Build This Bridge » apporte une bonne touche mélodique, « Kill Your TV » demeure l’un des titres les plus brutaux, alternant rapidité et beatdown, «Screaming Without Lungs » est la chanson la plus proche de Misery Signals à savoir complexe et quelque peu différente des autres compositions… Bien entendu, le groupe reste profondément ancré dans le metal hardcore qui suinte à chaque note de guitare, break ou cri. Les amateurs du genre succomberont donc à sa brutalité, sa rapidité et sa hargne.

Le premier opus s’arrêtait à un metal hardcore efficace mais basique, ce paragraphe va donc illustrer l’évolution du groupe. En effet, « Screaming Without Lungs » s’enrichit de plans mélodiques et d’une certaine mélancolie. S’inspirant de Misery Signals, Destiny ou Beloved, les p’tits gars de Stuttgart ont donc parsemé leurs chansons d’arpèges et de parties de guitares plus aériennes et moins brutales. Ces plans contribuent à la richesse du CD et forgent le caractère du groupe. Au fur et à mesure des écoutes, les titres arrivent à être différenciés les uns des autres. Le titre « Never Will I Forget » est à mon sens celui qui doit bénéficier du maximum d’attention tant il est représentatif de la nouvelle route musicale empruntée par Opposition Of One.

On arrive à discerner une certaine mélancolie dans la voix de Daniel. Si la rage est présente de manière quasi omnisciente, de la tristesse émane de son timbre lors des plans mélancoliques. Ses cris sont empreints d’une certaine émotion lors de ces passages. La voix de Daniel est aiguë, criarde et très éraillée. Je la trouve excellente et agressive, un peu comme celle de Laurits de As We Fight.
La production est nickelle. Les guitares sont resplendissantes, la basse vrombit appuyant ces dernières, la batterie achevant le tableau de la plus belle des manières. Un disque excellent ne peut être que perfectionné par une telle production. Le groupe a clairement mis les moyens afin de faire sonner son disque de la plus belle façon qu’il soit.

Plus qu’une surprise, Opposition Of One vient de signer un disque qui marquera à coup sûr la scène hardcore européenne 2007 de par leur sens des mélodies, un certain caractère et cette alternance brutalité – tristesse qui ouvre une vanne d’air frais à une scène metal hardcore trop étouffée par les tough guys. Voici donc un excellent disque de metal hardcore que vous pouvez acheter les yeux fermés.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 16/20 | Nb de lectures : 9753