Grâce à son apocalyptique "The Anti Evangelistic Process" OPHIOLATRY était déjà synonyme de brutalité absolue, avec ce nouvel opus, les Brésiliens enfoncent le clou une bonne fois pour toute et se voient propulsés au sommet du Sinaï pour se soulager sur le buisson ardent de Monsieur Moïse. Ce "Transmutation" est l'archétype de l'ultra bestialité, un album épatant. Un carnage complet... orgasmique!

Les six années de silence vaguement interrompues par un discret split CD avec leurs compatriotes de ABHORRENCE éclatent en morceaux dès la première minute de cet album bluffant. Une débauche de furie sans précédent s’abat sur l’innocente brebis qui risquera ses doux tympans près d’un album que l’on peut d’ores et déjà considérer comme l’un des plus remarquables de l’année 2008. Rarement carnage fut aussi impitoyable, les seize tueries de ce "Transmutation" ignorent la moindre miette de trêve, tout n’est que blast beats, bestialité, violence aveugle, pilonnage incessant et autres réjouissances! Tout sur "Transmutation" est poussé à son ultime paroxysme, pas le temps de s’encombrer de futilités, de breaks ou de gentillesses, OPHIOLATRY s’empresse d’écrabouiller, de lacérer, de carboniser tout ce qui bouge avant de le noyer dans son tourbillon de Brutal Blasting Death Metal qui empale aisément le désormais ronronnant Erik Rutan…

Malgré un titre d’album et une pochette laissant présager de nombreux changements, OPHIOLATRY maintient le cap, on pourra noter quelques nouveautés mais rien de bien sorcier… et on en recausera plus tard. La musique de cet opus est quasiment identique à celle de la rondelle de 2002. Une fureur qui ne s’estompe pas. Une bestialité hors norme. Une atmosphère tendue et suffocante. Si le premier HATE ETERNAL vous évoque de bons souvenirs, que les parties apocalyptiques de INCANTATION vous apaisent et que la rage de INTERNAL SUFFERING vous enchante, ruez-vous dès à présent sur "Transmutation".

OPHIOLATRY va à l’essentiel, pas de grandiloquence pompeuse, pas de pirouette technique si l'on excepte quelques solos bien alambiqués. Brutal. Direct. Monstrueusement jouissif et primaire. Pour conserver l’impact et la puissance de ses titres OPHIOLATRY adopte le même parti pris que nombre de formations Grind Core : titres courts ne dépassant que rarement le stade fatidique des deux minutes trente. On est – avouons-le - très loin des rébarbatives chansons fleuves qui s’embourbent trop vite dans une bouillie trop cuite.

Ce disque n’est pas qu’un simple exercice de style ne se focalisant que sur la rapidité d’exécution, bien au contraire, l’atmosphère créée est exemplaire. Furibard à l’extrême, implacable, aucun havre de paix à l'horizon. Chaotique jusqu'à l'acharnement – voire l'écœurement. S'enfiler l'album d'une traite pourra s'embler difficile tant la linéarité devient hypnotique. Un ouragan de haine, mais n'est-ce pas ce que l'on cherche?

Plus haut, je parlais de quelques pincées microscopiques de changements. La batterie est, sur certains titres, triggée à l'extrême. Ces montées "électroniques" mettent en exergue l'ambiance inhumaine de la galette qui pourrait évoquer avec un tant soit peu d'imagination les scènes les plus tordues de Tetsuo.

Plus propre que celle de "Anti-Evangelistic Process", la production reste remarquable, à la fois massive et tranchante. Non, on ne ressort pas indemne de "Transmutation".

Vous voilà mis en garde. Même s'il manque de "tubes", "Transmutation" n'en demeure pas moins un album passablement violent qui apaisera votre soif de fureur.



Rédigé par : Cobra Commander | 16,5/20 | Nb de lectures : 12500