Pour bon nombre d'entre vous, ce nouveau DVD live d'OPETH a dû constituer une pièce de choix parmi la montagne de cadeaux inutiles que s'offrent les gens en fin d'année. Pour autant est-ce un objet aussi dispensable que l'agrandisseur de pénis suédois ou l'édition huit DVD d'Avatar? Certainement pas, d'autant que pour cette troisième video live, le groupe a placé des moyens conséquents dans sa réalisation. Il n'en fallait pas moins pour rendre hommage à la tournée anniversaire de six dates « Evolution XX : an Opeth anthology ». La captation live qui nous intéresse s'est effectuée sur la date britannique, dans le majestueux Royal Albert Hall de Londres. Un choix curieux pour un groupe de musique extrême, certainement un rêve de gosse pour les intéressés qui foulent une scène où les ont précédés DEEP PURPLE (mais aussi les SPICE GIRLS comme quoi...).

On peut également être déstabilisé par la cover du DVD qui montre les musiciens perdus au milieu des gigantesques gradins de la salle. Humilité excessive? Respect pour l'histoire des lieux? Toujours est-il que le résultat final est relativement moche. Pas suffisamment pour calmer les amateurs fort heureusement. Une illustration sobre donc, pour un contenu qui ne l'est pas du tout. Pas loin de 3h de musique pour un set en deux parties composé d'une performance intégrale de « Blackwater park » et d'une sélection opérée dans tous les albums du groupe. Un titre par album, rarement les plus connus ; c'est précisément l'originalité et l'intérêt de ce show.

Pour autant que je puisse en juger sur l'installation 2.0 de mon portable la réalisation est de très bonne facture. Le son conserve un grain live parfois absent des videos riches en overdubs, l'éclairage est digne d'un feu d'artifice sans être grotesque, la mise en scène reste efficace sans recours abusif aux multi-angles épileptiques. Résultat très classe et un brin académique, à l'image des lieux. Le groupe en lui-même est impérial, mais cela fait longtemps que les fans et les détracteurs du groupe ont admis leur talent. Tout au plus pourrait-on regretter une posture un peu monolithique, une aura de sainteté accrue par l'air pénétré du groupe. Même Akerfeldt me semble moins gouailleur que d'habitude, on perd en proximité ce que l'on gagne en excellence.

Concernant les bonus, bien qu'ils soient conséquents, je ne les recommanderais qu'aux amateurs du genre. L'interview constituée de questions posées par des fans est aussi convenue que peu intéressante, Akerfeldt se prête toutefois de bonne grâce à l'exercice et devrait contenter les plus curieux. Le documentaire sur la tournée n'est pas réellement indigent mais n'apporte pas grand-chose de neuf pour qui en a vu deux dans sa vie. Quant aux sessions meet&greet, bon voilà quoi. Tout le monde se met de grandes tapes dans le dos c'est cool.

Un bel objet au final, vraisemblablement destiné aux fans en priorité. On peut aisément préférer l'ambiance plus feutrée et le line-up de « Lamentions » ou la set-list de « The Roundhouse tapes ». Dans tous les cas, à éviter si vous êtes plus fan de jams improvisés dans des arrière-salle de bars que de spectacles sons et lumières réglés au millimètre.


Rédigé par : #Guillaume# | Royal live/ | Nb de lectures : 14739