OPETH – Damnation (Music For Nations/Wagram) - 11/04/2003 @ 09h00
L’annonce précoce de la double sortie « Deliverance »/« Damnation » et du concept d’antinomie musicale entre les deux avait permis à chacun de prendre ses dispositions et de se faire son idée de ce à quoi pourrait ressembler un album entièrement dédié au visage « pacifique » du quatuor suédois. Après coup, voilà que je me prends à rêver que le secret de « Damnation » soit resté préservé jusqu’à la dernière minute, juste histoire de capter au vol les concerts d’exclamations incrédules et les gueules tirées par la stupeur. Une stupeur qui, pour les plus à même de savourer le changement, aurait peut-être carrément fini par se muer en la réalisation qui est désormais la mienne : s’il est naturellement saugrenu de jauger le nouveau venu en l’étalonnant par rapport à ses précurseurs, force est de constater qu’Opeth n’avaient plus fait autant plaisir depuis pas mal de temps (une idée à prendre avec des pincettes bien sûr, chaque particule d’Opeth étant en elle-même le plaisir incarné), en ce qui me concerne depuis « My Arms, Your Hearse » pour être plus précis, ce qui faisait tout de même trois albums d’enthousiasme toujours plus ou moins tempéré par l’un ou l’autre détail chiffonnant.
Bien sûr, comme il n’est plus besoin de présenter Opeth, il coule de source que tout ce qui est accompli ici l’est en vertu du bon goût et de la recherche de perfection. En huit titres pour autant de diamants véritables constellant un diadème inestimable, on revisite l’intégralité des mondes acoustiques que le groupe a côtoyés au cours de sa carrière, qu’il s’agisse des mélodies crépusculaires de coin du feu des premiers albums, des décors intimes et cotonneux à la « Credence », des dialogues de cordes intrigants imprégnés de blues propres à l’après-« Still Life », sans parler des visions directement insufflées par le producteur et cinquième homme Steve Wilson (Porcupine Tree), dont la patte se respire dans les odeurs feutrées émanant d’une palette d’ambiances forcément bardée de nostalgie monochrome – il n’y a qu’à contempler la pochette signée Travis Smith, saisissant alliage d’esthétisme brut et de regrets figés, pour s’en convaincre. Ce n’est pas parce que la musique prend des tournures plus calmes qu’elle en agit de façon apaisante, et en aucun cas elle n’est moins sombre qu’à l’accoutumée : des titres de chansons d’une éloquence telle que « Closure », « Ending Credits » ou « Hope Leaves » se chargent de dépeindre par avance l’univers terminal et lactescent dans lequel l’auditeur va être amené à se mouvoir.
Sans trop vouloir tailler la bavette sur chacun des titres, étant donné que je ne suis de toute façon pas apte à en fournir un compte-rendu technique fiable, je vais m’efforcer de donner un aperçu des moments forts, tout en sachant bien que pas une microseconde de « Damnation » n’est à jeter. On découvre le disque sous le signe de l'acclimatation patiente avec un « Windowpane » qui prend tout son temps pour mettre l’auditeur à son aise (7’44 : record de durée). Le morceau alterne diligemment entames chantées, transitions très pures au son d’un mellotron frissonnant du plus bel effet, et un solide petit catalogue de motifs emmenés par une guitare solo qui va puiser dans le grand bain des 70’s un penchant pour les aventures instinctives et les assonances dérivantes.
On enchaîne sur « In my Time of Need », une de ces chansons qui suffisent à elles seules à imprimer un sentiment positif sur un album entier. Curieusement, il s’agit – pour vulgariser – d’une chanson fonctionnant sur le principe académique du couplet – pré-refrain – refrain. Mike Akerfeldt y livre une performance éblouissante, peut-être sa plus belle, lorsqu’il déclame d’une voix enrobée par l’émotion cette inoubliable ligne centrale sous un ciel irisé de synthés plongeants enrichis de magnifiques chorus qui escortent vers la fin en fondu. Quelque part il y a dans les mélodies de ce morceau un petit air de Katatonia que l’on retrouve parfois plus loin dans l’album.
« Death Whispered a Lullaby » ouvre une fenêtre sur un paysage plus agité où le tourment et la confusion l’emportent sur le lyrisme. Les parties de guitares deviennent très denses et tressent des arabesques impressionantes entre acoustique, électrique planant et une basse tonique qui n’hésite pas à suggérer ses propres tissus mélodiques. En réponse, le chant se fait plus ouvert, plus autoritaire afin de garder une emprise sur les débats. C’est à mon sens le passage de l’album qui eut été le plus suceptible de s'incorporer dans un morceau « metal » typique du groupe.
Passons directement à « To Rid the Disease », qui dissimule des abîmes de tension derrière une façade flegmatique. Les faux-plats progressifs rythmés avec une géniale nonchalance (dans le sens de la perception globale, car Martin Lopez n’est pas avare de petits entrejeux magiques et autres touchés impossibles) se fondent dans un refrain philosophe de nouveau intensifié par la pèlerine spectrale de l’orgue Hammond. Pour l’anecdote, l’emballage final est auguré par un petit thème espiègle au piano qui me rappelle l’ouverture d’un morceau de Windir – « Kong Hydnes Hang » je crois, mais c’est vraiment juste pour le clin d’œil… L’instrumental « Ending Credits », superbe morceau s’il en est, est traversé par un solo aérien à la Santana sur fond de broderie acoustique décontractée, le tout s’immergeant dans les synthés lors des durcissements de la frappe.
Le séjour dans ce Pays des Merveilles pour esthètes cyclothymiques s’achève avec « Weakness », titre qui porte tout à fait bien son nom puisqu’il laisse tomber un rideau maladif sur l’album : absence de batterie, goutelettes fantomatiques de claviers et de guitares délivrées de toutes structures, chant désincarné en sourdine qui conquiert l’honneur de terminer en orphelin pour une poignée de secondes…
La force emphatique de ces morceaux doit beaucoup au fait qu’ils soient enchaînés l’un à l’autre, alors que les éparpiller au gré des albums « réguliers » d’Opeth aurait équivalu à séparer des frères siamois après des années de vie commune : on aurait risqué une hémorragie de leur fluide émotionnel. D’où le bien-fondé de l’entreprise.
« Damnation » a aussi cela de bien qu’il installe un break salutaire pour régénérer le souffle d’une discographie de plus en plus dense qui menaçait de tourner à la routine. En laissant les fans repus à l’orée de la digestion patiente et opulente de leurs dernières offrandes, Opeth vont probablement pouvoir s’accorder une vacance médiatique bien méritée pour en temps voulu redémarrer de plus belle sur des bases électriques rutilantes.
Allez, avant de me faire taxer de consensus aggravé, je vais contredire mon point précédent et en profiter pour me gagner quelques ennemis : Opeth auront-ils l’intelligence d’arrêter leur carrière en seigneurs sur cette apothéose ?


Rédigé par : Uriel | 18/20 | Nb de lectures : 11495




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Commentaire
Matt
Invité
Posté le: 11/04/2003 à 10h17 - (3025)
Ouais, pas vraiment d'accord sur le fond. Je ne vais pas m'embeter à le décrire, mais ce disque est limite décevant. C'est un bon disque, mais Opeth peut tellement mieux faire. Les passages calmes et acoustiques de chansons comme "A Fair Judgement" sont géniaux, et ici rien ne leur arrive à la cheville. Même le chant est moyen par rapport au merveilleux chant clair auquel mike nous a habitué. 14/20.

Devin
Invité
Posté le: 11/04/2003 à 11h27 - (3028)
Vivement lundi ! Je ne connais que ' Hope Leaves ' qui m'a tout de suite rassuré sur la qualité malgré ce qu'en disent certains :(
Si Opeth arete sa carriere maintenant , je n'ai plus qu'a me pendre , mais en meme temps ca ferait une discographie parfaite.

solarfall
Invité
Posté le: 11/04/2003 à 11h38 - (3031)
VIVEMENT QU'IL SORTE NONDIDIOU !!!!

Sinon, Uriel, j'aimerais bien savoir quels sont les détails chiffonnant dont tu parles concernant l'après "My Arms...", qui reste pour moi aussi LE chef d'oeuvre des suédois :op

Sinon, je crois avoir compris au travers d'interview que le groupe n'a pas l'intention de s'arreter, et c'est TANT MIEUX en ce qui me concerne, car tant qu'ils sortiront des albums de la qualité de... et bien de toute leur discographie, je n'aurais pas ton idée sadique et morbide de les voir s'arreter sur une discographie quasi parfaite, car qui sait de quelles merveilles cela nous priverait...

Le_Vieux_Con
Invité
Posté le: 11/04/2003 à 11h45 - (3032)
C'est marrant, l'envie m'a pris de poster un commentaire adressé directement à Uriel, mais on l'a déjà fait avant moi donc je ne fais qu'enfoncer le clou :

* Quels sont donc ces détails chiffonants dont tu parles sur la discographie antérieure d'Opeth ?

* Pourquoi diable voudrais-tu qu'Opeth s'arrête en si bon chemin alors que je reste persuadé que le groupe a encore BEAUCOUP de choses à dire, même si il est vrai que l'évolution récente de la musique d'Opeth est moins marquée d'un disque à l'autre ?


Et concernant Damnation, j'ai le même avis que Matt. Un bon album mais au delà de l'effet de charme du disque dû au fait qu'il s'agisse de l'oeuvre d'un groupe de metal qui prend un gros risque, son contenu est à mon goût a appréhender avec quelques reserves. Il y a des morceaux de bravoure (windowpane, in my time of need, to rid the disease) mais je considère le reste comme nettemment plus "conventionnel" et surtout je deteste "death whispered a lullaby" qui se trouve là au milieu tel un odieux furoncle sur la poitrine d'une pin-up :)
Si ce n'était pas un disque d'Opeth, damnation aurait sans doute reçu moins d'éloges, mais je me trompe peut-être.

Vinceroom7
Invité
Posté le: 11/04/2003 à 11h51 - (3033)
Comme je l'ai dit précédement, j'ai quasiment découvert Opeth avec Damnation... que je trouve excellent ! Je n'ai pas assez de recul pour comparer cet album à tous ceux sortis par ce groupe (en ce moment, je m'attaque à Deliverance...), mais l'album en lui même est une réussite... peut être que si les deux albums étaient sortis ensemble (ce qui était le projet initial, si j'ai bien compris), les réactions auraient été différentes.

Uriel
Invité
Posté le: 11/04/2003 à 13h26 - (3038)
Vous êtes impitoyables... :)

"* Quels sont donc ces détails chiffonants dont tu parles sur la discographie antérieure d'Opeth ?"
--> Vous vous doutez bien que je vais pas entrer dans des considérations d'ordre technique, je n'en ai pas la capacité et ce serait idiot vu qu'Opeth est, et de tous temps a été, techniquement au-dessus des reproches que je suis, avec mon oreille atrophiée, en mesure d'adresser à une musique donnée. Cependant vous savez tout comme moi qu'on n'entre pas dans un album d'Opeth comme dans un moulin. C'est une musique complexe (si, si...) qui demande un investissement personnel substantiel pour déployer son envergure. Le plaisir que chacun est à-même d'en retirer pour soi-même interagit donc largement avec le contexte d'acclimatation à l'album. Il se trouve que j'ai découvert Opeth avec "My Arms, your Hearse" et que ce disque m'a retourné comme une crêpe. Il est puissant, grâcieux, riche en rebondissements et évoque à l'esprit des panoramas aussi féériques qu'intouchables. Bref, en conséquence j'ai accueilli "Still Life" un peu tièdement, parce que je le trouvais en comparaison moins passionné, avec des morceaux trop "étirés" et trop axés sur la vista technique au détriment des émotions qui giclent, si vous voyez ce que je veux dire. Je ne dis pas que c'est une équation systématique et que toute personne ayant craqué sur "My Arms, your Hearse" va forcément faire la grimace avec "Still Life"! C'est subjectif comme pas possible, c'est juste que j'ai pris "Still Life" par le versant le plus escarpé et que c'est resté scotché à mon jugement, peu importe le recul. C'est la même logique pour "Blackwater Park" et "Deliverance", mais avec des tenants et des aboutissants différents à chaque fois, et avec en plus, en ce qui concerne "Deliverance", une petite réserve plus prosaique: certains riffs sont suremployés et créent une impression d'engorgement. Enfin comme toujours ca reste du domaine de l'appréciation perso, vous savez aussi bien que moi que personne ne peut se targuer de posséder la science universelle par rapport à une réalisation artistique.
D'ailleurs dans la chronique je n'ai pas écrit "Opeth s'est dégradé d'album en album" mais "Opeth ME faisaient de moins en moins plaisir depuis "My Arms..."". Je pars du principe qu'en exposant ce fait, peut-être que des fans qui portent un regard analogue sur leur discographie vont immédiatement se reconnaître dans la vision que je propose de "Damnation".

"* Pourquoi diable voudrais-tu qu'Opeth s'arrête en si bon chemin alors que je reste persuadé que le groupe a encore BEAUCOUP de choses à dire, même si il est vrai que l'évolution récente de la musique d'Opeth est moins marquée d'un disque à l'autre ?"
--> C'était le bâton pour ma faire battre, je suis en manque d'oedèmes en ce moment :). Bien sûr je n'ai aucune envie de voir Opeth se saborder! D'un autre côté, j'ai le plus profond respect pour les groupes qui s'arrêtent au sommet de leur art. Les splits annoncés de groupes comme Emperor, In The Woods... ou Empyrium m'ont fendu le coeur et je les ai énormément regrettés, mais d'un autre côté c'est rassurant de savoir que ces groupes n'auront jamais l'occasion de se flétrir à l'image de certains autres qui usent la corde jusqu'au pathétique alors que leur flamme est éteinte depuis longtemps. C'est mon petit côté "sadique", comme dit Solarfall :) Sans rancune?

"et surtout je déteste "death whispered a lullaby" qui se trouve là au milieu tel un odieux furoncle sur la poitrine d'une pin-up :)"
--> Du vécu? :) Moi je ne le crains pas ce morceau, il a un petit côté désabusé, mais je te concède qu'il n'est pas à la hauteur de ceux que tu cites comme tes favoris.

"Si ce n'était pas un disque d'Opeth, damnation aurait sans doute recu moins d'éloges"
--> C'est manifeste. D'un autre côté, si ce n'était pas un disque d'Opeth, combien des fans dévoués de metal que nous sommes aurait eu accès (par la connaissance, j'entends) à cette musique formidable? Ne boudons pas notre plaisir.

Galhaeren
Invité
Posté le: 13/04/2003 à 14h08 - (3076)
le plus dur est de rester attentif, un instant d'inatention et on décroche... Opeth a changé se facon de composer, ils ne se sont pas contenté de nous servir les titres "calmes" qui jalonnent habituellement leurs albums, ils ont mis de coté leur constuction fleuve pour un classique couplet/refrain, qui finallement n'est pas désagréable...
Uriel a raison, ne boudons pas notre plaisir, ce n'est pas ce qu'on attendait certes, on se dit qu'Opeth est capable de faire bien mieux que ca, mais ne l'ont ils pas fait sans qu'on s'en rende compte ? ;o)
Bref, j'adore cet album, même s'il est trop court, 15 minutes supplémentaires auraient été les bien venues, et disons que 2 ou 3 morceaux sont un peu trop "communs"...
Hop on gros 16.5/20

Solarfall
Invité
Posté le: 15/04/2003 à 14h03 - (3090)
La force de ce disque, outre le fait de constituer une prise de risque évidente, est qu'Opeth, loin de se contenter de nous servir un faux-concept qui se serait réduit à l'écriture de morceaux classiques, mais dépourvus de passages électriques (bref, faire du pseudo neuf avec des "bouts de vieux"), nous propose ici vraiment autre chose (et c'est probablement ca qui gène tant de monde au sujet de cet album)... les 8 morceaux présents offrent une grande variété, piochant dans tout un éventail de style musicaux dont je serais bien en peine de parler tant je ne les connais pas :o)
"Damnation", tout en gardant la griffe Opeth, incontestablement un label-qualité bien plus fiable que n'importe quelle A.O.C., ouvre a l'auditeur un éventail de sonorités et de constructions a des lieues du petit monde du metal, et réussit le tour de force, en tout cas en ce qui me concerne, à lui faire apprécier... Car bien que mon bagage musical ne me permette pas de comparer cette oeuvre a ses consoeurs (car evidemment qu'il y en a, seulement ce n'est ni dans la discographie d'Opeth ni chez un autre groupe assimilé metal qu'il faut les chercher), me laissant sans repère musical pour juger ce disque, il me reste le principal : mes oreilles ! Et quand elles entendent des choses aussi belles que "Windowpane", "In my time of need", "Closure", ou "To rid the disease", elles savent statuer que ce disque est beau...

pierre-antoine
Invité
Posté le: 15/04/2003 à 22h13 - (3096)
Rien à dire de plus, solarfall a tout compris au Katatonia et à ce nouvel album d'Opeth, et je peux vous dire qu'en tant que fan de musique rock des 70's, Opeth a réussi un grand tour de force, Chapeau bas!Pour les fans de Damnation allez voir du côté de cressida, spring, et gracious vous ne serez pas déçus...

Tonton
Membre enregistré
Posté le: 16/04/2003 à 02h34 - (3099)
Sublime de la première à la dernière note. Même note qu'Uriel 18/20

Thortyir
Invité
Posté le: 16/04/2003 à 09h29 - (3100)
Bien jolie chronique mesurée...
Je vais aller choper ce CD AUJOURD'HUI!!!!!

none
Invité
Posté le: 16/04/2003 à 13h07 - (3103)
encore un petit bijoux !!!
19/20

Joss
Invité
Posté le: 17/04/2003 à 12h49 - (3113)
Bon je ne l'ai achetté qu' hier alors je n'ais peut-être pas assez de recul pour vraiment le juger (il m'a falut au moins deux mois pour véritablement apprécier deliverance) mais je suis un petit peu déçut par rapport à ce que j'en attendais de cet album...
Bon on était bien prévenu que cet album ne serait pas du tout métal mais vu la qualité des précédent albums on était en droit d'attendre quelquechose de plus audacieux de la part de ce groupe hors norme ( celà dis, l'audace était plutôt de sortir un album tel que celui-ci :-)
Opeth nous délivrent de belles chansons avec des solos de guitare toujours aussi sublimes mais rien d'aussi excitant que ses albums métal, enfin c'est mon avis aujourd'hui et je viendrais peut-être condredire mes propos dans deux mois...

et puis je suis assez d'accord avec "le-vieux-con" pour dire que "death whispered a lullaby" est franchement pas terrible (surtout le refrain) de la à l'assimiler à un furoncle...

Prince de Lu
Invité
Posté le: 19/04/2003 à 12h17 - (3130)
Je tiens à modérer tous ces commentaires élogieux.

Pour moi, c'est fini. Damnation est le premier album d'Opeth que je n'achèterai pas, le coeur saignant. J'ai la désagréable sensation de revenir à l'époque de la sortie de "Load" de Metallica et au sentiment de trahison qu'il avait provoqué (naïf que j'étais).

J'avais déjà été très déçu par "Deliverance" et "Blackwater Park". Pour moi (avis très personnel que peu de monde partage a priori), la magie est partie et le groupe tourne en roue libre. Les compos donnent toutes une impression de déjà-vu, les idées ont probablement fui quand Aakerfeld a décidé de passer à la radio. Je me suis déjà épanché sur les commentaires de "Deliverance", je n'en ajouterai pas plus ici.

Il me reste juste deux cas de conscience:
- Quelle est l'adresse de Steven Wilson que je l'immole pour son influence néfaste sur ce qui était un grand groupe de métal ?
- Pourquoi s'acharner à chroniquer Opeth sur un site métal alors que n'apparait pas "Volcano" de Satyricon, pourtant encensé par les critiques et véritable album de métal (lui) ?

Mes propose acerbes sont à la hauteur de ma déception. Je m'en retourne à mes vieux titres... Allez zou, "When" à fond les ballons..

langoustator
Invité
Posté le: 19/04/2003 à 16h39 - (3133)
Je ne pense pas qu'on puisse comparer Metallica à Opeth. Damnation n'est qu'une parenthèse dans la discographie du groupe. Libre à toi de ne pas acheter le disque, mais faire un album qui représente les influences rock 70s et qui d'un côté rend hommage à ceux qui l'ont poussé à faire de la musique, ça ne me parait pas être une trahison, au contraire. Bien sûr on peut être plus ou moins ouvert sur un plan musical et ne pas apprécier ce style, mais de là à descendre le groupe, il y a un pas que je ne franchirai pas.

J'ai été déçu par Deliverance, car comme tu le dis, on retrouve certaines idées déjà apparues auparavant, mais en ce qui concerne Damnation, je savais à quoi m'attendre. Un album d'Opeth qui ne ressemblerait pas à un album d'Opeth.

Maintenant, pourquoi l'avoir chroniqué? Je laisse les personnes concernées répondre directeùment mais permet moi d'ajouter qu'il n'y a pas que le metal dans le paysage musical, et que d'autres styles (parmi lesquels pour moi le rock et la musique classique) peuvent plaire. Lorsqu'un groupe de metal se dirige pour un album ou pour le reste de sa carrière vers un autre style, je suis toujours prêt à y jeter une oreille, même si ça ne me plait pas forcément.

Prince de Lu
Invité
Posté le: 20/04/2003 à 18h34 - (3139)
Je n'ai jamais comparé Metallica et Opeth.

J'ai indiqué qu'il n'est pas normal de chroniquer toutes les "sorties" d'Opeth et d'oublier le dernier Satyricon, groupe majeur de la scène scandinave.

L'ouverture musicale a ses limites qui sont très personnelles (et d'ailleurs personne ne connait les goûts des autres ici). Je n'ai pas aimé Xytras alors que j'écoute Samaël. Pour moi, le parallèle est direct avec cette sortie d'Opeth. Elle ne vise pas le public métal mais la populace.
Je parie donc mon chapeau qu'Opeth va négligemment glisser dans la pente du sirupeux au fil des sorties. Viva Top of the pops!!!


popov
Invité
Posté le: 20/04/2003 à 22h54 - (3141)
faut pas rêver Prince De Lu mon ami, opeth ne va pas devenir Him, ce n'est pas parce qu'on fait un album calme qu'on va fondre sur du sirupeux, Akerfeldt a bien dit que ce disque serait un disque à part dans leur discographie, et fait partie d'un concept, et Deliverance ne semble pas franchement sirupeux... Si Opeth visait la populace, (terme prétentieux venant de ta part) on aurait le droit à Opeth sur une major, et autrement mieux distribué. Après qu'Opeth ait une notoriété naissante (même si celle ci ce circoncit au monde du métal...) et que ça t'emmerde parce que tu considères avoir été là avant tout le monde, c'est ton problème si tu ne jouis plus en croyant écouter le truc super underground que personne ne connaît ...
ensuite, sur le plan musical, la chose est assez sophistiquée pour ne pas s'offrir à tout le monde. Pour finir, si tu trouves le dernier Opeth sirupeux, dans ce cas là, tout ce qui n'est pas purement métal, par extension, est sirupeux. Donc Pink Floyd est sirupeux, Porcupine Tree est sirupeux, Led Zep est sirupeux, Radiohead est sirupeux, Crosby Stills Nash And Young est sirupeux. Bref, on a les goûts musicaux qu'on a, mais dire qu'Opeth va glisser vers le mainstream, alors que ce n'est pas un virage brutal, mais une parenthèse (concepteuuu), c'est un peu abuser sur l'absinthe


Joss
Invité
Posté le: 22/04/2003 à 11h04 - (3160)
pour prince de lu :

- "Opeth ETAIT un grand groupe métal" ?????
pour les avoir vu en concert il y a un mois de ça je peut t'assurer qu'Opeth est toujours un grand groupe métal !!!!

- et puis je ne vois pas de raison de ne pas chroniquer cet album sous prétexte que ce n'est pas du métal ! d'autant plus que cet album était annoncé d'emblée comme la deuxième partie d'un concept dont le premier volume était déliverance (un des albums les plus violents d'opeth de surcroit...). De plus il n'est pas nouveaux que certains groupes qui ne sont pas, à proprement parler, du métal s'en rapprochent par l'esprit et l'ambiance qui s'en dégagent. Des groupes comme Elend ou Dark Sanctuary, par exemple, sont largement appréciés par le public métal, bien plus que Linkin Park ou Limp Bizkit qui incorporent pourtant des guitares saturées à leur "musique ???"

et puis un dernier point qui me chifonne dans tes commentaires, pourquoi traiter le public non métal de "Populasse" ? Ce n'est pas pasqu'on écoute du métal que l'on vaut mieux que les autres...
et puis j'ai mis l'album en fond pendant un week-end avec des amis qui n'écoutent pas de métal et ça n'a semblé interresser personne...alors à qui s'adresse cet album ?

ars
Invité
Posté le: 03/05/2003 à 02h20 - (3321)
Prince de lu t'es vraiment pathetique. Pourquoi se voiler la face damnation est magnifique un point c'est tout. Ulver a fait un album entierement acoustique....ecoute l'album qui est venu apres et tu comprendra pourquoi opeth ne fera jamais de la soupe

Giny
Invité
Posté le: 03/05/2003 à 20h25 - (3330)
Prince de Lu (quel pseudo..!!!^^) donne son avis, libre à lui de ne pas aimer...

En ce qui me concerne, je trouve cet album fabuleux, qu'il sonne métal ou pas il entre directement dans mon TOP 3 des albums préférés d'Opeth.

Padre Bob
Invité
Posté le: 06/05/2003 à 11h17 - (3364)
En lisant la chronique d'Uriel je suis de plus en plus convaincu qu'il existe comme une loi artistique ou esthétique: le beau développe le beau, le génie suscite le génie! La perfection esthétique d'Opeth dans l'album "Damnation", perfection musicale, a suscité la beauté et la concision littéraire du commentaire d'Uriel... Si les suédois d'Opeth ne font pas dans l'improvisation musicale et si chaque composition est le fruit d'un travail certain, notre ami de Cologne et du Puy de Dôme nous a livré un petit bijou littéraire que nous savourons de la même manière que nous savourons cet opus d'Opeth. Ce n'est pas flatterie de ma part, mais tout bon travail mérite d'être loué.
El Padre

heavy devy
Invité
Posté le: 27/06/2003 à 11h35 - (4218)
cet album m'emporte loin ,mais loin...un bijou musical comme helas seul , ou peu d'autres , davent en faire...a mettre en toutes les oreilles qui se disent aptent a apprecier la bonne musique - 19/20

Siegmet
Invité
Posté le: 02/10/2003 à 10h34 - (5566)
Pour le Prince des p'tits BN:
Pour moi un groupe de metal qui se dit metal c'est avant tout d'avoir la putain de metal attitude,c quoi?Faire avant toute chose le contraire de ce que les gens attendent de vous.

Une prise de risque pareille y'en a combien qui l'ose(à part Paradise Lost)?

Bravo Opeth pour cet album magnifique,
18/20

Zoliv
Membre enregistré
Posté le: 16/11/2004 à 16h19 - (11584)
Prince de Lu, au bûcher sale hérétique !



lenore black
Membre enregistré
Posté le: 22/05/2005 à 14h21 - (15824)
C'est vrai que cet album est très bon, bien plus que Deliverance et Blackwater Park...
Mais je prend cet album plus comme une parenthèse, et je n'espère pas grand chose pour le prochain album... Il est loin le temps de Morningrise :-(



cyanhist
Membre enregistré
Posté le: 29/06/2005 à 22h25 - (16769)
indispensable...



TormenT
Invité
Posté le: 05/09/2005 à 22h42 - (18658)
Et bah il y a de l 'avis mitigé ici !! fiou !!!

Pour moi Opeth est LE groupe à part dans le métal. J 'ai mis plus de 2 ans à apprécier cette musique, maintenant j 'en suis indécrochable, j 'aime tous leurs albums.
Mais je dois avouer que Prince de Lu n 'a pas totalement tort dans ses propos, Opeth se répète un peu ... Mais tout le monde ne peut pas être parfait, surtout quand on fait une musique aussi envahissante !!
Moi personnellement, je trouve que Mike n 'a pas du tout foirée son coup en composant cette album. Quand on se plonge dedans (comme il faut faire pour la plupart de leurs albums !!) on sent très bien ce qu 'il s 'en dégage.

J 'aime Opeth pour leur musique, mais pour moi, ça n 'est pas QUE un groupe de musique, c 'est une part de rêve qui nait à chaque album ! L 'ambiance y est tellement pesante, tellement réussi, qu 'un fois dedans, c 'est dur de s 'ne échapper (enfin pour moi en tout cas ...)

TormenT
Invité
Posté le: 05/09/2005 à 22h42 - (18659)
Et bah il y a de l 'avis mitigé ici !! fiou !!!

Pour moi Opeth est LE groupe à part dans le métal. J 'ai mis plus de 2 ans à apprécier cette musique, maintenant j 'en suis indécrochable, j 'aime tous leurs albums.
Mais je dois avouer que Prince de Lu n 'a pas totalement tort dans ses propos, Opeth se répète un peu ... Mais tout le monde ne peut pas être parfait, surtout quand on fait une musique aussi envahissante !!
Moi personnellement, je trouve que Mike n 'a pas du tout foirée son coup en composant cette album. Quand on se plonge dedans (comme il faut faire pour la plupart de leurs albums !!) on sent très bien ce qu 'il s 'en dégage.

J 'aime Opeth pour leur musique, mais pour moi, ça n 'est pas QUE un groupe de musique, c 'est une part de rêve qui nait à chaque album ! L 'ambiance y est tellement pesante, tellement réussi, qu 'un fois dedans, c 'est dur de s 'ne échapper (enfin pour moi en tout cas ...)

Belial
IP:91.165.244.139<
Invité
Posté le: 12/02/2007 à 23h23 - (38378)
Des compos de qualité,mais c vrai que pour les fans de la première heure, certains passages sont un peu attendus, mais n'empeche, qu'est ce que c'est bon!
Un album a posséder et a ecouter tranquilou dans son pieu avant de s'endormir!!
Un peu de douceur dans ce monde de brute que diable!
Opeth rules :)

Nem vapeur
IP:83.197.114.74
Invité
Posté le: 13/09/2007 à 00h24 - (46966)
Pas terrrible je trouve, pour moi le talent d'opeth réside dans les contrastes, ici, tout est gentillet et ça perd de son intéret.

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