Hermétique, imperméable, complexe, inaccessible, alambiqué, compliqué... tels sont les premiers mots qui viennent à l'esprit à l'écoute du nouvel album d'Opeth. Loin de toute la musique "big mac" qui envahit nos ondes depuis que les humains ont des oreilles, Opeth représenterait plutôt la gastronomie fine du métal. Dans la continuité des premiers albums et de "Still life", "Blackwater park" représente encore un échelon supplémentaire dans la quête de la musicalité et du style si particulier du groupe. Les vocaux d'Akerfeldt sont toujours égaux à eux-mêmes et la musique toujours aussi dépressive. Une bonne dizaine d'écoutes ont été nécessaires afin de pénétrer l'esprit si particulier de ce groupe. Mais, une fois à l'intérieur, le voyage s'annonce inoubliable. L'adjonction de vocaux plus "traditionnels" donnent vie à une symphonie moderne dont les différents actes s'enchaînent autour de rythmiques lourdes ponctuées de passages acoustiques de toute beauté. Trois titres dépassent les 10 minutes pour une durée totale de 67 mais impossible de séparer un titre des autres tellement l'ensemble est homogène, construit et harmonieux. Les aficionados des jeux vidéo reconnaîtront peut-être des consonances de guitare à la "diablo" dans "Bleak". En tout cas, au risque de me répéter, si vous n'avez pas envie de vous creuser la tête à l'écoute d'un album, inutile d'acheter celui-là. Opeth exige un effort d'écoute tellement monstrueux qu'il est quasiment impossible de faire autre chose en même temps. Il monopolise l'attention, enrichit le cerveau et nous conforte vraiment dans notre idée que le métal est sûrement la plus belle musique au monde...




Rédigé par : loufi | 9.5/10 | Nb de lectures : 4542