Le label Alveran, malgré son petit statut dans la scène hardcore, n’est pas celui qui jouit de la meilleure réputation. En effet, le label allemand fait plutôt office de maison à seconds couteaux bien que certains groupes possèdent une certaine prestance (xNueva Eticax, Hoods, Casey Jones).
Originaire de Boston dans le Mange ta chaussette (Etazuni), On Broken Wings (OBW) nous offre ici son troisième disque et s’autoproclame « mosh metal ». Il faut dire que grandir dans la ville des tarés de « Boston Beatdown » laisse des traces. OBW mélange donc un hardcore métallisé très beatdown avec des parties plus aériennes à chant clair me faisant penser à Deftones.

Si le mariage musical peut paraître louche voire manquant totalement de cohérence, on ne peut qu’être curieux du résultat. Je connaissais déjà le groupe avec leur précédent opus « It’s All A Long Goodbye », qui ne m’avait guère marqué. Pour « Going Down », on prend la même chose et on recommence (le titre « I Do My Crossworks In Pen » apparaît sur les deux CD) donc pas de surprise pour ma part.

L’album démarre sur « On Violin », titre démontrant parfaitement ce que le groupe pratique : des riffs lourds pachydermiques, des parties beatdown, des plans plus rapides et des passages aériens, mélodiques et chantés.
Pas mal d’influences différentes viennent s’incorporer dans l’album : jazz (sur LTMR), death metal, rock… Le tout s’entremêle avec fracas et déconcerte. Je n’ai rien contre le mix musical, bien au contraire, mais On Broken Wings n’a pas réussi à me séduire, la faute à un certain caractère brouillon des compositions. En gros, de temps en temps, c’est le bordel, les breaks tombent comme un cheveu sur la soupe et le morceau prend une tournure bizarre (Tether notamment et sa deuxième partie intrigante).

La très grande présence des parties beatdown tire l’album vers le bas. Le son de guitare correspond parfaitement à ce type de pratique, mais l’ensemble se trouve donc ternie car le rythme s’essouffle. Si certains titres se dégagent (« I Do My Crossworks In Pen », « LTMR » et son plan jazz vers la fin du titre), d’autres n’arrivent pas vraiment à décoller (« I Hope You Don’t Get Raped In Cancun, Tether). Par conséquent, seules quelques chansons marquent l’auditeur créant une sensation d’hétérogénéité importante.

La voix de Burke joue sur trois tableaux. Il peut passer de cris rocailleux typiquement hardcore à des growls sauvages en passant par un chant plaintif et assez sombre. Que l’on aime ou pas cette palette vocale, je dois reconnaître qu’apporter une variété de timbre dans un CD de hardcore ne peut être qu’un plus. Les cris hardcore sont excellents, les lignes de chants fluctuent qualitativement en fonction des titres et les growls ne sont pas vraiment indispensables.
La production est très sauvage et me rappelle un peu le dernier Shattered Realm ou bien « Concrete » de Fear Factory. Un son ultra compact, brouillon aux guitares rugissantes et à la batterie très présente.

Au final, « Going Down » est un album que je trouve supérieur à son prédécesseur même si On Broken Wings ne m’a pas vraiment séduit. Sympathique mais sans plus…


Rédigé par : Vision Of Beuh | 12/20 | Nb de lectures : 10094