Un thrasheur, ça a pas peur. Jamais. Ça a peur de rien, même pas du ridicule. Le thrasheur, le ridicule il le prend, il le retourne, il l'enclume. ONSLAUGHT c'est des thrasheurs, et des vieux en plus alors imaginez le nombre de fois qu'ils ont pu l'enclumer la peur! Donc réunir plus de clichés sur une jaquette et un livret qu'il y a de poils de yack sur les slips fourrure de MANOWAR, ça devait autant les faire flipper que de se taper un paquet de Cracottes à sec au petit dèj (quoique... les Cracottes à sec ça colle un peu au palais quand même).

On a donc droit au pentacle, au 666, au titre d'album cliché à mort... à tout, ou presque, mais là où le groupe la joue fine, c'est qu'il nous présente tout ça dans un bel écrin noir mat avec illustrations vernies, en ce qui concerne la version limitée digipack en tout cas. Cliché, mais classe. Comme le Thrash pratiqué par les Anglais, qui ne supporte pas la comparaison avec les stars du genre, mais qui sait se présenter sous d'assez beaux atours (production de Jacob Hansen) pour faire passer un bon moment. Un bon apéro avant de se mettre un petit TESTAMENT, EXODUS ou OVERKILL, un groupe et un album qui passent bien sans être merveilleux et qui sans le regain d'intérêt pour le Thrash qu'on observe actuellement n'auraient certainement pas (re)vus le jour.

« Sounds Of Violence » parvient pourtant à semer le doute avec un premier morceau, « Born For War », qui porte parfaitement son nom : du Thrash qui beute bien comme il faut, avec refrain plus lent sur lequel on headbanguera sans même s'en rendre compte, guitares bien en avant et batterie qui tabasse juste derrière, sans parler du solo qui va vite et du break lourd comme il faut avant de repartir sur le riff principal. Une leçon de Thrash tout simplement, et on se dit alors que s'ils continuent sur cette lancée, les Anglais pourraient bien faire mentir tous ceux qui ne voyaient en eux qu'une copie acceptable mais dispensable des groupes cités plus haut. Évidemment, comme souvent quand un plan se déroule trop bien trop vite, on déchante à un moment ou à un autre. C'est ce qui se passe dès le deuxième morceau, qui abandonne la furie du premier pour un tempo plus lourd et qui, malgré de bonne parties n'empêche pas la tension de retomber un peu. Pas de riff marquant, refrain bateau, rythmique très classique, on retrouve finalement le ONSLAUGHT qu'on connaissait : sympa mais pas indispensable.

Ce sera finalement le sentiment qui l'emportera au moment de juger cet album, qui donne le change grâce à une production qui met en valeur ses éléments rythmiques, indispensable étant donné le style pratiqué, ce qui ne suffit cependant pas à faire oublier que la plupart des morceaux sont plutôt moyens, sans éléments vraiment marquants. Loin d'être mauvais, son principal défaut est son manque de personnalité qui, associé à une inspiration pas toujours au top en fait un disque vraiment agréable à écouter mais sur lequel on ne reviendra pas forcément. Pourtant le groupe s'est donné du mal, en variant les tempos d'un morceau à l'autre notamment et en cherchant à inclure dans chacun un passage marquant, de ceux qui font toujours mouche en live. Indéniablement, la composition de « Sounds Of Violence » a dû demander beaucoup de travail de la part de ses géniteurs, mais cela ne suffit pas pour en faire un incontournable. Du Thrash pour ceux qui sont vraiment en manque de Old School avec un gros son bien actuel et pour les fans de MOTÖRHEAD, signalons une reprise de « Bomber » en bonus, avec Phil Campbell et Tom Angelripper (SODOM) en invités spéciaux, ainsi qu'un clin d'œil qu'on espère volontaire au « Creeping Death » de METALLICA en intro au morceau.


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 13367