Il a encore fallu être patient pour avoir entre les oreilles ce troisième album de la formation française One-Way Mirror, 3 ans séparant ce nouvel opus de son prédécesseur. Le temps n'a pourtant pas de réel impact sur la musique du groupe, tant le nouvel album reprend le style et les codes de ses devanciers à savoir un rock metal moderne, direct & catchy.

Ce constat semble assez logique étant donné que la recette qui a permis de créer "Destructive by Nature" a été reprise à la lettre pour "Capture" avec un line-up inchangé, une production faite à la maison au Dôme studio des frangins Potvin, un artwork signé Alain Trehard et un travail vocal riche et varié produit par Mr Bideau himself.

Pourtant "Capture" n'est pas qu'un simple "Ctrl+C / Ctrl+V" de son prédécesseur, c'est plutôt un "Copy / Improve / Paste", tout semblant plus clair, simple et directement accrocheur sur cet opus au plaisir immédiat.

Une nouvelle fois, le groupe emprunte à de nombreux styles (neo-metal, melodeath, electro-indus, folklore angevin, rapmetal, pop) pour proposer sa propre tambouille de metal moderne qui va droit au but comme DSK à une soirée privée du Carlton. Certains reprocheront forcément le manque de renouvellement ou la non prise de risque du combo d'un point de vue musical, mais One-Way Mirror ne s'est jamais présenté comme un groupe novateur ou ayant la prétention de faire quelque chose d’original, OWM fait depuis ses débuts du "entertainment metal"... et il le fait bien !

Comme dans un film X, les moments excitants - où les interprètes gémissent dans tous les sens - sont assez nombreux. On pensera ainsi à "Speculations" où le chant growlé prend la plus grosse part du gâteau malgré un passage schizo à la Mike Patton. "Warning" explore la face electro de One-Way Mirror de par son beat inhabituel, le titre permet au vocaliste d'offrir sa meilleure performance de l'album en voix claire. "Fuck your Autotune" repose sur une structure très rock au refrain growlé bien baveux avant de finir par une touche rap-rock assez surprenante ! "Cliffs" est mis en route par une basse omniprésente avant d’être illuminé par des leads inspirés succédant aux refrains. "Tommorow Come Fast" est encore une réussite de plus pour "Capture", un titre simple sur lequel Guillaume Bideau se fait plaisir en utilisant ses capacités vocales au maximum avec du growl, du gras, du flow rapide, du pré-refrain en voix ample et la touche accrocheuse qui va bien en cadeau bonux !

Un album de One-Way Mirror sans reprise décalée, c'est comme un apéritif sans verre de Suze, ce serait une faute de goût. Après avoir revisité Frankie Goes To Hollywood, C2C, Lily Allen, on ne voyait pas quel tube allait subir le traitement OWM. Le choix s'est porté sur le succès interplanétaire "Lady Marmelade" (1974) repris à maintes reprises par des pointures comme Sabrina, All Saints ou Christina Aguilera ! Le résultat est... amusant mais surtout déroutant au sein d'un album assez cohérent stylistiquement jusque-là. Il aurait peut-être été plus judicieux de proposer cette reprise en bonus track.

"Capture" se conclut sur un titre qui semble être une "spéciale dédicace" aux lecteurs de VS de la part de Guillaume Bideau. Comme vous le savez One-Way Mirror - et les groupes de Guillaume Bideau en général - ont souvent crées des échanges polis & courtois au sein des commentaires de VS-webzine. Le titre "We Love To Complain" semble ainsi destiner à une certaine partie de notre lectorat saisissant chaque opportunité pour exercer le sport national français sur internet à savoir : RÂLER !
Bref comme dirait Charlie : "Tout est pardonné" ?

"Capture" est ainsi un très chouette album sans prise de tête, bourré de tubes et d’instants dynamiques… une musique qu’on a vraiment envie d’écouter live, souhaitons vivement que le groupe soit plus présent dans nos contrées pour le défendre dans les mois à venir !




Rédigé par : VsGreg | 15/20 | Nb de lectures : 10948