Si on en juge par les commentaires élogieux de la presse spécialisée relatés dans la biographie d’OMNIUM GATHERUM, il y a fort à parier que les Finlandais deviendront dans quelques années l’un des groupes majeurs du métal européen. En ce qui me concerne, « Stuck Here On Snakes Way » est mon premier contact avec lui, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne se laisse pas facilement approcher l’OG ! Je suis passé tour à tour de l’enthousiasme à l’ennui, de l’émotion au dégoût, mais grâce soit rendue à mon sale caractère je n’ai pas calé l’affaire, et ai réécouté encore et encore ce troisième album. Finalement, « Stuck… » a bien voulu se dévoiler (un peu), et j’ai pu envisager de m’atteler à la rédaction de ma chronique.

Ceux qui connaissent déjà OMNIUM GATHERUM ont probablement déjà noté les commentaires qui reviennent le plus souvent à leur sujet : death metal sombre et mélodique fourré au thrash, une définition assez proche de ce qu’on peut trouver sur l’album, avec une touche progressive en plus provenant du clavier très présent. On pense d’ailleurs énormément au EDGE OF SANITY de « Crimson » ou à ETERNAL TEARS OF SORROW sur les passages où il est associé aux growls du nouveau chanteur (cf. « Into Sea »). Malgré des tempos souvent élevés, l’agressivité n’est jamais excessive ; toujours associée à une sensibilité proche de la délicatesse dès que le groupe se fait plus mélodique, elle se rapproche souvent de celle qu’on peut retrouver chez leurs voisins suédois OPETH (« Just Signs », « Truth ») voire ARCH ENEMY époque Liiva (« Disnomia »).

« Stuck Here On Snakes Way » est à l’image de son inquiétante jaquette, noir et sophistiqué. Beaucoup de styles sont abordés, beaucoup de sources d’inspiration révélées (la scène suédoise en tête), mais il conserve malgré tout une consistance étonnante alors qu’il devrait au contraire s’écrouler sous le poids de ces influences. Peut-être parce qu’il est toujours en mouvement, ne s’arrêtant jamais bien longtemps sur un passage atmosphérique ou une accélération de tempo, peut-être parce que les interventions du soliste Markus Vanhala sont toujours opportunes et chargées d’émotion, peut-être parce que certains moments sont tellement prenants qu’on pardonne les quelques coups d’oeil sur la feuille du voisin (IN FLAMES pour le riff principal du brutal « Bastard-O », KATATONIA sur certaines lignes de chant clair et d’autres encore).

Parmi ces moments intenses, que chacun relèvera en fonction de sa sensibilité, j’ai un petit faible pour « Spiritual », plus sobre que les autres morceaux, évoquant un SWALLOW THE SUN teinté d’HYPOCRISY (ou le contraire), aussi écrasant dans ses parties lourdes qu’il est aérien dès que la guitare lead intervient. Ce dernier morceau est le signe qu’OMNIUM GATHERUM peut s’il le souhaite réfréner ses tendances à la complexité provenant de ses aspirations prog, ce qui augure du meilleur pour la suite. Encore des Vikings à surveiller de près…


Rédigé par : Dungorpat | 16/20 | Nb de lectures : 10283