Y’a des musiciens qui ont l’intelligence de ne pas être rancunier, de ne pas se froisser dès qu’on effleure amicalement leur capacité de quelques avis bien intentionnés et qui ne vont pas réfugier défauts, petits ou grands, derrière de sempiternelles argumentations à deux balles tels « Vous ne soutenez pas la scène! », « Vous n’y connaissez rien, dans mon quartier, tout le monde dit qu’on est les meilleurs. », « C’est pas moi qui fait des pains c’est ma guitare. » ou encore « J’ai pas pu refaire mes parties, j’avais piscine. ».

Fort heureusement, ces remarques ne concernent aucunement OFFENDING qui après avoir été quelque peu égratigné lors de la chronique de leur précédente démo, revient remettre amicalement sa tête sur le billot avec cette seconde démo dotée d’un titre quelque peu stéréotypé, il faut bien l’admettre. Au programme quatre nouveaux titres fraîchement enregistrés pour un petit quart d’heure de death metal.

Pour ceux qui l’auraient oublié, OFFENDING est l’autre groupe de Vincent Roubière, le batteur d’ASMODEE (message subliminal on – et ce nouvel album bordel !!!!!!!!! - message subliminal off) et de Nicolas Michaud dit Gropoil (ex-guitariste velu d’ASMODEE) qui sont d’ailleurs les deux seuls rescapés de la formation qui avait enregistré la première démo.

Oui, la distribution d’OFFENDING a subi un lifting en profondeur et de nouvelles têtes sont venues renforcer, consolider les bases du groupe pour nous amener quelques mois plus tard à ces quatre nouveaux titres qui surclassent largement leurs prédécesseurs sur de nombreux points car dans le cas présent, le death metal proposé par OFFENDING délivre tout le potentiel qu’on n’avait fait qu’entr'apercevoir précédemment. Avec « The Destruction… » on peut dire sans hésiter qu’OFFENDING s’est sorti les doigts pour accoucher de titres adroitement balancés entre un death metal old school fortement teinté d’accents floridiens et un brutal death moderne plus riche techniquement et surtout beaucoup plus brutal. L’ensemble s’émaille de quelques riffs plus thrashy bien accrocheurs et au final on obtient la cuvée 2008 d’OFFENDING ; Un cru aussi groovy (désolé le Slave –private joke) qu’inspiré.

Difficile de savoir si cette métamorphose est le fait de Jesus « The Butcher » (on ne rit pas s’il vous plaît) ou de Yoni (chanteur de B.S.D.) ou encore Loïc Naud (guitariste de SAD ORION) mais toujours est-il qu’OFFENDING s’en retrouve méchamment boosté dans le fond comme dans la forme. Sans aller jusqu’à dire que le nouveau chanteur mérite son surnom de « butcher », le bougre dispose d’une beuglante ultra gutturale qui sait également se faire plus thrashy façon aboiements de pitbulls. Le duo de guitaristes se démerde sacrément bien également entre riffs franc du collier qui dégagent bien derrière les oreilles, breaks un chouia épiques mais toujours racés (qui a parlé de MORBID ANGEL ?) et quelques petites harmoniques délicieusement efficaces.

Non, vraiment j’ai beau réécouter encore et encore, je ne trouve rien qui puisse mériter de quelconques remarques ou critiques. Même la production jadis hasardeuse est ici impeccable et nous permet de nous délecter de la performance d’un colossal sieur Roubière au meilleur de sa forme. Si l’amorce n’avait pas été convaincante, OFFENDING a largement revu sa copie et peut désormais prétendre à de plus vastes horizons que ceux de sa Charente-Maritime natale.
C’est tout le mal que je leur souhaite… (message subliminal on –le groupe cherche toujours un label- message subliminal off).


Rédigé par : Tonton | 3,75/5 | Nb de lectures : 10908