ODYSSEY - Schematics (Autoproduction) - 08/07/2011 @ 09h55
A croire que les USA sont toujours une terre aussi fertile pour nous sortir des groupes instrumentaux dans le genre d’Odyssey. Les groupes de qualités sont légion et plus particulièrement dans une mouvance technique/mathématique avec des jeunes aux dents longues comme SCALE THE SUMMIT, ANIMALS AS LEADER, LYE BY MISTAKE, CHON ou des plus anciens qui ont ouvert des portes comme RON JARZOMBEK et ses différents projets, PLANET X, CANVAS SOLARIS, DYSRHYTHMIA ou l’ovni BEHOLD THE ARCTOPUS dans le plus extrême des cas.
Alors oui il faut aimer ce que certains citeront de «trucs prog machin, technique à branlette de manche », mais si cela est votre créneau cet EP sorti en 2010 par ce jeune groupe américain devrait tout à fait vous plaire.

Malgré le peu d’année au compteur, le trio affiche est belle maîtrise à travers ses quatre nouveaux morceaux extrêmement véloce, qui ne cessent de retourner l’auditeur avec ses nombreux changements. Dès le titre d’ouverture « Schematics » qui démarre en trombe, l’on sait à quoi l’on aura à faire : une sorte de mix entre BLOTTED SCIENCE, mais en bien moins complexe, et de DYSRHYTHMIA en plus nerveux et musclé. Autant dire que ça envoie sévèrement, c’est bien fouillé, les breaks sont nombreux et que la guitare est bien entendue la pièce maîtresse, à coup de riffs techniques des plus jouissifs, mais la basse se fait bien présente également pour mon plus grand plaisir. Le morceau suivant « Fractured Dimensions » est tout aussi frénétique, la basse claque derrière des riffs très incisifs. Œuvre centrale de cet EP avec ces 11 minutes, il montre également une facette plus posée avec un côté jazz fusion assez prononcé sur les parties lead du guitariste et du bassiste (le grand solo central est un régal), qui contraste fortement avec les riffs écrasants façon MESHUGGAH. Gros travail d’arrangements, c’est fluide alors que c’est quand même bien tarabiscoté et pas si digeste que ça, mais pourtant d’une efficacité redoutable dans le style.
Petit moment d’accalmie avec « Requiem », interlude à la cool façon guitar-hero pas déplaisant du tout avant de repartir sur les chapeaux de roues avec le monstrueux « Peripheral Aspect ». Véritable morceau brise nuque avec ces riffs pesants et son côté mécanique (la paire guitare/batterie est carré au possible et redoutable), d’où flotte au milieu du morceau un super solo fusion. Morceau assez sombre et rentre-dedans qui définit à merveille ce qu’est ODYSSEY.
Pas le temps de s’ennuyer avec eux en tout cas, le groupe varie suffisamment son propos pour garder éveiller l’auditeur, il y a toujours le petit truc qui rend chaque passage intéressant comme de subtiles notes de basses ou les variations du batteur, qui joue avec justesse.

On pourra regretter le manque de personnalité du trio, mais qu’importe, cet EP est vraiment réussi avec un style plus musclé qu’à l’accoutumer. A voir maintenant s’ils peuvent maintenir l’attention et la qualité le long d’un album, ce qui sera moins aisé. Prometteur.

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Rédigé par : Arnaud | 07/10 | Nb de lectures : 12158




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