Odal est de retour après une courte absence. Le guitariste/chanteur/compositeur Taaken assouvit comme il peut sa soif de projets, gérant en parallèle ses participations dans Erhabenheit, Barastir, Wolfsschrei ou l'Odal objet de cette kronik. Pour cette dernière entité, le guerrier germain distille sur de nombreuses sorties ses compositions, depuis la démo "Germansk" en 2001 en passant par le premier album "Sturmes Brut" en 2002 et de nombreux splits et EP. Le label "tendance" Christhunt Productions propose ici le second album du duo allemand (Wolfhetan n'étant apparemment qu'un bassiste de session, seul le batteur Grroll accompagne son leader).

Odal pratique toujours assidûment son black germanique, à un jet de pierres de ses compagnons d'écurie et compatriotes Magog ou dans une moindre mesure Creature. Leads pour porter la mélodie, rythmiques enjouées et groovys, cris inhumains au fond du couloir. Tout est là, selon les règles de l'art de nos amis outre-Rhin, même les passages acoustiques. Le gros progrès très net est dans les parties de batterie. Grroll qui jouait comme un pied (désolé) a découvert les joies de la mise en place et l'écoute est bien plus agréable dans cette nouvelle carrétude, même si elle est encore imparfaite. Les parties de batterie, la plupart du temps très rythmiques et se contentant de pilonner en appui, sont même bien pensées et portent les guitares à bout de batte sur certains passages (le morceau titre "... Wilde Kraft entfesselt", "Aus hassgeschwellter Brust" notamment). Peu d'innovations dans ce "...Wilde Kraft" et absolument aucune prise de risques.

L'album a été mis en boîte au Klangschmiede Studio E (récemment, Helrunar, Secrets of the Moon) et masterisé au suédois Necromobus studio (Armagedda, Watain, Ondskapt et évidemment Zavorash). Ne vous attendez donc pas à une débauche symphonique mais bien à un son sourd et grondant de haine. Odal n'est pas un groupe à disséquer instrument par instrument. Les allemands se comportent comme une meute en chasse, un pack soudé dans une production étouffée où prédominent les grognements et les cymbales, au détriment des guitares. Rien de bien inhabituel pour les amateurs de BM qui trouveront un univers sonore adapté aux besoins du groupe mais un son qui rebutera les auditeurs à l'oreille plus sensible.

Comme d'habitude avec la scène allemande, je suis un peu déçu de ne pouvoir vous glaner plus d'infos sur les sites web, entièrement dans la langue de Goethe. Un "speak english or die" version teutonne généralisé, en somme. Je peux toutefois préciser que l'édition LP dispose d'un titre bonus "Um frei zu sein Pt. I", pendant du "Um frei zu sein Pt. II" présent sur le CD. On ne va pas sauter au plafond car rien n'est bouleversifiant. Odal s'avère juste un groupe plus intéressant que la moyenne de ses compatriotes qui plaira à tout amateur de la scène germanique. En résumé, c'est bien fait Odal...


Rédigé par : Prince de Lu | 12,5/20 | Nb de lectures : 13185