Dans notre monde de merde, il reste encore quelques trucs qui font plaisir. Ce nouvel album d'October Falls, par exemple. Après un The Streams of the End qui me laissait assez mitigé, le combo a livré un Sarastus acoustique de toute beauté et un split 7" avec (inspirez) Varghkoghargasmal (expirez). La question se posait de savoir si le groupe allait poursuivre dans les élans électriques proposés dans The Streams of the End. Et comme espéré, la nouvelle orientation du combo est désormais consommée et le trio finlandais a réussi à mûrir son metal mélancolique aux airs de black atmo parsemé de passages acoustiques.

Parlons bien de trio pour cet album. Si V. Metsola est toujours de la partie à la basse aux côté du maître à penser Mikko Lehto, c'est Marko Tarvonen, le batteur de Moonsorrow, qui vient agacer les fûts sur ce nouvel opus. La feuille de match a de la gueule, mais elle aurait pu se vautrer comme le PSG à chaque rencontre. Ce n'est pas le cas, et October Falls file droit au but et livre 4 titres pour 38 minutes de pure mélancolie mélodieuse comme seules les Finlandais savent en écrire, avec la même patte que Thy Serpent, Wyrd, Rapture ou Totalselfhatred.

La recette reste la même que lors de ma précédente prose: des compos structurées autour des mélodies envoyées par la guitare lead ou la guitare acoustique. Si les compos de The Streams of the End paraissaient fades, October Falls ose cette fois de nombreuses variations de rythmes qui donnent une très bonne dynamique aux titres. Les alternances entre rythmiques sauvages et parties acoustiques sont impeccablement assurées. Les thèmes à faire pleurer des cailloux sont largement présents, supportés par des riffs simples et bien appuyés. La présence ronflante de la basse est aussi un bonus énorme pour le groove des morceaux.

Toute cette bonne instrumentation permet de se laisser porter par la magie de la musique, sans plus prêter attention aux petits détails. La voix de Gremlins un peu monotone ou les retours répétés aux mêmes thèmes passent comme une lettre à la poste du Père Noël. Instrumentalement, October Falls semble avoir trouvé son équilibre et a totalement digéré sa transformation. Cela fait vraiment plaisir de voir que le talent mélodique de Mikko Lehto ne s'est pas dilué dans une transmutation hasardeuse. Si October Falls ne révolutionne pas le metal, les sorties du groupe sont de qualité et méritent votre attention.




Rédigé par : Prince de Lu | 15,5/20 | Nb de lectures : 11363