Ne nous voilons pas la face, ce qui a attire l’attention en premier chez Octavia Sperati est le fait que le groupe soit entièrement composé de demoiselles, très attrayantes qui plus est. Après avoir charmé les yeux de ces messieurs le but est de charmer leurs oreilles car il serait malheureux de résumer ce groupe à son apparence. Conscientes que le marché « du groupe à chanteuse qui veut se prendre pour Nightwish » commence vraiment à saturer, les cinq membres d’Octavia proposent une musique nettement plus calme doomisante par moments, plus portée sur les ambiances que sur le « symphonisme ».
D’entrée de jeu nos oreilles sont surprises par le timbre de voix de la chanteuse qui rappelle celui de Anneke sur « Lifelines of detpths » sans pour autant en atteindre la qualité. Ceci dit, étant donné que la saturation se fait de plus en plus rare chez The Gathering la sensation éprouvée est assez troublante, on a l’impression d’entendre à nouveau le vieux The Gathering. Il est indéniable que le groupe hollandais est une influence majeure pour ces norvégiennes qui semblent être bloquées sur l’ère Nighttime Birds. Groupe de métal donc mais pas sous sa forme la plus agressive et puissante puisque le leitmotiv principal des demoiselles sera la création d’ambiances intimistes, mélancoliques et tristounettes, tout ça à la fois. Sans grande innovation stylistique et sans prise de risque majeure les morceaux se développent sur un schéma bien connu : couplet/refrain et break à ambiances entre les deux.
Se voulant très mélodique, la musique du groupe est essentiellement portée par les lignes de chant et les parties de synthés qui ont la main mises sur tous les titres. Profusion de nappes pour la création d’ambiances et utilisation massive de piano pour les mélodies, cet instrument prime sur tous les autres. En effet, les guitares prennent rarement le dessus sur les ambiances faussement douces et restent en arrière plan sur un mode lancinant qu’elles ne quittent que très rarement sauf peut être lors d’une accélération aux riffs presque black sur « future is ». Allant du lent au mid tempo chaque morceau s’évertue donc à développer une atmosphère langoureuse et triste, impression que Silje se charge de renforcer à grand renfort de vocalises désanchantées. Sans faire de vagues et sans s’éloigner d’un centimètre de la ligne de conduite fixée au départ, le résultat se veut très homogène, trop homogène même. Aucun titre ne se démarque des autres, la musique extrêmement polissée et sans aspérité apparente offre un bloc de quarante minutes de métal atmosphérique certainement pas parfait mais suffisamment plaisant pour se laisser prendre au jeu le temps de quelques écoutes.
Au lieu de suivre la locomotive Nightwish ou les Within Temptation et Lacuna Coil qui courent de leur coté derrière Evanescence, Octavia a choisi de faire revivre le passé en s’inspirant du The Gathering métal. C’est peut être ce coté contre courant du métal à chanteuse qui leur a permis de décrocher la première partie d’Enslaved à Bergen en 2000. D’ailleurs ce disque est produit par Herbrand Larsen et Arve Isdal d’Enslaved. On commence à comprendre pourquoi le groupe a suscité autant d’intérêt dans ses contrées nordiques. En attendant ce Winter Enclosure n’est pas la bombe annoncée mais n’est pas non plus un complet naufrage, bref, un petit album de métal atmo qui aura au moins le mérite de ramener un peu d’hiver dans la canicule annoncée.


Rédigé par : Dark Tranquilou | 12/20 | Nb de lectures : 11842