Prototype Records label montpelliérain monté à l’initiative du guitariste d’Illtemper (ex-Big Brown Bag) en 2004, s’associe pour sa 7ème sortie à Egeria Records, structure créée en support de Playing With Fragments (ex-Dorian Grey) et d’autres groupes metal-hardcore de la « scène » nord-ouest. Il n’est donc pas surprenant de retrouver Illtemper et Playing With Fragments sur ce split entre 4 groupes officiant tous dans une veine metal-hardcore moderne et résolument brutale, mais chacun avec ses spécificités.

ILLTEMPER, ex Big Brown Bag donc, ouvre les hostilités avec 4 titres plutôt influencés noise-hardcore. Le groupe en est à son second enregistrement « conséquent » après un premier CD appelé « Hoax Naevus » et quelques titres pour diverses compilations. Le côté répétitif de certaines structures fait parfois penser à Unsane, alors que certaines ruptures et certains riffs nous remémorent Helmet mais la reprise d’un riff d’Entombed dans leur dernier titre confirme la culture résolument métallisée du combo.

PLAYING WITH FRAGMENTS, quant à eux, œuvrent dans un style plus chaotique où se mélangent parties brutales saccadées, dissonances et mosh-parts destructrices, ainsi que quelques touches post-hardcore… On ressent une grosse influence Deadguy, mais aussi Dillinger Escape Plan (décidément incontournables dans le style) ou Hatebreed pour les parties les plus lourdes. Malheureusement leurs 3 titres, bourrés de bonnes idées comme ce riff taré dans « Die From Overdose », pâtissent d’un son moins puissant ou en tous cas plus étouffé et plus brut que les morceaux d’Illtemper, ce qui occasionne une perte d’intensité au cours des premières secondes d’écoute, heureusement vite compensée par la qualité générale des compos. On notera par ailleurs les participations des chanteurs d’As We Bleed et Primal Age sur le dernier titre, confirmation de l’appartenance du combo à cette scène nord-ouest qui « représente » toujours (jetez donc un œil au clip de « Cordier Street » pour vous rendre compte de l’état d’esprit général au sein du crew).

Le 3ème groupe à participer à cet effort collectif ne vous est peut-être pas inconnu, car déjà chroniqué dans ces pages par l’éminent Tonton. BOYS 1ST TIME qui se définissent eux-mêmes comme « Post-Hardcore/Math-Metal , qui mixe des influences telles que le rock, le metal, le hardcore, ou encore le grind, pour un univers musical violent mais au groove omniprésent, enrichi par le choix d’accords dissonants, de breaks déstructurés, de surprises rythmiques, ou encore d’incursions jazzy » y vont eux aussi de leurs 4 titres (dont 2 repris de leurs précédents EP). Ce sont les Parisiens qui sonnent le plus « pro » avec leur metal-hardcore épileptique agrémenté de jazz ou d’ambient pour un résultat certes violent, mais aussi assez varié et d’une technicité impressionnante.

C’est THE ART OF KEEPING SILENT qui clôture ce « Ocean Of Ashes » avec un son qui oscille entre Hardcore, Punk, Métal, Rock et Grind... on pense plus précisément au deathcore pour certains plans de guitare et au punk pour certaines rythmiques. Ce serait le dernier enregistrement avant split pour ce groupe lui aussi parisien qui propose 5 titres, dont deux de moins d’une minute qui restent dans la lignée de ce que le disque propose précédemment. Une grosse impression de cohérence se dégage de ce split qui équivaut au regroupement de 4 EP par des groupes dont la communauté d’esprit (ou plutôt de son) saute aux oreilles, le tout proposé dans un packaging soigné.


Rédigé par : NicoSata | 14/20 | Nb de lectures : 10251