Pour leur quatrième album les belges d'Oceans Of Sadness ont mis les petits plats dans les grands avec, d'une part, une signature sur le label italien Scarlet Records (qui n'ont pas spécialement pour habitude de signer des b....) et, d'autre part, en s'adjoignant les services du producteur Jens Bogren dont ils avaient particulièrement apprécié le travail sur le “Ghost Reveries” de qui vous savez.
Alors, comment décrire la musique d'OoS? Eh bien, tout le problème est là. C'est une tache assez délicate puisqu'OoS fait partie de ces groupes (un peu comme Die Apokalyptischen Reiter) qui se complaisent volontiers dans leur role de trublion iconoclaste. C'est donc un peu l'auberge espagnole ici. Et vas-y que je te mélange du Metal extrême, du Heavy, du Goth, voire même du Jazz (l'intro de “Cruel Sacrifice”) et que je t'assaisonne tout ça à la sause Prog. Bref, c'est un beau bordel et toute la beauté du truc, c'est que, justement, malgré cet assemblage plus ou moins improbable, on y perd jamais notre latin tant la musique d'OoS est bien léchée et bien pensée. Toujours digeste, on ne voit pas le temps passer avec cet album dont la richesse garantie une durée de vie plus que conséquente. L'une des grandes qualités de cet album réside donc bien évidemment dans sa diversité et, surtout, dans la façon qu'a le groupe d'alterner des compos relativement complexes (“Mirror Palace”, Cruel Sacrifice”) avec d'autres plus directes (“Intoxicate Me”, “Pride &Shame”) et ceci avec un bonheur toujours égal.
A noter également qu'avec ce “Mirror Palace” on voit quasiment disparaître les influ Black (sauf à la rigueur sur le dernier titre “I Know You Know”), ce qui, je dois l'avouer, n'est pas spécialement pour me déplaire. Autre différence par rapport au précédent album “Send In The Clowns”, c'est le son. “Mirror Palace” bénéficie d'une production de bien meilleure qualité et surtout beaucoup plus chaude, beaucoup plus organique que ce soit aussi bien au niveau de la batterie (qui était quand même un peu limite avant, voir “Who's In Control'” par exemple) que des claviers (qui sonnent moins cheapos, moins Bontempi, moins Children quoi!).
Ensuite au niveau des compos, c'est bien simple, c'est le jour et la nuit. Si “Send In The Clowns” comprenait déjà quelques purs morceaux (“Wild Mistery” en tête), sur “Mirror Palace”, il n'y a quasiment que des pépites et pas de remplissage (sauf à la rigueur la reprise d'Alice In Chains “Them Bones” qui est un poil décevante car trop peu aventureuse). Après, pour ce qui est du chant de Tijs Vanneste, c'est un peu tout ou rien, on accroche ou pas mais sa voix rauque et chaude, toujours très intense mais en même temps riche en émotions apporte à notre sens énormément à la musique du groupe.
On peut penser assez légitimement que la musique d'OoS plaira plutôt aux amateurs de musique plus ou moins barrée façon PoS et cie mais leur capacité à vulgariser cette musique (ce qui pas une critique) avec des passages -relativement- accorcheurs et immédiats devrait leur permettre sans peine de toucher un public encore plus large. C'est bien là tout le mal qu'on leur souhaite.


Rédigé par : BigHenry | 16/20 | Nb de lectures : 10371